En 2022, la pollution a complètement ravagé la planète, annihilant de ce fait toutes ressources naturelles et animales. Pour pallier la famine généralisée d'une population qui a explosé, le gouvernement américain distribue un produit alimentaire synthétique. A New York, l'enquête de l'agent Robert Thorn (Charlton Heston) sur la mort d'un dirigeant de la firme productrice de cet aliment va mettre à jour le terrible secret autour de sa fabrication.
Classique de la science fiction des années 70, SOLEIL VERT fait partie de ce courant de films d'anticipation alarmistes que l'époque produisait alors avec talent et régularité : FAHRENHEIT 451 de François Truffaut, NEW-YORK NE REPOND PLUS de Robert Clouse, SILENT RUNNING de Douglas Trumbull ou encore ROLLERBALL de Norman Jewison. Revoir à notre époque SOLEIL VERT propose un double constat : si la description du (retro) futur n'est plus très pertinente dans le détail (les vêtements et le mobilier très 70', le jeu vidéo préhistorique aperçu au détour d'un plan), le message du film est malheureusement toujours d'actualité.
Ouvertement écologique, SOLEIL VERT dénonce avant tout une humanité qui a irrémédiablement anéanti les ressources de la planète, pour une industrialisation frénétique et une course au profit dont les gains sont devenus plus importants que la protection de l'environnement. Force est de constater qu'à notre époque le débat nous est encore très proche, qu'il soit politique (voir le récent recul du président Bush sur le sujet), ou bien culturel (les parisiens peuvent en ce moment profiter d'une exposition dédiée à sensibiliser les visiteurs quant aux modifications climatiques liées à l'industrialisation). Au Japon, le port du masque anti-pollution est même devenu une mode vestimentaire.
Revoir SOLEIL VERT aujourd'hui ne dépaysera donc pas vraiment le spectateur moderne. Loin pourtant de se reposer sur son discours, Richard Fleischer (déjà réalisateur du VOYAGE FANTASTIQUE) nous concocte ici un thriller bien ficelé qui se suit avec encore beaucoup d'intérêt. Le travail effectué sur les à-côtés de l'histoire (le statut de la femme, la gestion de la surpopulation et des émeutes) est très bien vu et apporte une dimension supplémentaire à notre adhésion.
Pour une critique plus détaillée de SOLEIL VERT, nous vous conseillons de vous reporter à notre chronique du disque en zone 1. Nous nous occuperons ici de faire une comparaison du disque américain et du disque français. Force est de constater que les deux éditions sont extrêmement similaires, jusqu'aux menus fixes repris à l'identique.
L'image, au format d'origine anamorphosé pour le 16/9, est là encore (quasi) identique d'un disque à l'autre. NTSC oblige, le DVD américain propose une image légèrement plus chaude. Par contre, l'image du disque français possède un tout petit plus d'informations sur les côtés. La qualité de l'ensemble est de très bonne tenue, tant au niveau de la définition du disque (bien que le zone 1 soit légèrement supérieur au disque français sur ce point) que de la qualité de la copie (si l'on excepte quelques griffures de pellicule). Même remarque que lors de notre précédente chronique, le rendu du nuage de pollution verdâtre entourant certains plans d'ensemble est un peu moins convaincant, cela étant dû au rendu original du trucage (par superposition) que d'un réel défaut de compression du DVD.
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Les pistes sonores sont toujours en mono, quelque soit la langue choisie. Aucun changement à signaler, d'autant que le zone 1 proposait déjà une piste sonore et des sous-titres français.
Question bonus, cette édition française supprime quelques suppléments à savoir les notes écrites sur Charlton Heston ainsi que les filmographies de l'équipe du film. Très sincèrement, ce n'est pas une grosse perte. Le zone 2 reprend par contre le commentaire audio de Richard Fleischer et de Leigh Taylor-Young (qui joue le premier rôle féminin du film), la courte featurette d'époque du film, l'hommage au grand comédien Edward G. Robinson qui décéda peu de temps après le tournage, ainsi que la bande-annonce du film. Si le zone 2 ajoute des sous-titres français aux suppléments images, il omet par contre le commentaire audio. Ce dernier sera donc réservé aux anglophones uniquement, c'est dommage.
Classique du film d'anticipation crépusculaire, SOLEIL VERT constitue toujours un excellent spectacle malheureusement encore pertinent dans son message alarmiste. Bien qu'extrêmement proche de son homologue américaine, on regrette juste que cette édition ne propose pas de sous-titres français sur l'ensemble des bonus. Heureusement, à l'instar du disque américain, ce zone 2 est proposé à un prix réduit, ce qui ne se refuse pas.