Header Critique : KERITY, LA MAISON DES CONTES

Critique du film et du DVD Zone 2
KERITY, LA MAISON DES CONTES 2009

 

Le petit Nathanaël emménage avec ses parents et sa sœur dans la maison d'Eléonore, sa grand-mère. En plus de léguer la bâtisse, Eléonore, décédée récemment, donne aussi en héritage une clef à son petit-fils. Il va alors lui être possible d'ouvrir une porte qui lui était restée close jusque là. Derrière, il sera déçu par la bibliothèque très fournie que lui a offert sa grand-mère. Pourtant, ce cadeau s'avère bien plus merveilleux que ce que les yeux de l'enfant perçoivent de prime abord…

Après avoir supervisé l'animation, de personnages ou bien de séquences, sur des productions Disney (HERCULE, KUZCO, L'EMPEREUR MEGALO ou encore ATLANTIDE, L'EMPIRE PERDU), Dominique Monfery va réaliser son premier long métrage en portant sur grand écran une série télévisée. FRANKLIN ET LE TRESOR DU LAC est ainsi l'adaptation pour le cinéma des aventures de la tortue Franklin. Le deuxième long métrage dont il assurera la réalisation sera beaucoup plus original puisque partant d'un matériel totalement neuf ! KERITY, LA MAISON DES CONTES part d'une idée d'Anik Leray qui avait déjà œuvré dans le domaine de l'animation en collaborant avec Jean-François Laguionie, particulièrement sur l'écriture de L'ILE DE BLACK MOR. Ce dessin animé, à priori pour un jeune public, se montrait au final bien plus profond et fouillé que les habituels spectacles pour mômes. De fait, KERITY, LA MAISON DES CONTES devient plutôt attirant avec son sujet où un enfant est amené à rencontrer les personnages de plusieurs contes. Enfin, le film bénéficie de la collaboration de l'illustratrice Rébecca Dautremer qui en dirige la direction artistique. Un atout de plus puisque le métrage adopte une approche visuelle plutôt jolie et atypique qui se distingue assez vite des autres films d'animation que l'on peut voir habituellement sur les grands écrans. KERITY, LA MAISON DES CONTES ressemble bien plus à un livre pour enfant, dans son esthétique, qu'à un froid métrage calculé par ordinateur.

KERITY, LA MAISON DES CONTES part donc plutôt gagnant. Toutefois, au final, le métrage va un peu décevoir. L'histoire s'avère très classique et suit une idée directrice pas si éloignée de L'HISTOIRE SANS FIN et l'on notera quelques petites coïncidences avec d'autres films, par exemple lorsque les personnages disparaissent comme dans RETOUR VERS LE FUTUR. Mais c'est surtout le déroulement de l'intrigue qui déçoit puisque bien vite, KERITY, LA MAISON DES CONTES ne conserve qu'un seul enjeu et suit essentiellement le parcours d'une poignée de personnages qui doivent rejoindre en temps limité une maison pour y accomplir une tâche spécifique. Tous les personnages de contes pour enfants exposés seront finalement plutôt inexploités. Difficile pour autant de leur donner à tous une véritable existence à l'écran pour rester dans la durée normale d'un film. Mais le résultat s'avère surtout moins passionnant parce que les personnages choisis pourraient être des anonymes créés de toutes pièces pour la circonstance. Evidemment, quelques spécificités, par exemple pour le lapin blanc, sont conservées au cours de l'aventure sans que cela ne soit pour autant transcendant. A vrai dire, les auteurs de KERITY, LA MAISON DES CONTES semblent surtout s'amuser sur les détails plus que sur l'intrigue en elle-même. On notera ainsi quelques idées visuelles plutôt amusantes comme l'ombre d'un Peter Pan qui fait ici office de figurant, à l'instar de la majorité des autres personnages célèbres représentés à l'écran. Ou bien lors de séquences qui semblent beaucoup plus travaillées visuellement telle la crise d'angoisse qui prend le héros principal face aux pages imprimées qu'il ne peut pas déchiffrer. Une scène surréaliste et cauchemardesque aussi jolie que déstabilisante dans le cadre d'un spectacle enfantin. Des fulgurances de ce type, KERITY, LA MAISON DES CONTES en contient, à vrai dire, assez peu. Cela donne d'ailleurs au film un côté un peu inégal en alternant passages poétiques et imaginatifs avec des morceaux plus communs ou même assez balourds. A l'évidence, le film se destine à un public très jeune qui se montrera donc largement moins critique. Hormis les qualités déjà évoquées, KERITY, LA MAISON DES CONTES se montre aussi parfois assez pertinent en abordant la dualité de certains personnages à l'image de l'ogre qui doit se battre avec ses pulsions de manière à cohabiter normalement avec ses compagnons. Cela résume d'ailleurs assez bien un film qui semble lui-même se partager entre l'envie de se lâcher et celle de rester au niveau des plus jeunes.

