Toujours en quête d'une planète d'asile, la flotte spatiale menée par le Battlestar Galactica s'allie avec une faction rebelle de Cylons, leurs ennemis. Une alliance fragile qui est assez mal vue par une partie de la population humaine refusant d'admettre les apports pourtant bénéfiques qui leur sont offerts…
Les derniers épisodes de BATTLESTAR GALACTICA s'annonçaient dantesques avec les révélations qui devaient venir nous éclairer sur les nombreux mystères de l'univers de la série ou bien ne serait-ce qu'en bouclant le conflit entre les Humains et les Cylons. Suite à une grève des auteurs à Hollywood, une dizaine d'épisodes étaient donc restés en suspens dans l'attente qu'un accord soit trouvé. Quelques mois d'attentes qui ont laissé les spectateurs face à l'un des cliffhangers ahurissants dont la série s'était fait une spécialité depuis ses débuts. Au final, la découverte des derniers épisodes semble quelque peu décevante. Les auteurs avaient réussi à instaurer un véritable fond dans leur aventure spatiale tout en dressant un univers aussi attrayant que désespérément sombre dans lequel évoluaient des personnages attachants et troubles. Une excellente série qui apparaît complètement essoufflée lors sa conclusion. Les deux derniers épisodes, montés d'un seul tenant en version longue dans l'édition DVD, en sont un parfait exemple. La longue durée de ce double épisode semble jouer la montre au détriment de ce qu'il a à raconter. Un peu comme si on essayait d'atteindre laborieusement un but. Déjà bien étoffé tout au long des quatre saisons, la plupart des personnages se voyaient infligés de laborieux flash-backs. Des retours en arrière bougrement inutiles et qui sont montés en parallèle avec l'action en cours, donnant à l'ensemble un côté ampoulé bien embarrassant. Jusqu'ici, la série avait réussi à rester captivante, souvent en mettant de côté l'aspect spectaculaire des événements qu'elle relatait. Les déçus auront donc tout le loisir de s'interroger sur cet épilogue finalement peu surprenant concernant la fin du périple de la flotte spatiale et du Galactica. Car si les dix derniers épisodes apportent leur lot de réponses, elles sont assez souvent peu convaincantes ou restent dans un flou où la cohérence sera laissée à l'appréciation de chacun. Le destin de certains personnages pourra d'ailleurs laisser largement perplexe. A force d'avoir gonfler exagérément le soufflet, les auteurs se retrouvent en fin de parcours avec une baudruche qui ne révèle rien de bien passionnant.
Passé la déception, il faut tout de même en arriver à l'évidence. BATTLESTAR GALACTICA se devait d'apporter une conclusion. Elle ne sera peut être pas du goût de tout le monde et risque pas mal de décevoir ceux qui portaient beaucoup d'espoirs dans la série. D'autres séries sont d'ailleurs affligées du même souci tel que, par exemple, le curieux épilogue de OZ ou encore l'impression d'inachevé d'un DEADWOOD. Peu importe, passé ces dix épisodes, le voyage prend fin. Si la conclusion paraîtra finalement plus qu'évidente, les auteurs auront tout de même ajouté une dimension particulière lui conférant, au moins, un peu de profondeur. Ce n'est déjà pas si mal. Néanmoins, il y a de quoi être inquiet avec l'arrivée prochaine d'un BATTLESTAR GALACTICA : THE PLAN et même d'un prolongement cinématographique. Il n'y a plus qu'à espérer que ce sera bien plus enthousiasmant que l'épilogue d'une série pourtant fort réussie jusque là si l'on omet le téléfilm BATTLESTAR GALACTICA : RAZOR d''un intérêt très relatif.
