Simple ouvrier, Doug Quaid fait, chaque nuit, une escapade martienne où il se promène avec une belle brune sur la planète rouge. Evidemment, cela finit par l'obséder et il aimerait bien faire du tourisme martien et ce même si sa compagne ne semble pas du tout emballée. Plutôt que faire un long voyage spatial, il se rend chez Rekall, une entreprise qui commercialise des souvenirs à la carte directement implantés dans la mémoire des clients. Malheureusement, il se retrouve embringué malgré lui dans un complot machiavélique…
Déjà chroniqué dans nos lignes à plusieurs reprises, il est difficile de parler de nouveau de TOTAL RECALL en apportant du neuf. Vingt ans après sa réalisation, le film de Paul Verhoeven reste toujours aussi spectaculaire que ce soit dans les séquences d'action ou bien dans l'imagerie de science-fiction qu'il porte à l'écran. Un véritable véhicule pour la star Arnold Schwarzenneger qui est pourtant, aussi, un métrage se montrant aussi intelligent que malin. Pour en savoir un peu plus, on vous conseille de vous reporter à nos autres chroniques, dont celle de la précédente édition Blu-ray. Ici, nous allons seulement nous intéresser au contenu du nouveau disque en haute définition.
Lorsque StudioCanal se lance dans la haute définition, l'éditeur fait le choix de ne proposer que les films sans aucun supplément. Une approche basique adoptée au préalable sur les disques HD-DVD avant que ce support haute définition ne laisse le champ totalement libre au Blu-ray. StudioCanal se remet alors à sortir ses titres en haute définition sur les disques bleus de Sony. Pas de changement à l'horizon en ce qui concerne le contenu éditorial, les Blu-ray de l'éditeur ne proposaient rien du tout avec le film, si l'on excepte deux tests de «calibrage» pour le son et l'image. C'est ainsi que la première édition en Blu-ray de TOTAL RECALL va sortir dans le dernier tiers de l'année 2008. Avec l'arrivée, en cette fin 2010, d'un nouveau Blu-ray, on pouvait penser que le disque contiendrait les suppléments disponibles sur les éditions DVD. Ce ne sera bizarrement pas le cas. Mais cela s'explique peut être après inspection du contenu réel de ce nouveau Blu-ray. Le premier menu nous propose de choisir un pays et ils sont fort nombreux sur cet écran d'accueil. Et pour cause, il semblerait que cette édition DVD ait été produite à large échelle. En effet, il suffit de choisir certains pays pour découvrir le logo d'un autre éditeur que StudioCanal. Par exemple, on peut retrouver l'introduction animée de Lions Gate en choisissant les Etats-Unis ou bien Kinowelt pour l'Allemagne. A partir de là, on peut imaginer que la présence d'un très grand nombre de pistes sonores en DTS HD Master Audio handicape la place allouée à d'éventuels suppléments. Pourtant les plus curieux découvriront ce que l'on pourrait appeler des bonus cachés. Ce n'est pas vraiment le cas mais le consommateur français risque de passer à côté des bandes annonces qui ne lui sont pas, à l'origine, destinées. Pour les découvrir, il suffit donc de choisir l'Allemagne ou l'Angleterre à l'insertion du disque de manière à découvrir des bandes-annonces en haute définition de HIGHLANDER ou encore TERMINATOR 2. Curieusement, la bande promo pour l'édition spéciale de TERMINATOR 2 est dans une résolution DVD lorsque l'on choisi l'Angleterre alors que pour l'Allemagne, cela se fera bien avec une image en haute définition mais avec une voix-off dans la langue de Goethe. Des petits ajouts qui sont toujours bons à prendre ! Par contre, la bande annonce de TOTAL RECALL est totalement absente. Au même titre que le commentaire audio de Paul Verhoeven ou bien tout un tas de Featurettes, interviews et autres galeries photos que l'on a pu découvrir par le passé dans les sections suppléments des éditions DVD.
