Un cube Borg s'approche de la Terre et les forces de la Fédération se mobilisent pour tenter de le stopper. Pour éviter une éventuelle menace, le capitaine Picard et son équipage sont mis à l'écart. Mais, bien entendu, l'ordre n'est pas suivi et l'Enterprise prend part au combat. La victoire sera de courte durée lorsqu'un petit vaisseau Borg remonte le temps pour modifier la Terre à l'image du collectif biomécanique…
STAR TREK : PREMIER CONTACT est le premier film pour le cinéma qui réussit à s'affranchir totalement de l'héritage des personnages originaux. Pour créer un lien entre l'ancienne génération et la nouvelle, le film précédent proposait encore de mêler une partie de l'équipe originale avec celle de STAR TREK : THE NEXT GENERATIONS. Cette fois, le Capitaine Picard et son équipage prennent complètement les rênes de l'aventure même si les scénaristes n'oublient pas pour autant de continuer à alimenter les nombreux liens avec l'univers STAR TREK. Ainsi, il y a d'évidentes références à STAR TREK : DEEP SPACE NINE avec l'apparition du Defiant ce qui apparaît comme inévitable pour reformer l'équipe de la série télévisée en ramenant le personnage de Worf à bord de l'Enterprise. Mais le film regorge de nombreuses références et clins d'oeil aux autres séries STAR TREK, comme le docteur holographique (Robert Picardo) de STAR TREK : VOYAGER ou bien encore la réapparition d'un personnage vu dans quelques épisodes de STAR TREK : THE NEXT GENERATIONS avec Reginald Barclay (Dwight Schultz). Les références s'envolent même vers d'autres films de science-fiction dont 2001 : L'ODYSSEE DE L'ESPACE ou encore PLANETE INTERDITE.
Si STAR TREK : PREMIER CONTACT est un film très référentiel (décors, personnages, objets…), il évite l'un des gros défauts du film précédent. A savoir réussir à captiver un large public sans avoir besoin de détenir une connaissance de l'univers STAR TREK pour l'apprécier. Cette nouvelle aventure est bien plus directe et surtout place à l'écran un ennemi bien plus imposant et terrifiant que ceux vus dans le film précédent. La conscience collective Borg apparaissait déjà dans la série STAR TREK : THE NEXT GENERATIONS sur plusieurs épisodes et était devenu la menace la plus appréciée des fans de la série. De plus, cette «espèce» extraterrestre permet au film de basculer par instants vers l'horreur, nous ne sommes pas très éloignés des zombies, ce qui donne à cette nouvelle histoire cinématographique un aspect bien plus violent. Cela explique en partie le succès du film qui donnait ainsi une image bien moins gentille de STAR TREK pour un public complètement étranger à cet univers. Sans oublier que les scénaristes se sont amusés à placer ici ou là d'amusantes petites réparties critiques à propos de l'univers qui est pourtant leur fond de commerce depuis longtemps déjà. Brannon Braga et Ronald D. Moore, scénaristes d'un nombre incalculable d'épisodes des diverses séries montrent ainsi qu'ils ont un certain humour et un recul que les fans ultra sérieux de STAR TREK n'ont pas forcément.
