Katherine et Ben passent leur vie à enquêter à travers le monde sur les miracles de manière à en expliquer scientifiquement les causes. C'est vers ces deux enquêteurs du surnaturel que se tourne Doug de manière à apaiser les esprits des villageois de sa petite ville qui pense être la cible de la colère de Dieu au travers des dix plaies d'Egypte.
Produit par Dark Castle Entertainment, LES CHATIMENTS part d'une idée qui semble de prime abord plus ambitieuse que celles développées auparavant par cette maison de production spécialisée dans les séries B horrifiques. Après une poignée de vague remake (LA MAISON DE L'HORREUR, 13 FANTOMES ou LA MAISON DE CIRE) ou d'œuvres plus originales (GOTHIKA et LE VAISSEAU DE L'ANGOISSE), cette nouvelle production prend de l'ampleur avec une représentation contemporaine des plaies d'Egypte qui vont s'abattre sur une petite ville américaine. Le sujet fait donc les promesses de voir débouler sur l'écran d'impressionnantes et spectaculaires séquences. C'est essentiellement de là que le problème survient puisque à la vision du film, LES CHATIMENTS paraît souvent égrener les catastrophes bibliques sans trop réellement s'en soucier. La moitié des premières manifestations vont donc se faire un peu à la va vite sans leur donner une véritable ampleur. A un tel point que l'on en vient à se demander si tout cela est vraiment bien grave. Une séquence en particulier résume assez bien le problème. Les personnages principaux sont en train de se faire un barbecue en début de soirée pour s'apercevoir avec horreur que la nourriture en train de griller est, tout à coup, infestée de vermine. Quelle horreur, le repas est gâché !
Faut il croire que les frères scénaristes Carey W. Hayes et Chad Hayes ont du revoir la copie du scénario original de Brian Rousso pour le rendre moins onéreux ? Impossible à répondre à une telle question mais l'important, c'est de finalement jauger le résultat final. En l'état, LES CHATIMENTS est plutôt bien mis en forme. A la réalisation, on retrouve Stephen Hopkins qui n'avait pas touché à l'horreur sur grand écran depuis quelques temps suite à DANGEROUS GAMES, FREDDY : L'ENFANT DU CAUCHEMAR et, dans une moindre mesure dans ce genre, PREDATOR 2 ou encore le mésestimé L'OMBRE ET LA PROIE. Dernièrement, il avait fait une pause télévisuelle en produisant la série 24 HEURES et en réalisant certains de ses épisodes. Son retour sur grand écran sur le front de l'horreur montre donc un savoir-faire certain mais dans un environnement pas vraiment passionnant. Il serait possible de lister les qualités techniques et artistiques du film mais on en reviendrait toujours à la même évidence. Le scénario déçoit et c'est encore accentué par la somme de talents qui se trouve devant ou derrière la caméra.
Les plaies d'Egypte, comme déjà dit, sont donc par moment expédiées. La plus impressionnante met en scène les sauterelles et cette séquence donne l'impression d'avoir fait l'objet de la plus grande attention en comparaison du reste. Elle fait partie de l'un des rares passages distillant une véritable tension parmi tous ceux qui dépeignent les catastrophes. Pour en trouver d'autres, il faudra se reporter à des passages n'ayant plus grand chose à voir avec les manifestations bibliques du film. A l'évidence, le sujet porteur des plaies d'Egypte ne sert que de prétexte à une autre histoire. Cette dernière se rapprochera plus de LA MALEDICTION avec une sombre histoire d'élu maléfique. Quelques retournements de situations viendront épicer de façon peu satisfaisante une histoire assez convenue. Certains des éléments qui viennent renverser notre compréhension de l'histoire ne sont pas sans rappeler le même type de bouleversements de l'intrigue dans LA SEPTIEME PROPHETIE, autre film neo-filmo-biblique décevant.
Dans LES CHATIMENTS, on trouve un personnage d'ancien ecclésiastique qui a perdu sa foi. Une figure assez récurrente dès lors que l'on place à l'écran des événements inexpliqués liés à la religion et ce depuis L'EXORCISTE de William Friedkin. Fraîchement auréolée d'un Oscar pour MILLION DOLLAR BABY, c'est l'actrice Hilary Swank qui vient confronter son manque de foi face aux catastrophes qui frappent une petite ville du Sud des Etats-Unis. Elle est accompagnée d'un compagnon, interprété par Idris Elba, plus enclin à croire ce qui se déroule devant lui. Les deux forment une sorte de couple d'enquêteurs pas si éloigné que cela des deux agents du F.B.I. dépeint dans X-FILES, l'un étant plus critique que l'autre. Les deux acteurs sont irréprochables tout comme le reste du casting composé, entre autres, de David Morrissey (échappé de BASIC INSTINT 2), Stephen Rea (en prêtre qui panique par téléphone à plusieurs kilomètres du lieu de l'intrigue) ou encore de la jeune AnnaSophia Robb.
LES CHATIMENTS n'est pas un mauvais film, il est juste dans une moyenne qui ne lui permet de briller que par sa mise en image soignée et son interprétation de qualité. Mais son scénario est surtout peu passionnant et aura du mal à convaincre les cinéphiles habitués aux histoires démoniaques.
Comme pour son emballage technique et artistique, l'édition DVD du film de Stephen Hopkins ne déçoit pas en ce qui concerne la qualité audio / vidéo. L'image, très détaillée, au format cinéma, retranscrit à merveille l'action. Rien à redire, c'est de la belle ouvrage qui se poursuit du côté de la section sonore. Cette dernière est composée de deux pistes audio où l'on retrouve la version originale anglaise et le doublage français. Les deux sont dans un Dolby Digital 5.1 aussi soigné et elles se lâchent complètement dans certaines séquences, comme lors du passage avec les sauterelles, conférant une véritable ampleur au spectacle.
Le premier supplément s'avère être le plus intéressant. Durant un peu plus d'un quart d'heure, « La Science des Dix Plaies » donne des explications scientifiques à ce qui se serait passé en Egypte à l'époque de Moïse. Le doute subsistera puisque personne ne pourra rien prouver mais les explications scientifiques sont passionnantes. Une partie de ces explications fait d'ailleurs echo à un monologue du personnage de Katherine dans le film. Le reste des suppléments sera, hélas, bien moins intéressant. Les trois Featurettes qui suivent n'apportent rien de véritablement instructif. On y évoque succinctement l'arrêt du tournage en raison du passage de l'ouragan Katrina mais, en dehors de cela, c'est un peu le vide avec des interventions des acteurs, du producteur et du réalisateur peu inspirées. De toutes façons, la durée cumulée de tous ces suppléments ne vous retiendra pas plus d'une demi-heure (et on compte large). La bande-annonce du film est absente mais on peut voir, à l'insertion du disque, celle de 300 ainsi qu'un spot publicitaire vantant les mérites de la haute définition (en HD-DVD ou Blu-Ray, Warner ne tranche pas sur la question du choix du format !).