28 HEURES PLUS TARD

4 décembre 2014 
28 HEURES PLUS TARD

Si le théâtre et le genre Fantastique ont un passé commun via le Grand-guignol par exemple, ce mariage n'est aujourd'hui pas des plus courants. Aussi, il serait sans doute regrettable de laisser passer l'occasion lorsqu'elle se présente ! C'est la raison pour laquelle nous évoquons ici une pièce qui affiche clairement la couleur en optant pour un titre évocateur, 28 HEURES PLUS TARD, référence évidente aux 28 JOURS PLUS TARD de Danny Boyle et 28 SEMAINES PLUS TARD de Juan Carlos Fresnadillo. Sans surprise donc, c'est bien de zombies dont il sera question, avec un huis clos donnant la vedette à trois protagonistes d'égale importance...

Jess Dubois, John Johnson et Jack Jackson sont ainsi réunis par la force des chose au sein d'un théâtre abandonné et cerné par des hordes de morts-vivants. Pendant un peu plus d'une heure, ces individus qui n'ont a priori rien en commun vont apprendre à se connaître, échanger leur vécu, leur vision du drame et tenter de survivre, tout simplement.

Sur un concept hérité de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS, 28 HEURES PLUS TARD tente de se démarquer à sa manière, usant tout d'abord pour cela d'une immersion plutôt bien vue. Ainsi les acteurs n'arrivent-ils pas par le devant de la scène, mais par l'arrière de l'étroite salle du Théâtre Pixel. L'action se déroule dès lors à 360 degrés avec des allers et retours réguliers ainsi que des créatures qui menacent de s'inviter aussi bien par l'entrée des spectateurs, que par celle des artistes. La petite troupe se montre très mobile et dynamique, assurant par là même un rythme plutôt vif. L'unité de lieu est exploitée au mieux, avec même un dénouement à l'«issue» plutôt surprenante.

Contrairement au film de Romero, 28 HEURES PLUS TARD joue également la carte d'un humour à l'orientation «geek» assez prononcée. Certaines références, plutôt pointues, titilleront les amateurs alors qu'elles resteront sans échos pour les non-initiés. Nul doute cependant que si vous êtes de ceux qui faites le lien entre une machine à écrire et le jeu Resident Evil, vous goutterez à leur juste valeur ces petites notes disséminées ça et là. Ceci étant dit, la pièce de Damien Dufour, Claire Toucour et Sébastien Desmots ne saurait pour autant être qualifiée en tant que comédie. Si le ton y est régulièrement décontracté, l'ambiance générale se veut globalement oppressante et sombre. A ce titre, les ruptures de ton se montrent par instants assez abruptes. Mais pouvait-il en être autrement sur une pièce à la durée excédant de peu les soixante minutes ?

Quoiqu'il en soit 28 HEURES PLUS TARD se veut finalement plutôt audacieux, avec pour ambition de mêler rires et larmes, ou du moins nœuds au ventre. Pour cela, la pièce peut compter sur l'énergie indiscutable de ses jeunes acteurs, tous trois convaincus et habités par leurs personnages. Sébastien Desmots prête ses traits à l'homme téméraire et rationnel alors que Damien Dufour (ou son double Romain Chateaugiron) incarne l'«adulescent» type, niant la dure réalité qui s'impose à eux. Soraya Archimbaud est pour sa part l'interprète de Jess, jeune femme dont les enjeux vont bien au-delà de la simple survie. En fonction de la représentation à laquelle vous assisterez, Jess pourra également être interprétée par une actrice dont le visage pourrait vous être familier. Ainsi, les trentenaires et quarantenaires reconnaîtront-ils peut-être Magalie Madison, célèbre «Annette» de la série PREMIERS BAISERS, LES ANNEES FAC ou plus récemment LES MYSTERES DE L'AMOUR. Les amateurs de fantastiques que nous sommes se souviendront également (et surtout) qu'elle avait déjà œuvré dans un registre plus en adéquation avec notre ligne éditoriale en incarnant l'Ogresse démente de LA FIANCEE DE DRACULA, signé par le regretté Jean Rollin. Peut être pour certain(e)s une raison de plus d'aller découvrir ce qu'il se passe 28 HEURES PLUS TARD ?

Pour cela, il faudra se rendre au Théâtre Pixel, 18 rue Championnet, Paris 18ème. La pièce se joue les mercredi et vendredi soirs à 20h00, et fera sa dernière le 26 décembre au soir. Selon les informations que nous avons, Magalie Madison sera pour sa part des représentations du 12 et 17 décembre...

Site du Théâtre Pixel : http://www.theatrepixel.com

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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