En fuite à travers l'espace, les rescapés humains de douze colonies anéanties par les Cylons sont toujours à la recherche de la planète Terre. Mais avant de l'atteindre, la flotte terrienne se retrouve face à une armada ennemie. L'énorme bataille qui s'engage alors semble perdue d'avance mais bien vite, plusieurs événements vont survenir et changer le cours de l'affrontement…
La fin de la troisième saison du revival de la série BATTLESTAR GALACTICA avait de quoi laisser bouche bée les spectateurs. Se terminant sur plusieurs événements particulièrement ahurissants, les fans vont donc être amenés à essayer de digérer un état de fait extrêmement surprenant en attendant l'arrivée de nouveaux épisodes. Dans l'intervalle, un téléfilm, BATTLESTAR GALACTICA : RAZOR, ne développera aucunement la situation pour s'intéresser à d'autres sujets. Les spectateurs auront donc dû patienter une année entière en se faisant à l'idée que certains personnages principaux n'étaient pas ce qu'ils semblaient être. Evidemment, dans cette quatrième saison, ce sera aux personnages eux-mêmes de devoir faire face à un incroyable problème. Quelque part, cela s'avère un peu saugrenu mais la série et les épisodes vont réussir à nous faire avaler que l'ennemi peut très bien prendre la forme de personnages de prime abord sympathiques. BATTLESTAR GALACTICA brouillait déjà largement les cartes en nous présentant un affrontement entre humains et une race artificielle où, pour gagner, tous les moyens étaient bons. Les humains usaient du terrorisme, et même de bombes humaines, pour atteindre son but. Les moyens mis en œuvre étant ainsi horribles ou nécessaires en fonction des points de vue de chacun des camps. Dans cette quatrième saison, la frontière entre «amis » et «ennemis» devient totalement floue et plonge la série et ses personnages irrémédiablement dans un univers toujours plus sombre. De même, BATTLESTAR GALACTICA continue à développer son étrange ambiance mystique accompagnée carrément de miracles et bizarreries. A un tel point que l'on commence à se demander de quelle façon tout cela va bien pouvoir se terminer. Ce qui est certain, c'est que nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Car Ronald D. Moore et son équipe de scénaristes semblent n'avoir qu'un but, celui de ne pas être là où on les attend. La chute du dixième épisode de cette quatrième saison en est la meilleure preuve et propose un « cliffhanger » digne de ceux des séries précédentes tout en détruisant toutes les hypothèses concernant l'issue du voyage du Galactica à travers l'espace.
Les dix épisodes suivants n'ont pas été encore distribués puisque la diffusion ne reprendra que le 16 janvier aux Etats-Unis sur la chaîne SciFi Channel. Il faut préciser que si cette quatrième saison de la série a été abruptement coupée en deux, ce n'est pas un choix artistique de la production ou des créateurs. Comme pour d'autres séries télévisées, films ou talk-shows aux Etats-Unis, la production a été contrainte de s'arrêter de travailler en raison d'une grève des auteurs. Cela explique donc que nous voyons fleurir ces jours-ci des saisons incomplètes d'autres séries dont le tournage n'a repris qu'après que la Writers Guild of America et les studios se soient mis d'accord. Il va donc falloir patienter encore un peu avant de découvrir l'issue de BATTLESTAR GALACTICA annoncée comme la fin de la série. La fin ou presque puisque des projets annexes sont déjà en travaux. Ainsi, une série CAPRICA permettra de suivre les événements qui ont mené à la création des Cylons et donc à la guerre qui s'ensuivra. Plus proche encore de la série originale, un téléfilm devrait être réalisé par Edward James Olmos et reprendra pas mal des personnages existants pour BATTLESTAR GALACTICA : THE PLAN. Ce téléfilm s'intéressera, comme BATTLESTAR GALACTICA : RAZOR, a des événements précédents qui n'ont jamais été clairement montrés. Cette fois, ce sera donc les manœuvres d'agents Cylons précédant l'attaque et la destruction des douze colonies par les Cylons. Autant dire que l'univers risque de continuer à s'élargir durant ces prochaines années.
