Timide et peu sûr de lui, Rick Riker est un jeune étudiant qui a du mal à s'affirmer. Sa vie va toutefois changer lors d'une sortie scolaire au sein d'un laboratoire expérimental où une libellule génétiquement modifiée va le mordre. Cet incident anodin va donner à Rick Riker des pouvoirs extraordinaires…
Difficile à l'énoncé du synopsis de ne pas penser à SPIDER-MAN. Rien de surprenant puisqu'une très grande partie de SUPER HEROS MOVIE suit consciencieusement la trame du film de Sam Raimi. Après SCARY MOVIE 3 et SCARY MOVIE 4, le scénariste Craig Mazin se tourne donc vers les super héros. Un univers qui ne lui est pas étranger puisque le cinéaste a déjà réalisé par le passé une parodie des héros costumés avec THE SPECIALS d'après un scénario de James Gunn. Quelque peu différent dans son approche humoristique, SUPER HEROS MOVIE va ici appliquer la recette ZAZ (David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker) ou celle des SCARY MOVIE, ce qui revient au même, à une intrigue de jeunes redresseurs de torts en collant. Une recette qui ne se renouvelle pas vraiment, si bien que l'on renoue même avec quelques gags directement échappés d'un Y A-T-IL ENFIN UN PILOTE DANS L'AVION vieux d'une vingtaine d'années. On ne sera dès lors pas surpris de retrouver quelques uns des charpentiers de ce type de films parmi les producteurs : David Zucker ou Robert K. Weiss, ce dernier ayant produit plusieurs œuvres des ZAZ. Le casting serait incomplet sans Leslie Nielsen, l'inspecteur Drebin, de la série télévisée POLICE SQUAD et des trois films de cinéma qui l'ont suivi.
SUPER HEROS MOVIE reprend donc tous les éléments du premier SPIDER-MAN que ce soit son personnage principal, son environnement familial et social ainsi que la genèse de ses super pouvoirs. Cela va même beaucoup plus loin puisque le scénario reprend souvent des séquences à l'identique afin d'y apporter des détournements comiques. Toutefois, le film se permettra quelques escapades vers d'autres métrages. Ce sera le cas par exemple avec un flash back nous renvoyant à BATMAN BEGINS ou avec l'insertion artificielle de personnages issus des 4 FANTASTIQUES et des X-MEN. Pourtant placé en bonne place sur l'affiche, les héros de ces deux films font surtout de la figuration le temps de courts passages franchement gratuits. Mais cela fait un peu partie du concept, à savoir proposer un maximum de gags quitte à tordre le scénario pour l'amener à faire des détours injustifiés. L'humour, comme souvent dans ce type de production, est assez inégal. Certains gags laissent de marbre, d'autres font sourire et une partie des séquences déclenche une franche rigolade, parfois un peu gênée. Car l'humour est rarement d'une grande finesse et il faut bien reconnaître qu'une longue scène à base de pets bruyants ne sera pas du goût de tous les spectateurs. Reste que cela provoque toujours autant d'effets... Le film se permet aussi de convoquer pas mal de personnalités décrites de façon parodique et de manière parfois très osée à l'image du scientifique Stephen Hawking (incarné par Robert Joy). L'humour potache et puéril de SUPER HEROS MOVIE fonctionne assez bien pour peu que l'on soit client de situations absurdes, vulgaires et outrageantes qui pourront, effectivement, être jugées choquantes par certains. Enfin, cette parodie ne pouvait pas ignorer les fans ce qui donne au scénario d'intégrer de façon très astucieuse les aficionados, parfois extrêmes, des héros costumés !
Dans l'ensemble franchement amusant SUPER HEROS MOVIE se pare d'effets spéciaux d'un bon niveau et d'une ribambelle d'acteurs qui viennent débiter leurs lignes de dialogue avec plus ou moins de talents. Passons sur Pamela Anderson, son temps de présence à l'écran ne dépasse pas les trois minutes, pour évoquer plutôt des rôles moins anecdotiques joués par Drake Bell, Marion Ross (HAPPY DAYS), Christopher McDonald ou Brent Spiner. Lors du générique de fin, on peut aussi être surpris de voir apparaître des noms d'acteurs qui ne seront visibles que par la suite. En effet, au milieu du générique de fin, il est possible de découvrir de nombreuses scènes coupées dont l'humour est à l'avenant. Au final, SUPER HEROS MOVIE rempli son contrat parodique avec une recette bien usée mais qui s'avère pourtant toujours aussi efficace.