CINEMA : SUNSHINE

9 avril 2007 
CINEMA : SUNSHINE

La fin de l'humanité, le réalisateur Danny Boyle et le scénariste Alex Garland l'évoquaient déjà dans 28 JOURS PLUS TARD, leur précédente collaboration cinématographique. Mais plutôt que continuer dans l'horreur, les deux hommes s'orientent avec SUNSHINE vers la science-fiction. 28 JOURS PLUS TARD était déjà très (trop) marqué par des lourdes références à d'autres films du genre et il s'avère que SUNSHINE fait autant d'emprunt, si ce n'est plus, au cinéma de science-fiction. Le film de Danny Boyle a d'ailleurs un point de départ très similaire à celui de SOLAR CRISIS où une expédition spatiale, dont l'un des membres est un saboteur en puissance, se dirige vers le soleil pour y lancer une bombe afin d'enrayer une menace solaire. Cette fois, il s'agit de réactiver le soleil de manière à empêcher la fin de la vie sur Terre plutôt que calmer les émanations produites par l'étoile. 2010 : L'ANNEE DU PREMIER CONTACT est, lui aussi, un film dont le souvenir revient assez souvent à la vision de SUNSHINE. Sans oublier, bien évidemment, 2001 L'ODYSSEE DE L'ESPACE en ce qui concerne quelques rebondissements ou encore le plus récent EVENT HORIZON pour ce qui s'avère la partie du film la moins réussie.

L'aventure humaine sur fond spatial est plutôt rare sur les écrans. Ces dernières années, les exemples se comptent très rapidement. Dans un domaine qui pourra paraître surprenant, on évoquera la série PLANETES qui sous ses airs de dessin animé immature traite assez sérieusement de ses personnages évoluant en orbite autour de la Terre. Passé complètement inaperçu, il serait dommage d'oublier STRANDED, une production espagnole ambitieuse, mais manquant de moyen, où l'on suit la survie d'une mission internationale qui s'est plantée sur Mars. Le tour d'horizon de ces dernières années s'arrête assez vite avec le remake de SOLARIS par Steven Soderbergh ou encore MISSION TO MARS. Peu d'exemple qui donne un côté un peu événementiel à la présence de SUNSHINE sur les écrans de cinéma.

Mais intéressons nous à SUNSHINE... Danny Boyle et Alex Garland prennent donc le parti de suivre une voie « réaliste » ce qui inscrit directement le film dans le registre, probablement peu vendeur, de la science-fiction sérieuse. Le film prend le temps de s'installer et de nous présenter ses personnages face au soleil et à l'immensité qui l'entoure. Le film essaie de nous présenter l'astre solaire comme une entité dans laquelle on peut être amené à se noyer ou fusionner, une idée qui n'est pas étrangère à SOLARIS où les cosmonautes étaient fascinés par une planète recouverte par un océan. Avec SUNSHINE, ce sont des bains de soleil fusionnels qui soulèvent quelques questions philosophiques. Toutefois, le film se gardera de trop insister sur le sujet pour emboîter sur des questions plus prosaïques. C'est d'ailleurs, peut être, l'une des frustrations ressenties à l'issue du film. Après une excellente mise en place sur les deux tiers du film, SUNSHINE s'accélère en donnant l'impression de laisser derrière lui certaines des idées mises en place pour finalement en ressortir quelques unes de façon à justifier sa partie « thriller ». Il y a même de quoi être assez surpris par un épilogue « compte à rebours » très grand guignol en rupture avec ce qui a précédé. Mais ce défaut, appelons le ainsi, ne nuit pas véritablement au film. Car à ce moment, on reste encore sous le charme des magnifiques images qui ont précédés. Toute la première partie du film, la plus sérieuse, enthousiasme véritablement grâce à des effets spéciaux très réussis mis au service de très belles séquences (le premier bain de soleil, la sortie spatiale de Kaneda...). Les acteurs ne sont pas en reste, on retrouve Cillian Murphy, déjà interprète principal de 28 JOURS PLUS TARD, Cliff Curtis, Rose Byrne, Michelle Yeoh, dans un rôle atypique, ou encore le charismatique Hiroyuki Sanada. De quoi passer près de deux heures a essayer de toucher du doigt les étoiles dans un film de grande qualité !

Sortie en salles le 11 avril.
http://www.sunshine-lefilm.com

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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