Les dix premiers épisodes de la quatrième saison sont répartis sur quatre DVD placés dans trois boîtiers slim insérés dans un fourreau. Le dos du fourreau reprend d'ailleurs la très belle photo représentant la cène en version Galactica. Cette photo comme la face avant du fourreau laisse toujours planer le côté mystique et messianique développé par la série. Tous les épisodes sont présentés avec des transferts 16/9 et des pistes audio en Dolby Digital 5.1 que ce soit pour la version originale mais aussi le doublage français. Bien sûr, un sous-titrage français est disponible sur tous les épisodes mais aussi tous les suppléments. Souvent spectaculaire, les pistes audio font la part belle à la musique de Bear McCreary. D'ailleurs, on retrouve ce dernier dans l'un des suppléments qui s'avère assez vite plutôt hilarant. Au début, on pourra être un peu surpris par la traduction du sous-titrage qui l'affuble du nom de «Ours McCreary» (traduction littérale du nom du compositeur) mais il ne s'agit en rien d'une erreur. Une grosse partie de cette vidéo s'amuse ainsi de ce jeu de mot et tous les intervenants de la série s'en donne à cœur joie lorsqu'on vient les interviewer à propos du compositeur. Certains se montrant surpris que l'on puisse trouver un animal mélomane alors que d'autres affirment qu'il n'y a pas de musique dans la série mais seulement des effets sonores. Ce supplément aussi inutile qu'indispensable fait partie des grands moments à découvrir parmi les bonus. Mais revenons à l'image qui suit les traces des précédents volumes de la série en affichant un grain assez prononcé et qui peut surprendre dans le contexte d'une série aussi récente. Quelques petits soucis numériques très mineurs apparaissent ici ou là mais l'ensemble se laisse regarder agréablement.
Les suppléments s'avèrent très copieux alors qu'ils étaient quasiment inexistants sur la troisième saison. Cette fois, de nombreux épisodes sont proposés avec un podcast de Ronald D. Moore. Pour clarifier, le scénariste qui a réinventé la série originale commente tranquillement certains épisodes, tout seul et généralement armé d'un verre d'alcool et de tabac. Bourrés d'anecdotes, précisions et informations, cela se suit sans déplaisir mais, en même temps, l'homme est malin puisqu'il ne fait pas de grande révélation et préserve donc le mystère sur la suite. D'autres commentaires audio, plus rares, donnent la parole à des intervenants différents. Des scènes coupées amènent aussi des bribes supplémentaires à chacun des dix épisodes. Enfin, on trouve quelques Featurettes dont l'intérêt s'avère finalement très limité. C'est le cas de ce qui est annoncé comme un premier coup d'œil à la suite de la quatrième saison. En effet, on n'y découvre aucune véritable information, pas d'images inédites significatives et cela ressemble plus à un making-of promo puisque l'on y voit essentiellement l'envers du décor. Un autre module vidéo s'intéresse aux derniers jours de tournage du dernier épisode de la série annonçant la séparation définitive de l'équipe. Les «Video Blog» du producteur David Eick propose quant à lui des instantanés sur la création de la série et l'envers du décor, naviguant entre sérieux et blagues (le module concernant Lucy Lawless délire à plein tube). L'une de ces petites vidéos met en avant les journalistes du Web qui sont, si l'on en croit ceux qui s'expriment, bien plus important aujourd'hui que les médias traditionnels puisque s'adressant directement et en temps réel à une cible très spécialisée. Enfin, parmi les suppléments, on peut découvrir la bande-annonce de CAPRICA qui s'annonce sous les meilleurs auspices bien que les premières images semblent montrer une saga familiale très différente de l'ambiance générale de BATTLESTAR GALACTICA.
