En 1976, dans un hôtel isolé dans la montagne, un jeune garçon disparaît et ses parents sont assassinés. Douze ans plus tard, une bande de jeunes décide d'aller se promener dans cet hôtel oublié pour découvrir qu'un tueur vindicatif rôde dans les parages.
Belle surprise avec le doublé COLD PREY et COLD PREY 2. Deux métrages norvégiens qui remettaient au goût du jour, et sans en chambouler les saveurs, la recette du slasher des 80s. Dans le premier, on nous présentait un tueur monolithique, une véritable machine à tuer, oeuvrant en haute montagne. Direct, sans véritable fioriture scénaristique, le film renouait ainsi avec la simplicité d'un VENDREDI 13 ou d'un HALLOWEEN. D'ailleurs, sa suite prolongeait directement le premier COLD PREY et semblait être l'écho de HALLOWEEN 2, l'original, avec sa victime à peine sortie de l'enfer pour y replonger sans vrai répit et dans un décor d'hôpital. Les deux films avaient été des succès dans leur pays d'origine et s'étaient forgés une solide réputation en écumant les festivals ou grâce à des sorties vidéo. Bien sûr, l'envie de tirer une nouvelle fois sur la cordée titille très vite les producteurs qui lancent un COLD PREY 3. Et pour se démarquer, histoire de faire croire aux spectateurs qu'il y aura du neuf dans ce nouveau métrage, on nous annonce un coup de projecteur sur la genèse du tueur. Ce type de retour en arrière, on l'a déjà vu à de nombreuses reprises au cinéma et ce ne fut pas toujours des choix artistiquement gagnant. Le plus souvent, la mise en chantier de préquels est surtout la preuve d'un manque d'imagination pour renouveler un concept. Et le pari est plutôt risqué concernant COLD PREY puisque le tueur des glaciers a une histoire très simpliste et qui ne permet pas vraiment de combler les quatre vingt dix minutes réglementaires…
L'enfance du tueur de COLD PREY, on la découvre donc en image dans COLD PREY 3. Il faut le dire vite car, en réalité, cette partie de l'histoire est expédiée dans les dix premières minutes du métrage. Le film débute donc en 1976 avant de faire un bon jusqu'en 1988. Une zone de floue sera tout de même comblée lors du déroulement de l'intrigue pour nous expliquer de quelle manière l'apprenti tueur a survécu aux conditions extrêmes des montagnes enneigées. Cet aspect reste tout de même en filigrane car, il faut être réaliste, COLD PREY 3 n'apporte rien de bien neuf et tente de changer de registre. Si les films précédents sont clairement des slashers, ce troisième film s'oriente vers le survival, un genre remis au goût du jour ces dernières années avec le remake de LA COLLINE A DES YEUX. Par la même, ce nouveau COLD PREY oublie le froid et la neige et nous propose un décor montagneux plus verdoyant ce qui renvoie directement aux classiques du genre, à savoir DELIVRANCE ou encore SURVIVANCE. L'originalité n'est donc pas au rendez-vous puisque COLD PREY 3 n'offre qu'une resucée plutôt fade d'un archétype cinématographique vu à de très nombreuses reprises ces dernières années : la série des DETOUR MORTEL ou MANHUNT pour rester dans les pays nordiques… Au moins, COLD PREY 3 tire partie de majesteux paysages norvégiens, ce qui donne au film un cadre ample. Mais ces décors naturels ne cachent pas un déroulement sans surprise et, surtout, dénué de réelle séquence choc. Les giclées sanglantes ne sont pas très démonstratives et les découpages du tueur se montrent plus timides que ceux, par exemple, d'un DETOUR MORTEL.
StudioCanal avait déjà distribué, directement en vidéo, COLD PREY et COLD PREY 2. C'est donc tout naturellement que l'éditeur français nous propose maintenant le troisième film que ce soit en DVD ou bien en Blu-ray. Sur ce dernier, le film nous est présenté avec un transfert 16/9 en haute définition 1080p/24. Le format large (environ 2.35) est ici respecté et le rendu est de belle facture. Sans avoir la précision chirurgicale d'un rendu vidéo, l'image a surtout une patine cinéma très agréable, particulièrement pour ce type de film. Le spectacle est donc agréablement retranscrit que ce soit les décors montagneux ou bien les passages plus difficiles comme les séquences nocturnes. Rien à redire techniquement sur l'image de ce COLD PREY 3 en Blu-ray.
Pour le son, il est possible d'opter pour la version originale, en norvégien, ou bien un doublage français. La piste originale en DTS HD Master Audio se montre surtout impressionnante lorsque la musique se déchaîne dans les courses poursuites. Pour le reste, ce sera bien plus subtil en reproduisant les environnements naturels et ce de manière plutôt réussie. Bien évidemment, il est possible d'afficher un sous-titrage français sur la piste audio norvégienne pour que le film devienne compréhensible à ceux qui ne pratiquent pas cette langue (et vous ne devez pas être nombreux dans ce cas).
La partie supplémentaire se montre plutôt chiche. En fait, il faudra se contenter de trois bandes annonces. Celle de COLD PREY 3, bien sûr, mais aussi les films annonces des deux précédents métrages. A part cela, il n'y aura donc rien d'autre pour en apprendre un peu plus sur cette trilogie qui se termine, il est vrai, en demi-teinte. A noter que l'éditeur sortira en même temps que les éditions DVD et Blu-ray des coffrets reprenant les trois films. Un bon plan si vous n'avez pas déjà fait l'acquisition de COLD PREY et COLD PREY 2.