Alors, bien sûr, on ne peut pas s'empêcher de noter la similitude du scénario avec ceux d'autres épisodes des séries télévisées mais aussi de STAR TREK IV : RETOUR SUR TERRE. Le fait d'être obligé de retourner dans le passé pour réussir à supprimer une menace future n'a donc rien de bien nouveau. Mais STAR TREK : PREMIER CONTACT se lance dans une histoire qui privilégie l'action et l'humour tout en ne réservant que peu de places à ce que l'on pourrait appeler les longs dialogues méta-psycho-philosophiques à la STAR TREK. Il apparaît évident que ce second film qui met en scène l'équipage de STAR TREK : THE NEXT GENERATIONS a été pensé dès le départ de façon à éviter toutes les erreurs commises par le film précédent. Bataille spatiale de grande envergure, affrontement en apesanteur et fusillades à coup de laser ou de mitraillette Thompson (si, si !), le film aligne les scènes d'action et le développement de son histoire de façon fort réussie. D'ailleurs, la même recette sera, en quelque sorte, réutilisée sur STAR TREK : INSURRECTION, le film suivant, avec un peu moins de bonheur…
Comme dans beaucoup de série télévisée, il est donné la chance aux acteurs qui le souhaitent de mettre la main à la patte pour réaliser quelques-uns uns des épisodes. Ainsi, Patrick Stewart, LeVar Burton, Gates McFadden ou Michael Dorn se sont essayés à la mise en scène. A l'instar de William Shatner (réalisateur de STAR TREK V) et Leonard Nimoy (STAR TREK III et STAR TREK IV), Jonathan Frakes a donc la chance de mettre en scène l'un des films tout en jouant son personnage habituel devant la caméra. Il réitérera l'expérience avec STAR TREK : INSURRECTION mais il passera son tour pour STAR TREK : NEMESIS préférant aller mettre en scène CLOCKSTOPPERS pour une filiale de Paramount. Autour de l'équipage original, on reconnaîtra James Cromwell (BABE, DEEP IMPACT, SPACE COWBOYS…), Alfre Woodard (K-PAX, THE CORE…) et surtout l'excellente Alice Krige (LE FANTOME DE MILBURN, THE CALLING, LA NUIT DECHIREE…).
Après une sortie minimaliste partout dans le monde, Paramount revisite STAR TREK : PREMIER CONTACT de manière à lui ajouter bien plus de matière supplémentaire que la bande-annonce et le Teaser disponible sur la précédente édition. Parmi les premiers DVD édité chez Paramount aux Etats-Unis, le film avait eu droit à un transfert 16/9 au format cinéma respecté de grande qualité. Avec le recul, la maîtrise du DVD que l'on peut avoir aujourd'hui aurait donc pu gommer quelque peu certaines des petites imperfections de l'ancienne édition. Etrangement, ce n'est pas le cas et, au contraire, on s'aperçoit que la définition est même légèrement moins bonne.
Sans faire une comparaison poussée entre les trois éditions, il aurait été difficile de s'en apercevoir, on ne le voit même pas sur nos petites captures comparatives, mais c'est bel et bien le cas. A noter aussi qu'il y a un poil d'image en plus vers le bas et la gauche sur les anciennes éditions ce qui prouve que l'image a été retravaillée d'une manière ou d'une autre pour cette nouvelle édition. Passé ce problème, il ne faudrait pas non plus se dire que l'image est de mauvaise qualité, elle est plutôt très honnête mais elle est juste légèrement moins précise que celle de l'ancienne édition (identique en France et aux Etats-Unis) qui devrait d'ailleurs ressortir prochainement à petit prix !
Pas d'évolution en ce qui concerne les pistes sonores. Tout du moins en ce qui concerne la version originale avec son impressionnante piste sonore en Dolby Digital 5.1. On peut y retrouver aussi le doublage français, toujours en Dolby Digital 5.1, mais aussi, et c'est nouveau, une piste DTS. Un ajout qui fera plaisir à ceux qui regardent les films en français et qui va inévitablement frustrer les autres. Pour éviter cela, il aurait sûrement été possible de placer aussi la piste DTS originale disponible sur les éditions américaine et anglaise de ce DVD.
