Header Critique : VENDREDI 13 (FRIDAY THE 13TH) - 2009

Critique du film
VENDREDI 13 2009

FRIDAY THE 13TH 

Une bande d'amis décide d'aller passer le week-end auprès d'un lac. Seulement, l'endroit a été le théâtre d'un drame plusieurs années auparavant et un tueur va leur faire passer l'envie de déconner. Dans le même temps, un gars cool inspecte le coin à la recherche de sa sœur ayant disparu peu auparavant…

Après avoir remis au goût du jour de belle façon MASSACRE A LA TRONCONNEUSE, Marcus Nispel s'essaie une nouvelle fois à l'exercice du remake. Mais il faut mettre les choses au point. VENDREDI 13, version 2009, n'est pas un remake du VENDREDI 13 datant de 1980. L'affiche du film ne laisse planer aucun doute à ce sujet. En effet, la silhouette massive de Jason avec son masque de hockey, figure emblématique de la franchise, est mise largement en avant. Du coup, il est évident qu'il n'y aura pas de suspense sur l'identité du tueur qui trucide tous ceux qui lui passe entre les paluches. En réalité, ce VENDREDI 13 est autant le remake du TUEUR DU VENDREDI que de MEURTRES EN TROIS DIMENSIONS, c'est à dire les deuxième et troisième opus de la série. Car cette version actualisée adopte une bien étrange structure en nous donnant carrément deux slashers pour le prix d'un. Toute la partie pré-générique pioche gentiment dans TUEUR DU VENDREDI. Outre l'introduction avec la mère de Jason, on retrouve surtout une assemblée autour d'un bon feu où des jeunes bouffent des chamallows alors que l'un d'entre eux raconte l'histoire du tueur se cachant aux abords du camp de Crystal Lake. Les auteurs du scénario ont même replacé, à leur façon, la tête de Madame Voorhees lui donnant, comme dans le second film, un aspect vaguement religieux, bougie à l'appui. Ces premiers jeunes qui viennent faire du camping occupent un préambule à la longueur non négligeable. On imagine que ce prologue ultra classique va probablement ouvrir une partie plus consistante mais en fait pas vraiment ! On se retrouve alors à suivre une intrigue qui n'est pas sans rappeler celle de MEURTRES EN TROIS DIMENSIONS. Ainsi, plusieurs jeunes sont invités dans la maison familiale et isolée, forcément près du lac, de l'un d'entre eux. Comme on s'en doute, les scénaristes ne recrachent pas directement les éléments constitutifs des films originaux mais proposent quelques variantes. Ainsi lorsqu'un vieux bonhomme un peu inquiétant met en garde les jeunes dans MEURTRES EN TROIS DIMENSIONS, c'est une vieille dame peu commode qui laisse entendre qu'il serait préférable de déguerpir des parages dans ce VENDREDI 13. Une fois les bases posées, le film va aussi se permettre quelques clins d'œil aux autres épisodes de la série, certains étant probablement plus le fruit du fan de Jason que de la réalité. Mais soyons clair, c'est bel et bien les deuxième et troisième métrage qui ont servi de modèles jusque dans l'épilogue aquatique qui renvoie autant à ces deux films qu'au tout premier. Quelque part, la boucle est bouclée ! Mais ne pensez pas que le scénario a été emballé avec une ingéniosité machiavélique car le déroulement de ce VENDREDI 13 ne dépasse jamais le cadre du simple slasher vintage. L'hommage est tellement poussé que le film semble essayer de nous faire croire qu'il a été censuré, lui aussi ! Les meurtres paraissent bien timides par rapport à ce que l'on fait aujourd'hui dans le domaine du cinéma d'horreur. Cela n'empêche pas Jason de s'amuser avec toutes sortes d'armes pour éliminer l'échantillon d'une jeunesse qui n'a finalement pas tellement évolué. On retrouve ainsi les mœurs libérées de certains couples et des jeunes femmes dénudées pendant que d'autres s'adonnent à la fumette d'un pétard ou tirent joyeusement sur un bong. Bien sûr, cette pratique pourrait laisser à penser que les auteurs se sont inspirés des comédies adolescentes du type VAN WILDER et autres HAROLD & KUMAR mais ce serait oublier que ce type de séquence était déjà présent, de manière assez énorme, dans le troisième opus des VENDREDI 13. Mais en 2009, il y a tout de même des évolutions. Les femmes naturelles et juvéniles laissent ici la place à des bimbos aérodynamiques et l'humour paillard se fait bien plus dans l'air du temps. Si vous ne l'avez pas encore compris, le VENDREDI 13 de Marcus Nispel, cela n'a rien à voir avec LA SPLENDEUR DES AMBERSON. Comme si c'était la peine de le préciser !

Pour prendre du plaisir à la vision de VENDREDI 13, il faut donc retrouver son âme d'adolescent et se laisser aller à un slasher des plus basiques. Le concept n'a pas évolué depuis les années 80, des jeunes viennent fouler les terres de Jason qui va les découper, transpercer, éventrer ou empaler en fonction des possibilités. Devant la rétine du spectateur s'exposent alors des nanas à poil et des effets «gores» reliés par le fil ténu d'une intrigue qui en vaut bien une autre et toujours sonorisé avec le même motif musical. Comme déjà évoqué, le gore se fait timide même si notre Jason met du cœur à l'ouvrage. Certains meurtres sont d'ailleurs des versions revues et corrigées des simples morts violentes vues par le passé. L'un des plus flagrant, une flèche plantée dans une tête, nous renvoie à une image très connue du premier film mais aussi, et surtout, au tir de harpon de MEURTRES EN TROIS DIMENSIONS. Tout cela s'avère tout de même des plus sages et il faut reconnaître que ce VENDREDI 13 s'essouffle pas mal dans sa dernière partie à force de nous resservir des recettes déjà largement usitées. La grande nouveauté en 2009, c'est, au final, l'impression qu'on essaie de nous faire croire que l'objet le plus «hype» de l'année est un GPS. A croire que le réalisateur vient d'en acheter un ou bien qu'il existe une association des constructeurs de GPS qui entend faire la promotion de cet appareil. Car d'un point de vue scénaristique, cela n'a pas d'intérêt. Hormis cela, les trois scénaristes n'ont pas fait preuve d'une grande imagination dans l'élaboration des rouages de leur intrigue. La découverte du masque de Jason, pourtant devenu aujourd'hui un symbole, est ainsi traitée par-dessus la jambe. De la même façon que dans le troisième film, il faut le reconnaître ! Plus discutable, les auteurs ont voulu donner un cadre de vie plus élaboré à Jason. Si certains des films précédents permettaient de voir des bribes de ses habitats, cet aspect de la vie pantouflarde du croquemitaine restait relativement anecdotique. En appuyant plus, ce VENDREDI 13 essaie de donner du corps à un mythe qui s'est pourtant érigé, de même que le Michael Myers des HALLOWEEN, sur sa nature déshumanisée. Une véritable machine à tuer que l'on imagine mal rentrer chez lui pour le dîner. Et pourtant, c'est un peu de cette façon que nous est montré Jason dans quelques séquences du film de Marcus Nispel.

VENDREDI 13 a des défauts. Les mêmes que la plupart des autres films de la franchise née au début des années 80. Marcus Nispel n'essaie même pas de réinventer le mythe. Au contraire, le cinéaste se met au diapason des Steve Miner, Joseph Zito et autres John Carl Buechler en tournant ce qu'on lui demande : un mec avec un masque de hockey qui fracasse des jeunes cons au fond des bois ! Amusant pour peu que ce soit ce que l'on cherche !

Rédacteur : Antoine Rigaud
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