Une journaliste est contactée par un tueur en série. Elle se rend à un rendez-vous tout en étant surveillée par la police. Terrifiée par le tueur, elle oublie les quelques minutes qu'elle a passées en sa compagnie avant que la police ne l'abatte. Un célèbre psychanalyste lui propose de faire un séjour dans une colonie parmi ses patients...
Après s'être amusé à réaliser une variation des DENTS DE LA MER avec PIRANHAS, Joe Dante se tourne vers des créatures un peu plus poilues. Avec HURLEMENTS, c'est le mythe du loup-garou qui a droit à un bon gros dépoussiérage. Finies les vieilles légendes tziganes et le personnage central qui porte sa métamorphose au clair de lune comme une malédiction. Mais en tout cas, cela continue de hurler au fond des bois et parfois en pleine ville.
Dans HURLEMENTS, on retrouve une bonne partie de l'équipe de PIRANHAS : scénariste, acteurs... Le réalisateur va même jusqu'à faire apparaître Roger Corman, le producteur de son film précédent et celui qui a lancé sa carrière, au moment où Dee Wallace Stone sort d'une cabine téléphonique. Fan de cinéma fantastique depuis toujours, Joe Dante donne aussi un rôle éclair au fondateur de Famous Monsters, Forrest J. Ackerman, qui apparaît dans une librairie avec deux numéros de son magazine entre les mains. Une librairie d'ailleurs tenue par Dick Miller, acteur au générique de quasiment tous les films (tous ?) de Joe Dante. Autant dire que le réalisateur travaille en famille depuis ses débuts.
Il n'était pas question, une fois de plus, de montrer la métamorphose d'un loup-garou en utilisant des surimpressions d'images du même acteur aux divers stades du maquillage. A ce niveau là, l'équipe technique présenta pour la première fois des métamorphoses de certains éléments du corps : les mains, le visage, les oreilles… Au même moment, Rick Baker travaillait sur le fameux LOUP-GAROU DE LONDRES. Rob Bottin, qui travaillait sur HURLEMENTS, fait appel à lui pour l'aider au niveau des transformations. Ainsi, le film a pu bénéficier du travail du maquilleur alors que celui-ci préparait la plus impressionnante métamorphose (sans effet numérique) de loup-garou. Ironiquement, HURLEMENTS se retrouva sur les écrans et fut donc le premier à présenter ce type d'effets aux spectateurs. Il n'en reste pas moins que les bribes de métamorphoses présentées ici sont loin d'égaler la qualité de celle du LOUP-GAROU DE LONDRES. Dans HURLEMENTS, les métamorphoses se déroulent souvent dans la pénombre et en gros plans. Dans LE LOUP-GAROU DE LONDRES, c'est en plein lumière et avec des cadrages plus éloignés. Mais je m'égare puisqu'il s'agit d'une autre histoire… Donc, le film de Joe Dante fut le premier à présenter la transformation telle qu'on ne l'avait jamais vue. Hélas, plus de vingt ans ont passé et nous sommes à présent habitués à ce type d'effets. La surprise ne fonctionne presque plus à ce niveau là. Nos amis lycanthrope sont pourtant toujours aussi impressionnants avec leur dégaine filiforme et bestiale. De ce point de vue, là aussi, le film s'éloigne de ce qu'on pouvait voir jusque là. Le résultat de la transformation n'est pas simplement un acteur grimé mais une créature plus "inquiétante".
Le film ne se contente pas de jouer sur l'aspect des effets spéciaux. L'histoire s'intègre de plain pied dans le monde d'aujourd'hui (ou plutôt celui des années 80). L'histoire n'essayera même pas de vous narrer la généalogie de la créature. On balaye l'obscurantisme pour laisser la place aux caméras des reporters. Les personnages principaux étant soit ceux qui enquêtent sur un tueur en série pour le compte d'une chaîne de télévision, soit la journaliste traumatisée qui se retrouve, en compagnie de son mari, au sein d'une communauté dirigée par un psychanalyste. En dehors de l'aspect bestial de l'être humain, il n'y a que des thèmes contemporains. Dans le même ordre d'idées, il aurait été difficile auparavant d'assister à une scène explicitement sexuelle entre deux loups-garous. Ce qui nous vaut, bien entendu, la vision d'une femme… à poil (désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher !).
Le transfert image n'est pas exceptionnel. Pas mauvais non plus, il comporte divers petits défauts que l'on excusera seulement par le prix de ce DVD qui est relativement bas. De même, vous n'aurez rien d'autre à vous mettre sous la dent que la version anglaise en Mono d'origine. Sans rivaliser avec les bandes sonores actuelles, elle remplit assez bien son office. Le disque propose en outre l'option de regarder le film avec un sous-titrage en français ce qui est une bonne nouvelle pour ceux qui ne maîtrisent pas l'anglais.
Au temps du Laserdisc, il existait une édition américaine présentant de nombreux bonus et donnant la possibilité de programmer le lecteur pour intégrer des scènes coupées dans le déroulement du film. Malheureusement, le DVD édité par MGM ne propose qu'une bande-annonce et rien d'autre. Nous aurions tout de même apprécié quelques bonus supplémentaires ne serait-ce que pour en savoir plus sur les effets spéciaux ou le tournage.
Une édition basique décevante d'un point de vue technique mais qui donne tout de même la possibilité de redécouvrir sur support numérique l'un des films qui ont remis au goût du jour les loups-garous. Sans oublier l'épilogue du film, petite pirouette humoristique.