Header Critique : DOOR, THE (DIE TUR)

Critique du film
THE DOOR 2009

DIE TUR 

La vie de David bascule le jour où sa petite fille se noie dans la piscine alors qu'il s'absente de la maison. En quelques années, ce peintre à succès sombre dans l'alcoolisme et n'est plus que l'ombre de lui-même. Un soir, il a l'opportunité de modifier sa vie en passant une étrange porte au fond d'un tunnel.

L'écrivain allemand, d'origine turque, Akif Pirinçci est connu pour une série d'ouvrages mettant en scène des matous dont l'une des aventures a d'ailleurs déjà été adaptée pour le cinéma avec FELIDAE. Dans un registre assez différent, l'auteur publie Die Damalstür en 2001. Le roman narrait l'histoire d'un artiste peintre qui tombait dans la déchéance et qui avait l'opportunité de renouer avec le succès en retournant quelques années en arrière grâce à une mystérieuse porte. Sept après sa publication, l'ouvrage fait l'objet d'une adaptation cinématographique. Curieusement, si le tournage se fait dans la première partie de l'année 2008, la distribution dans les salles de DIE TUR, ou THE DOOR, ne se fera qu'un an et demi plus tard en Allemagne, en novembre 2009, suite à une sortie repoussée de plusieurs mois. Si le film se base sur le roman de Akif Pirinçci, il va tout de même s'en éloigner de manière significative. L'auteur du scénario va, en effet, se focaliser en grande partie sur la mort de la petite fille du héros. Un choix qui permet de simplifier grandement l'intrigue mais qui va aussi gommer de nombreux aspects du livre d'origine. THE DOOR va donc surtout s'inspirer assez librement du concept de départ mis en place dans le roman de Akif Pirinçci.

En épurant l'intrigue, le scénario de THE DOOR se fait au final plutôt classique et, à vrai dire, peu novateur. Qu'il soit question d'un monde parallèle, d'un voyage dans le temps ou bien d'un songe cauchemardesque (à l'instar du livre d'origine), l'histoire suit une évolution assez basique qui ne surprendra pas tellement. C'est d'autant plus surprenant que THE DOOR a reçu le Grand Prix au Festival du Film Fantastique de Gérardmer en ce début 2010. La réalisation plutôt élégante de Anno Saul pourra, peut être, expliquer un tel choix à moins que le Jury n'ait été séduit par les thèmes abordés. Car THE DOOR suit tout de même l'évolution d'un homme profondément meurtri par sa négligence menant au décès de son enfant mais aussi, par extension, envers son couple. Comme souvent dans ce type d'histoire, la possibilité de revenir en arrière permet au protagoniste de se remettre en question histoire de ne pas reproduire les erreurs déjà commises. Néanmoins, THE DOOR proposera un épilogue assez atypique où le héros semble s'accorder une rédemption à défaut de s'offrir une fin heureuse. C'est certainement le point le plus intéressant d'un métrage où les rebondissements semblent, à l'arrivée, n'avoir qu'un impact sur l'état d'esprit de ses personnages. Plus qu'un film évoquant un univers réellement surnaturel, THE DOOR illustre avant tout de manière plutôt surréaliste les regrets et remords avec lesquels chacun doit apprendre à vivre. Un thème plutôt intéressant mais qui, une nouvelle fois, n'est pas vraiment nouveau. De surcroît, la cohabitation avec une part plus musclée du récit sème un peu la confusion et casse un peu le sérieux de l'entreprise. Eventuellement, on peut y voir la représentation de chaque être humain portant ses propres problèmes et prêt à se payer une vie meilleure quitte à flinguer les autres. De l'humour noir qui ne fonctionne que très moyennement.

De facture plutôt «classe» dans sa mise en scène, THE DOOR est aussi l'occasion de retrouver Mads Mikkelsen. A tendance caméléon, le comédien danois interprète ici avec son aisance habituelle un père en plein désarroi. Toutefois, on peut difficilement voir l'interprétation de ce personnage comme l'une de ses plus mémorables prestations. A vrai dire, sa participation est à l'image du film… Sans grande surprise. Il en va de même des autres acteurs qui assurent un spectacle plutôt bien fait mais qui ne suscite pas vraiment un grand enthousiasme.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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