Les dix derniers épisodes de la quatrième saison sont répartis sur quatre DVD insérés dans trois boîtiers slim, le tout recouvert d'un fourreau cartonné. On notera que les disques sont numérotés de «5» à «8» qui assure la continuité avec les quatre DVD sortis auparavant et dont ils sont le prolongement. De plus, chacune des jaquettes des boîtiers une photo différente au recto ce qui s'avère plutôt sympathique, même si c'était déjà le cas de la saison précédente. Au niveau de l'image, pas de surprise, on retrouve des transferts 16/9 plutôt solide bien que le look général de la série ne fasse pas dans l'image propre sur soi. Des pistes audio en Dolby Digital 5.1, que ce soit pour la version originale mais aussi le doublage français, viennent sonoriser de façon très réussie les images. Bien sûr, un sous-titrage français est disponible sur tous les épisodes mais aussi l'intégralité des suppléments. Et des suppléments, il y en a beaucoup…
Tous les épisodes disposent d'un commentaire audio. Comme pour la saison précédente, il s'agit le plus souvent de pistes de commentaires enregistrées par Ronald D. Moore sous l'intitulé «podcast». Ces bonus audio s'avèrent assez intéressants puisque le producteur exécutif s'explique sur la plupart des choix fait dans le cours de la série. Ainsi, les flash-back sans intérêt du dernier très long épisode trouvent une explication qui sera peut être à même de convaincre les déçus. Il apporte aussi de nombreuses anecdotes en revenant par exemple sur des collaborateurs avec qui il avait travaillé plusieurs années auparavant sur STAR TREK DEEP SPACE NINE. Un seul épisode n'est pas commenté par Ronald D. Moore mais par Edward James Olmos. Le résultat n'est pas franchement passionnant, l'acteur laissant pas mal de temps sans s'exprimer et les révélations qu'il amène ne sont pas toujours très intéressantes.
On retrouve aussi les fameuses vidéos nommées «Vidéoblogs de David Eick». Des petits segments vidéos plus ou moins sérieux qui se focalisent sur divers sujets tels que les figurants de second plan ou bien des aspects bien plus techniques voire incongrus à l'instar du document de référence sur le «quotidien» des Cylons. On trouve encore tout un tas de Featurettes dont «Un long voyage se termine» qui clôt, en quelque sorte, les débats avec pas mal d'intervenants évoquant leur expérience sur la série. Le créateur réaffirme au passage, ce qui est apparu évident assez vite, c'est qu'en dehors d'une ligne directrice, les intrigues et le récit a été rédigé au fur et à mesure. Le petit documentaire sur l'évolution d'un morceau de musique est vraiment intéressant alors qu'on trouvera d'autres petites vidéos regorgeant d'anecdotes curieuses ou d'informations supplémentaires. On sera au passage étonné que l'un des intervenants, Michael Trucco, évoque le fait que nous sommes en train de regarder un supplément pour le Blu-ray. Cela ramène le souvenir, il y a plusieurs années de cela, de certains suppléments où l'on pouvait voir des personnalités évoquant le Laserdisc alors que nous étions en train de visionner un DVD.
L'un des petits documentaires s'intitule «Et… ils ont un plan». Naïvement, nous pensions qu'à force de retrouver ce leitmotiv tout au long de la série, il nous serait donné une réponse au moins dans le dernier épisode. Pas vraiment. Du coup, ce supplément attire assez vite en espérant y trouver enfin la réponse. Le gros souci, c'est que l'on débute en laissant planer le fait que cette phrase située au début de chacun des épisodes a fini par être embarrassante pour les auteurs, à mot couvert ils n'en savaient pas plus que nous. Toutefois, ils ont dû finir par trouver la solution mais on ne vous la donnera pas. C'est ce qui s'avère le plus rageant puisque cette Featurette promotionnelle est faite là pour attiser votre curiosité en vue de l'arrivée de BATTLESTAR GALACTICA : THE PLAN, images de tournages et bouts d'extraits à l'appui. Autant dire que la série n'est pas vraiment terminée...
Bonus exclusif à l'édition française, le quatrième DVD contient un sujet vidéo sur la venue à Paris de trois des acteurs en avril 2009 dans le cadre du Festival Jules Verne. Une petite dizaine de minutes où l'on trouve donc des morceaux des allocutions des trois invités entre coupés d'extraits ou bien de réflexion des fans. On notera que si James Callis et Mary McDonnell, Jamie Bamber s'exprime en langue française. Ce segment vidéo est un petit plus sympathique qui n'apporte, à vrai dire, pas grand chose de concret. Sa présence donne en tout cas la preuve que Universal a voulu faire plaisir aux fans français ! Ce petit ajout vient clore une interactivité carrément monstrueuse et qui nécessitera un temps assez important avant d'en voir le bout…