Succès commercial non négligeable (et accessoirement artistique), CREEPSHOW
ne déroge pas à la règle des séquelles. Il aura fallu pourtant attendre
cinq années pour que le film suivant voie le jour. Autant de temps sans
qu'il n'y ait de véritable raison. En tout cas, George
Romero n'avait pas vraiment envie de réaliser le film et il laissera
sa chance à Michael
Gornick. Un fidèle de Romero
puisqu'il travailla sur un grand nombre de films de Romero
dont CREEPSHOW. George
Romero retrouve pourtant Stephen
King et tous les deux mettent la main à la pâte du scénario.
Avant de décrocher la réalisation de CREEPSHOW 2, Michael Gornick s'était fait la main en réalisant quelques épisodes des CONTES DES TENEBRES (TALES FROM THE DARKSIDE). Une série TV produite par Laurel, la boite de production de Richard Rubinstein et... George Romero. Il était donc tout naturellement l'homme de la situation pour tourner quatre histoires pour CREEPSHOW 2 ainsi que le fil conducteur. Finalement, pour réduire la durée du film, seules trois histoires seront tournées. On ne sait pas quel était le sujet du quatrième sketch inédit. Seulement trois histoires qui sont à vrai dire assez éloignées de l'esprit EC Comics. Tout comme la forme du film qui fait table rase des idées graphiques utilisées sur le premier film, les histoires n'ont rien de croustillant. Dès le départ, c'est une déception.
La vision des trois histoires
vient confirmer le fait que CREEPSHOW 2 n'est pas le digne successeur
qu'il aurait pu être. Contrairement au premier film où chaque histoire
était l'objet d'idées fortes, d'histoires directes et ironiques ainsi
que bourrées de moments forts, CREEPSHOW 2 narre trois histoires
de manière très simpliste. Linéaire au possible. Sans le talent de George
Kennedy, la première histoire serait plutôt fade. La seconde histoire,
qui était déjà parue dans un recueil de Stephen
King, est la plus intéressante. Surtout en raison de cette étrange
chose qui flotte sur le lac qui augure déjà, en quelque sorte, le remake
du BLOB.
La troisième histoire est assez anecdotique. Trois segments qui pourraient
être directement sortis d'une série télévisée telle que LES CONTES DES
TENEBRES ou LES CONTES DE LA CRYPTE. Le type même d'épisode que le réalisateur
tournait déjà auparavant.
Autre déception, et de taille, c'est l'aspect purement graphique, je l'ai déjà dit. Finis les cadrages type BD, les vignettes et les fonds outrageusement colorés. Cette suppression nuit fortement au film. Tout comme les parties animées. Pourtant réalisées par la même équipe que celle du premier film, ces séquences animées sont trop présentes et surtout le style graphique est très éloigné des EC Comics. Le fil conducteur du film est tout aussi décevant que les histoires elles-mêmes.
Que ce soit en version anglaise ou française, les bandes sonores sont en Mono. Pas de surprise puisque le film a été tourné à l'origine de cette manière. Le rendu est honnête. Ce qui est aussi le cas de l'image délivrée par le DVD de TF1 Vidéo. Pour les Bonus, il faudra vous contenter de texte défilant racontant dans les grandes lignes l'histoire des EC Comics suivi d'une galerie présentant quelques couvertures de BD. Ajoutez à cela les biographies de Stephen King et George Romero qui sont déjà présentes sur le disque de CREEPSHOW. Tout comme la flopée de bandes-annonces présentant quelques autres films d'horreur édités en DVD par le même éditeur.
En soi, CREEPSHOW 2 n'est pas un mauvais film. En portant un autre nom, on aurait certainement pu juger de manière plus clémente ce film. Se revendiquer comme une suite de CREEPSHOW est forcément fatal pour ce qui n'est finalement qu'un film moyen.