Des mutants ont développé des pouvoirs assez particuliers. Certains sont à même de déplacer des objets, d'autres de voir des parcelles de notre avenir ou encore d'effacer des souvenirs. De son côté, une organisation chasse les mutants tout en développant en parallèle un projet visant à développer de super soldats. Echappé d'un laboratoire, l'un des sujets de ce projet secret va être aidé par quelques mutants clandestins résidant à Hong Kong.
Après avoir exploité à plusieurs reprises le thème du voyage temporel avec YESTERDAY'S TARGET, WHEN TIME EXPIRES ou encore NOSTRADAMUS, David Bourla s'est occupé de tourner les pouces de Steve Oedekerk (FRANKENTHUMB, BAT THUMB...). A vrai dire, rien ne le prédestinait à se trouver au générique d'un aussi «gros» métrage que PUSH. Mais l'intrigue du film narre les mésaventures de mutants dotés de capacités paranormales et confrontés à une organisation gouvernementale qui leur est hostile. Autant dire que PUSH surfe gentiment sur un concept très à la mode et pioche autant dans la série HEROES que JUMPER ou bien les X-MEN. A partir de là, PUSH devrait donc être un nouveau film de super héros spectaculaire, mais le métrage va être confié au réalisateur écossais Paul McGuigan. Un choix assez curieux tant le sujet du film semble assez éloigné d'un GANGSTER No 1 ou de son précédent SLEVIN.
Mais, à vrai dire, PUSH s'éloigne pas mal des films de super héros habituel pour nous proposer un thriller plus dans la veine du Film Noir. Hélas, le traitement de l'intrigue exploite assez mal ce mélange qui aurait pu être vraiment séduisant. En premier lieu, le récit accumule nombre de rebondissements qui viennent compliquer de manière bien trop gratuite une histoire où la confusion s'installe. Pire, la mise en scène jette un peu le trouble en nous exposant les visions des mutants à même de voir un fragment de l'avenir. En tant que spectateur, on se demande alors pourquoi, plutôt que réaliser des dessins cryptiques, nos voyants n'expriment pas directement avec des mots ce qu'ils sont à même de percevoir visuellement. Cet aspect du film retranscrit assez bien l'incompréhension qui règne tout au long de PUSH. Question suspense, ce n'est guère mieux puisque le héros se fait malmener à plusieurs reprises pour être finalement relâché par des ennemis qui considèrent que s'ils l'abattent, ils risquent d'altérer le cours des événements qui leur sont favorables. Cela s'avère plutôt gênant puisque l'on finit par se désintéresser d'un film qui semble vouloir brasser beaucoup d'air pour pas grand chose. Rapidement, la menace qui pèse sur notre troupe de héros paraît peu importante. D'ailleurs, hormis Djimon Hounsou, parfait comme à son habitude, le reste des vilains de l'histoire n'ont aucune étoffe et, du coup, réduise l'impact de ce qui est en train de se dérouler. C'est assez flagrant avec la troupe de gangsters dépeinte comme une famille de malfrats à la petite semaine patientant dans leur restaurant fauché. Au casting des «héros», Chris Evans, la Torche Humaine des 4 FANTASTIQUES, retrouve ici Cliff Curtis, l'un de ses coéquipiers du SUNSHINE de Danny Boyle, alors que la jeune Dakota Fanning tente d'incarner une ado rebelle et que Camilla Belle semble bien trop lisse pour jouer les femmes fatales.
Sur une base plutôt enthousiasmante, PUSH est, au final, un curieux spectacle qui a, au moins, le mérite de surprendre par tant de mauvais choix. Un petit gâchis duquel on pourra extirper tout de même quelques qualités. Par exemple, la toute première partie du film fait illusion et est plutôt intrigante. De même, la délocalisation de l'histoire à Hong Kong permet de donner au métrage une touche d'exotisme dans un genre assez souvent ancré dans des décors américains. On peut aussi évoquer la photographie du film qui tire parti de la photogénie d'un hong-kong populo et coloré. Néanmoins, mis bout à bout, il est difficile de ne pas voir en PUSH un petit gâchis sur pellicule.
M6 Vidéo offre à PUSH une jolie image respectant le format large du film. Le transfert 16/9 offre de belles couleurs et une définition de qualité. Les pistes sonores sont étrangement moins spectaculaires que prévu. Elles savent être rentre dedans lorsqu'il le faut mais l'ensemble n'est pas tellement impressionnant. Il est d'ailleurs possible de choisir entre Dolby Digital 5.1 ou stéréo et ce que ce soit pour la version originale sous-titrée ou bien le doublage français.
L'éditeur reprend les mêmes suppléments que dans les autres pays pour cette édition DVD. Cela débute avec un commentaire audio du réalisateur accompagné de deux des acteurs principaux, Chris Evans et Dakota Fanning. A l'issue du film, le bilan n'est pas super convaincant surtout que les trois intervenants ne semblent jamais vraiment entrer dans le vif du sujet, préférant privilégier une conversation détendue. Du coup, si les anecdotes et informations sur les conditions de tournage sont présentes, il est assez évident qu'il y aurait eu matière à développer beaucoup mieux. Ce ne sera pas la Featurette intitulé «Quand la science dépasse la fiction» qui viendra nous apporter plus de renseignements. En effet, cette vidéo promotionnelle va mélanger PUSH et sa création avec des propos essayant de s'orienter vers un documentaire sur les véritables expériences faites, relatives aux «supposés» pouvoirs paranormaux. Très superficiel, on reste sur sa faim. Les scènes coupées sont proposées avec ou sans commentaire audio. L'enthousiasme de Paul McGuigan vis à vis de ces courtes séquences abandonnées n'a rien de mirobolant et on comprend pourquoi. Enfin, l'interactivité se clôt avec des bandes-annonces d'autres films de l'éditeur. Ce ne sont d'ailleurs pas les mêmes que celles qui sont lancées automatiquement à l'insertion du DVD et il faut aussi préciser que le film annonce de PUSH est absent de cette édition.