Le véritable supplément de cette nouvelle édition, c'est un sujet vidéo produit récemment et qui s'étire sur un peu plus de vingt minutes. Paul Verhoeven brille par son absence car ce supplément va se focaliser complètement sur les effets spéciaux. Et, pour être tout à fait exact, sur la construction des maquettes et miniatures ainsi que sur la création d'une séquence en images de synthèse. Deux intervenants, Mark Stetson et Tim McGoven, viennent donc parler de leur travail sur TOTAL RECALL. L'idée s'avère très intéressante puisque ce sont deux spécialistes des effets spéciaux peu connus mais qui s'avèrent très intéressants dans les révélations qu'ils peuvent faire à propos de la création du film. D'autant plus passionnant que TOTAL RECALL est produit à une période où les images de synthèse ne sont pas utilisées largement comme on peut le faire aujourd'hui. La séquence du couloir à rayon X était ainsi, à l'époque, un défi technique mais sa mise en boîte ne se fera finalement pas comme prévue. Néanmoins, cela nous permet de découvrir des photos et images de production qui révèlent ainsi les balbutiements de la motion capture, largement usitée aujourd'hui dans le domaine du jeu vidéo ou de l'animation. Si un tel supplément peut sembler fastidieux de prime abord, il n'en est rien en réalité. Car les deux intervenants expliquent le tout simplement, sans véritablement entrer dans les détails trop techniques, et apportent quelques amusantes anecdotes que ce soit sur Arnold Schwarzenneger, Paul Verhoeven ou encore les aléas de tournage avec un chien (images à l'appui) ! Un bonus sympa et inédit, de plus produit en haute définition (1080i), qui ne fait quand même pas oublier la masse d'informations déjà disponibles en DVD et qui aurait pu être reprise, au moins en partie, ici.
Deux ans après la sortie du premier Blu-ray, faut-il acheter de nouveau TOTAL RECALL en haute définition ? Si vous êtes un fan pur et dur, le petit documentaire vaut le détour. Dans le cas contraire, il faut être honnête, vous pouvez contourner ce nouveau disque car après avoir visionné sur un écran de grande taille l'ancien et le nouveau Blu-ray, la retranscription du film n'a pas l'air, à première vue, d'être différente. Première constatation, le doublage français codé en DTS HD High Resolution est repris ici mais, cette fois, en passant à la vitesse supérieure. La piste française est à présent proposée en DTS HD Master Audio. Mais soyons honnête, s'il y a une différence entre les deux pistes audio, elle est plus que subtile. Ce qui est certain, c'est que le mixage des voix reste toujours peu naturel, comme souvent avec les doublages français. Il suffit de changer à la volée de langue pour comparer avec la version originale anglaise et obtenir un rendu bien plus satisfaisant en terme d'équilibre et de naturel dans l'intégration des dialogues au reste de la bande-son. Dans les deux cas, les passages les plus forts se montrent percutant sans pour autant dispenser la même précision sonore que des films plus récents. L'avis reste donc le même que sur la précédente édition en dehors d'un changement de format.
Côté image, on retrouve un transfert 16/9 en haute définition (1080p/24). Encore une fois, s'il y a une différence avec le précédent Blu-ray, il faut peut être avoir une vision bionique. Car on retrouve sur ce nouveau Blu-ray les mêmes petits défauts et scories. Toutefois, ceux-ci ne sont probablement pas à imputer au transfert haute définition mais plutôt aux techniques mises en œuvre pour la création des effets spéciaux. Ainsi, il arrive que les couleurs ne soient pas totalement identiques d'un plan truqué à un autre capté de manière plus directe. De même, certains passages affichent un grain plutôt visible, particulièrement dans les scènes sombres, ou se montrent moins précis. On pourra également noter quelques petits défauts de pellicule ou bien un ou deux passages avec une image pas totalement stable. Hormis ces pétouilles, il faut surtout reconnaître que l'image se montre souvent éclatante dans les gros plans et offre une retranscription très détaillée des décors et ce même lorsque l'image est baignée majoritairement de rouge. S'il y a une différence avec la précédente édition, nous ne l'avons pas vu mais nous étions déjà conquis par l'image du Blu-ray sorti en 2008.
Conclusion, si vous avez déjà le précédent Blu-ray, peut être faut-il mieux patienter en attendant une édition un peu plus complète pour réinvestir dans TOTAL RECALL. Si vous ne l'aviez pas encore, ce Blu-ray vous apportera un sympathique supplément tout en vous permettant de redécouvrir un métrage spectaculaire et enthousiasmant !