Le grand jour approche et les filles de l'équipe de natation ne vivent plus que pour la compétition à venir. Entre deux entraînements, elles doivent cependant trouver le temps de suivre leurs cours, accueillir une nouvelle étudiante et aller se faire vacciner contre un nouveau et mystérieux virus… L'ensemble resterait encore gérable si les réactions au vaccin ne tardaient pas à devenir dramatiques. Professeurs et étudiantes se transforment en effet un à un en terrifiants zombies affamés. Seule l'équipe de natation semble étrangement épargnée et devra donc casser du mort-vivant, ramener l'ordre dans le lycée et gagner cette foutue compétition !
Foisonnant et décomplexé, le monde du V-Cinema japonais n'en fini pas de voir naître d'étranges pellicules au contenu aussi loufoque qu'inventif. Sans surprise, JOSHIKYÔEI HANRANGUN est de celles-là. Réalisé en 2007 par Kôji Kawano, le film fait en réalité partie du triptyque commercial «Nihonbi» (jeu de mot entre «Nihon» et «zombie» pour désigner un zombie japonais) initié par Naoyuki Tomomatsu en 2006. Dans ce premier métrage intitulé ZOMBIE SELF-DEFENSE FORCE, le réalisateur de EAT THE SCHOOLGIRL et STACY évoquait la chute d'une météorite provoquant le retour à la vie d'individus morts. Particulièrement fauchée, l'œuvre était néanmoins suffisamment délirante et «trash» pour retenir l'attention des spectateurs les plus aventureux. Il en sera de même pour ses deux fausses suites dont les titres internationaux sont UNDEAD POOL, qui nous intéresse ici, et RIKA : THE ZOMBIE KILLER.
UNDEAD POOL est en réalité l'appellation la moins séduisante qui ait été donnée à l'œuvre de Kôji Kawano. JOSHIKYÔEI HANRANGUN, le titre original, pourrait ainsi être traduit par «La révolte armée des jeunes nageuses». Pour la sortie en DVD, Hong Kong optera pour un titre amusant respectant globalement cette traduction : THE GIRLS REBEL FORCE OF COMPETITIVE SWIMMERS. Les Etats-Unis choisiront pour leur part un ATTACK GIRLS SWIM TEAM VS THE UNLIVING DEAD parfaitement explicite alors que les allemands joueront à fond la carte de l'exploitation avec un INGLORIOUS ZOMBIE HUNTERS évoquant bien évidemment le dernier film de Quentin Tarantino. La démarche est d'autant plus osée que l'inspiration «Tarantinesque», nous pourrons la chercher longtemps dans UNDEAD POOL ! Reste qu'outre cette dérive de nos voisins d'outre-Rhin, les différentes appellations données au film retranscrivent assez bien ce qui nous sera proposé : Des nageuses, des armes et des zombies (ou plutôt des «infectés» pour les tatillons).
L'aventure se déroule donc exclusivement dans un lycée pour jeunes filles. Comme c'est souvent le cas dans ce type de production, l'accent sera mis sur les tenues des demoiselles et plus particulièrement leurs sous-vêtements via quelques plans filmés dans une contre-plongée qui n'a rien de naturelle. Mais au-delà des classiques petites culottes, c'est essentiellement le maillot de bain qui fera ici l'objet d'un amusant fétichisme. On en viendrait presque à croire qu'une nageuse doit obligatoirement se balader dans son lycée en Speedo ! Vous l'aurez compris, UNDEAD POOL possède donc un aspect légèrement «érotique», distillant de manière régulière la nudité, les touchers lesbiens et les actes sexuels forcés. Le cinéma d'exploitation étant par ailleurs un milieu prévisible, le premier rôle sera sans surprise attribué à l'actrice possédant la plus forte poitrine. En réalité, la seule ayant pu s'offrir des substituts de synthèse… Sasa Handa incarne donc Aki, la nouvelle étudiante ayant subi l'entraînement commando nécessaire à l'anéantissement des morts-vivants. «AV Star» (actrice porno) de profession, Sasa fait ici preuve d'un talent d'actrice limité puisque reposant exclusivement sur sa moue et sa plastique. Deux «atouts» très relatifs qui lui offrent malgré tout un léger avantage face aux autres acteurs et actrices du film, tous adeptes d'un sur-jeu tétanisant, bien qu'attachant…
Mais si l'érotisme est bien présent dans UNDEAD POOL, il n'est en rien le moteur du film. En effet, la part belle sera donnée aux infectés et à leur comportement dément ou tout simplement glouton. Réalisés avec les moyens du bord, les effets gores n'en seront pas moins réjouissants car bien souvent naïfs et outranciers. Les plus attentifs pourront ainsi constater que nos amis nippons n'ont qu'un seul os dans l'avant-bras et que leur cervelle n'est en réalité qu'un long serpentin gluant ! L'usage répété d'armes blanches s'avère donc bienvenu car globalement générateur de séquences divertissantes, très richement teintées de rouge. A ce titre, les professeurs du lycée semblent plus touchés encore que leurs étudiantes et participent grandement à l'euphorie générale. La professeur d'anglais donnera ainsi du fil à retordre mais c'est essentiellement le professeur de mathématique, jongleur et cracheur de feu à ses heures, qui nous offrira les plus belles confrontations…
Vous l'aurez compris, UNDEAD POOL fait partie de ces petits métrages vidéo modestes mais récréatifs. Le manque de budget se ressent dans chaque effet caoutchouteux, chaque maquillage réalisé au feutre ou chacun des bien vides décors qui nous sont proposés. Cela ne bride cependant en rien la folie des idées, s'accumulant sans relâche jusqu'à un final enchaînant sans complexes les «rebondissements» scénaristiques surréalistes. Sans doute moins abouti et délirant qu'un SUKEBAN BOY par exemple, le film de Kôji Kawano n'en mérite donc pas moins un coup d'œil averti, ou tout simplement curieux.
Disponible au Japon, aux Etats-Unis et bientôt en Allemagne, UNDEAD POOL l'est aussi à Hong Kong et ce pour un coût très réduit. Outre les considérations d'ordre pécuniaire, cette dernière édition possède l'avantage d'offrir un sous-titrage anglais la rendant accessible au plus grand nombre. Nous avons donc opté pour ce disque hongkongais qui, comme ses petits frères, ne propose aucun supplément.
L'image est pour sa part d'une qualité plutôt moyenne, reflétant un tournage en vidéo, réalisé à l'économie et sans véritable questionnement d'ordre technique. La palette colorimétrique est donc plutôt réduite, les contrastes mous et la définition assez faible. A cela s'ajoutent les problèmes liés à la compression numérique, peut-être là encore d'origine, tels qu'une pixellisation notable et des effets de rémanence assez courants. Au-delà de ce constat récurrent à l'univers du V-Cinema, la copie est propre et ne souffre pas de véritable «souci» lié au DVD.
Sur le plan sonore, nous aurons le choix entre la piste originale japonaise ou un doublage réalisé en cantonais. Celui-ci ne présente bien évidemment aucun intérêt pour nous et devrait apparaître peu convaincant (car guère synchro) pour les spectateurs comprenant le chinois. Quoiqu'il en soit, les deux pistes sont offertes via un encodage stéréo honnête, sans prouesse ni spatialisation mais clair à l'écoute. Le sous-titrage anglais est quant à lui satisfaisant. Nous noterons que les quelques (rares) répliques en anglais de la professeur de langue ne sont pas sous-titrées mais qu'importe, le vocabulaire employé étant alors des plus accessibles.