Si KERITY, LA MAISON DES CONTES n'est peut être pas le spectacle attendu, il n'en reste pas moins une jolie histoire. Cette dernière faisant au passage la promotion de la lecture, paradoxe pour un film de cinéma et à une époque où les écrans semblent vouloir remplacer inexorablement les pages des livres. Profondément sympathique, le film de Dominique Monfery, illustré par Rébecca Dautremer, est ainsi une belle alternative française dans le paysage du cinéma d'animation. Français mais conservant un propos universel comme l'atteste l'épilogue qui permet au spectateur de voyager à travers le monde en images mais aussi grâce à la sonorité des langues.

Soyons clairs tout de suite, le DVD de KERITY, LA MAISON DES CONTES s'adresse essentiellement aux enfants. Studio Canal ne propose donc aucune interactivité qui permettrait d'en apprendre plus sur le film, sa création ou la vision des auteurs. En lieu et place, il faudra se contenter de jeux interactifs à l'intérêt plus que limité et qui n'amuseront pas bien longtemps les enfants. «Le labyrinthe» demande simplement de trouver quel fil permet d'atteindre une maison. Une chance sur trois de réussir et puis c'est terminé puisque l'épreuve est la même à chaque fois ! «Quiz» pose des questions sur le film et, au bout, si vous réussissez à répondre correctement, vous n'obtiendrez aucune récompense. Frustrant ! Il en va de même du «Jeu des différences», probablement le plus ardu des trois tout en restant très facile.

On pourra tout de même voir la bande-annonce cinéma. A noter d'ailleurs qu'elle est aussi visible en haute définition sur le Blu-ray de NANNY McPHEE. Mais il s'avère que KERITY, LA MAISON DES CONTES est proposé (pour l'instant ?) seulement en DVD ! Dommage puisque l'aspect graphique du film aurait certainement gagné à pouvoir être admiré en haute définition. Heureusement, le DVD offre ici un joli transfert 16/9 au format cinéma respecté. A l'écran, les images sont retranscrites de belle manière et en respectant plutôt bien les nuances de couleurs du film. Pour la sonorisation, deux pistes audio sont proposées : l'une en stéréo et l'autre en Dolby Digital 5.1. Les deux proposent la version originale française. Comme bien trop souvent sur les disques français, on pourra déplorer l'absence de sous-titrage qui aurait pu rendre le film accessible à un public malentendant. En tout cas, les pistes audio remplissent leur office agréablement sans pour autant être des bêtes de concours. Mais peu importe puisqu'il s'agit d'un film et non pas d'une démo technique !

Rédacteur : Antoine Rigaud
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Un dessin animé visuellement très joli
On n'aime pas
Un poil décevant vis à vis du potentiel
Une interactivité DVD un peu pauvre
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L'édition vidéo
KERITY, LA MAISON DES CONTES DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h14
Image
1.78 (16/9)
Audio
Francais Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
    • Bande-annonce
      • Jeux interactifs
      • Quiz
      • Jeu des différences
      • Le labyrinthe
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