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Sur le premier disque, on retrouve un commentaire audio de Jonathan Frakes mais aussi un second qui donne la parole aux deux scénaristes. La piste consacrée à l'acteur et réalisateur du film est des plus décevantes. En effet, ce dernier semble peu volubile au début ne donnant que bien peu de commentaires pertinents sur ce qui se déroule à l'écran. Comme s'il prenait petit à petit ses aises, il finit par parler de façon plus intéressante au fur et à mesure que le temps s'écoule. Reste que son commentaire paraît bien peu intéressant en comparaison de ceux offerts par Brannon Braga et Ronald D. Moore. C'est d'ailleurs probablement cette piste qui fait partie des meilleurs suppléments présents dans cette édition puisque les deux scénaristes survolent tous les aspects de l'histoire et des personnages sans oublier de parler de la création du film. En plus de ces pistes de commentaires, comme sur les autres disques STAR TREK sortis en double DVD, il est possible de visionner le film avec des sous-titrages qui distillent de nombreuses informations écrites par Michael et Denise Okuda. On y apprend, à mots couverts, que le Millenium Falcon de LA GUERRE DES ETOILES seraient en petit et en arrière plan de la première bataille spatiale du film. Néanmoins, il nous a été impossible de le retrouver mais dans les commentaires écrits, il est aussi précisé que ce genre de gags internes aux boîtes d'effets spéciaux, ici ILM, sont le plus souvent placés de façon à ce que ce soit difficilement détectables (sous-entendus en raison des problèmes de droits).
Une fois sur le second disque, il y a à boire et à manger. La quasi-intégralité des suppléments est présenté sous la forme de petits documentaires aux durées variables. Certains sont très intéressants et d'autres beaucoup moins. On retiendra essentiellement le segment sur le tournage et celui consacré à l'histoire pour avoir une idée globale de la création du film. Pour des informations un peu plus poussées, il est aussi possible de jeter un oeil à ce qui est appelé ici l'analyse de scènes. En fait, il s'agit de petits documents qui décortiquent, avec des interviews et scènes de production ou de tournage, le design et les effets de quelques scènes clés.
Les acteurs et personnages sont aussi à l'honneur puisque deux des documentaires se focalisent sur Zefram Cochrane et sur la reine Borg. Le segment consacré à Zefram Cochrane donne la parole à James Cromwell mais aussi aux scénaristes qui donnent leur vision du personnage et la façon dont ils l'ont créé. Il en va de même pour la Reine Borg où, cette fois, Alice Krige s'exprime au naturel et donc sans maquillage. Toujours en rapport avec le collectif Borg, l'un des documentaires s'ingénie à dresser le portrait de cette espèce extraterrestre avec interviews et extraits des épisodes où ils apparaissent. Seul problème, cela a tendance à dévoiler quelques rebondissements ce qui serait gênant pour ceux qui n'ont pas encore vu ces même épisodes.
On peut aussi découvrir un hommage à Jerry Goldsmith où Jay Chattaway et Joel Goldsmith parlent du compositeur. Celui-ci est prend aussi la parole et il est même possible de le voir au travail durant un enregistrement. Un hommage qui ne donne bien évidemment pas un véritable éclairage sur l'intégralité de la carrière de ce compositeur de génie dont le nom n'est malheureusement que bien peu connus auprès du grand public !
En plus des deux bandes-annonces déjà vues sur les éditions précédentes du film, un autre petit clip promotionnel se retrouve sur ce DVD. Mais, à vrai dire, il n'est pas directement relié au film puisqu'il s'agit de la bande-annonce d'une attraction nommée BORG INVASION 4-D. Enfin, il a trois petits suppléments cachés dont une liste des titres provisoires donnés au film avant de recevoir celui qui fut finalement utilisé, une interview complémentaire d'Alex Jaeger et surtout une interview d'Ethan Phillips accompagné de rushes et de la scène où il apparaît. Ces suppléments, contrairement aux autres, ne comportent pas de sous-titrage !
Que l'on apprécie ou pas STAR TREK, cette seconde aventure cinématographique de Picard et de son équipage est sans conteste une grande réussite qui devrait plaire à tous ceux qui aiment la science-fiction. Cette édition double DVD a de quoi séduire en raison des nombreux suppléments mais sur le nombre, peu sont réellement passionnants.