PIFFF 2015 : MERCREDI 18 NOVEMBRE

19 novembre 2015 
PIFFF 2015 : MERCREDI 18 NOVEMBRE

Pour sa première journée de compétition, le PIFFF démarrait plutôt bien avec CURTAIN de Jaron Henrie-McCrea. Pourtant, le film était, sur le papier, plutôt inquiétant avec son histoire de rideaux de douche et de dangereuse salle de bains. Contrairement aux apparences, CURTAIN n'est donc pas une simple blague potache. Aussi étrange que puisse être son sujet, les auteurs de CURTAIN mettent en place une étrange intrigue qui se tient plutôt bien tout en s'adonnant à un exercice d'équilibre assez osé entre horreur, humour noir et drame social. Mais CURTAIN prouve surtout qu'il est possible de faire un film taillé pour le grand écran avec des moyens plutôt restreints. Pour cela, il suffit d'un peu de talent pour l'écriture et la réalisation sans oublier de regrouper une poignée de bons comédiens, ici totalement inconnus comme Danni Smith et Tim Lueke qui interprètent les rôles principaux de CURTAIN.

CURTAIN - Poster

Pour la deuxième séance de la journée, ce fut un plaisir de revoir sur grand écran un film de super héros réalisé par Sam Raimi. L'occasion pour ceux qui n'avaient jamais vu DARKMAN de constater que le réalisateur des EVIL DEAD utilisait dans ce film des idées ainsi que des mouvements de caméra qu'il reprendra une dizaine d'années plus tard dans SPIDER-MAN ! Toutefois, DARKMAN semble plus personnel que ses trois films dédiés au héros de Marvel. Ou, en tout cas, il se rapproche bien plus, dans le ton, de MORT SUR LE GRIL et L'ARMEE DES TENEBRES. Le choix était donc plutôt judicieux de nous proposer ce film au sein du PIFFF.

DARKMAN Poster 1
DARKMAN Lobby card DARKMAN Lobby card DARKMAN Lobby card DARKMAN Lobby card DARKMAN Lobby card DARKMAN Lobby card DARKMAN Lobby card DARKMAN Lobby card DARKMAN Lobby card DARKMAN Lobby card DARKMAN Lobby card

Le deuxième film en compétition de la journée était une production conjointe entre la Grèce et la France. BLIND SUN de Joyce A. Nashawati s'inscrit dans un futur proche indéfini. Tout du moins, c'est ce que l'on suppose puisque le film de la réalisatrice reste assez nébuleux en ce qui concerne la toile de fond de son intrigue. Le film évoque, par exemple, une société privée gérant la distribution de l'eau potable via des camions citernes défendus par la police. Cela pourrait ressembler à de la science-fiction mais c'est déjà plus ou moins une réalité en Amérique du Sud. La réalisatrice du film n'a pourtant pas réalisé, d'après ses dires puisqu'elle était présente, une œuvre politique. Il est vrai que si l'immigration ou encore le destin des sans papiers est évoqué, cela reste en annexe du parcours de son héros. Le souci, c'est que résumé à son simple postulat, un homme qui pète un câble en raison de la canicule et de l'isolation (dans un lieu mais aussi un autre pays), BLIND SUN s'impose essentiellement comme un exercice de style. A partir de là, il faudra donc surtout être séduit par l'ambiance et la réalisation. A ce niveau là, il faut bien reconnaître que Joyce A. Nashawati soigne sa mise en image. A l'écran c'est plutôt joli mais cela risque de laisser pas mal de spectateurs de marbre !

Pour la dernière projection de la journée, Alexandre Poncet et Gilles Penso sont venus présenter en avant-première mondiale leur nouveau documentaire. Mais avant le film, les deux réalisateurs portaient des messages de soutien aux Français de la part de quatre personnalités américaines qui apparaissent dans leur film. Ces petites pensées étaient liées aux attentats du vendredi 13 novembre et n'ont pas manqué de toucher les festivaliers…

On entendait parler depuis longtemps du COMPLEXE DE FRANKENSTEIN réalisé par les auteurs de RAY HARRYHAUSEN : LE TITAN DES EFFETS SPECIAUX ! Cette fois, les deux auteurs s'attaquent aux créateurs de monstres au cinéma. Le film rassemble ainsi les interventions d'un nombre impressionnant de spécialistes des effets spéciaux ainsi qu'une poignée de réalisateurs. Remontant aux origines du cinéma, le film expose une chronologie en quelques étapes, celles des plus marquantes avancées dans le domaine de la représentation d'un monstre au cinéma. Le but n'était pas d'être exhaustif mais d'exposer la progression des effets spéciaux en partant du maquillage à la Lon Chaney jusqu'aux effets spéciaux numériques largement usités aujourd'hui. Le film laisse entrevoir des critiques et une forme de dépression en raison de la transition survenue à l'arrivée des effets numériques (voir à ce propos notre interview de Steve Johnson). Toutefois, LE COMPLEXE DE FRANKENSTEIN n'est pas un documentaire qui accable les effets digitaux. En réalité, plutôt que fustiger une technique au profit d'une autre, le documentaire met surtout en avant des personnalités d'artistes qui, grâce à leur imagination, sont à même de créer des créatures aussi merveilleuses que monstrueuses. Ainsi, l'un des passages les plus magiques du film, c'est simplement de voir la réalisation d'un dessin en accéléré d'une créature qui prend forme sur le papier ! Le souci du COMPLEXE DE FRANKENSTEIN, c'est qu'à force de vouloir trop en faire, on s'égare par endroit sur des interventions moins fortes ou des images d'archives pas forcément utiles mais qui ont, il est vrai, le mérite de couper les interventions statiques des différentes personnalités. Un petit bémol pas bien grave pour ce documentaire franchement réussi !

Pour sa troisième journée, le PIFFF nous permettra de découvrir sur grand écran deux nouveaux films en compétition avec SOME KIND OF HATE ainsi que EVOLUTION, ce dernier en présence de sa réalisatrice ! Autour, il sera encore possible de redécouvrir INCIDENTS DE PARCOURS de George Romero ou bien terminer la journée avec le japonais THE VIRGIN PSYCHICS qui s'annonce plutôt barré !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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