Scotland Yard enquête sur une série de meurtres étranges. Dans le même temps, le journaliste Edmond Bancroft couvre ces crimes pour la presse, tout en faisant la promotion de ses livres, eux aussi dédiés à des histoires tout aussi sombres…
Lorsque HORRORS OF THE BLACK MUSEUM est réalisé, les cinémas du monde ne sont pas encore habitués à ce type de spectacle. Film d'horreur très légèrement teinté d'érotisme, le film est classé «X» dans certains pays alors que de nos jours, le traitement de cette histoire paraît bien anodin… tout du moins en termes de violence et de sexe. Car HORRORS OF THE BLACK MUSEUM a gagné au fil des ans en charme suranné ce qu'il a perdu en terme de réputation sulfureuse !
Nous avions déjà traité ce film lors de sa sortie dans la collection «Cinéma de Quartier» de Studio Canal sous son titre français de CRIMES AU MUSEE DES HORREURS. C'est pourquoi nous vous conseillons de vous reporter à cette critique si vous voulez en apprendre plus sur le film lui-même puisque nous allons essentiellement nous intéresser ici à la nouvelle édition américaine parue chez VCI. Un tout nouveau disque qui contient son lot de surprises accessibles à tous puisque le DVD n'est pas protégé par un codage de Zone. Il pourra donc fonctionner dans tous les lecteurs, pour peu que votre diffuseur soit capable d'afficher du NTSC.
A l'intérieur du boîtier, on trouve un petit dépliant qui contient divers remerciements. L'un d'eux est destiné à Studio Canal puisque l'éditeur français a passé son master à VCI pour que le DVD américain puisse être édité avec un excellent transfert du montage européen. Les deux DVDs se voient donc pourvus d'une même source mais c'est le disque français qui délivre la meilleure image en raison d'un manque de soin lors de la création du DVD américain. Le résultat n'est pas catastrophique mais ne réussit pas à délivrer un transfert aussi nickel que sur le disque français. La grande différence se situe en fait dans une image moins bien définie sur le disque américain.
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En plus de la version originale en anglais, le disque américain contient aussi le doublage français. Voilà qui devrait faciliter la compréhension pour les francophones. Toutefois, par rapport au disque Studio Canal, il n'y a pas de sous-titrage en français. Les deux pistes sonores sont en gros équivalentes sur les deux éditions DVD, ce qui n'a rien de bien surprenant puisque encore une fois la source est la même.
Si le disque français édité par Studio Canal est meilleur en ce qui concerne son transfert audio / vidéo, il n'en va pas de même pour les suppléments. Le disque français apportait un éclairage sur le film en donnant la parole à l'auteur Jean-Pierre Bouyxou dans une interview faite spécialement pour le DVD et Jean-Pierre Dionnet assurait une de ses célèbres présentations. Toutefois, ceux qui ont travaillé sur le film étaient absents. L'édition américaine répare cet oubli puisque le compositeur Gerard Schurmann a enregistré un commentaire audio avec l'historien David Del Valle. Un commentaire très intéressant puisque les deux hommes ne s'arrêtent de parler que très rarement. Il y est d'ailleurs fait mention de séquences qui auraient été tournées spécialement pour l'exploitation du film dans d'autres pays, parmi lesquelles le meurtre avec la pince à glace qui y aurait été plus explicite. Le commentaire audio nous indique la piste du marché japonais mais Jean-Claude Michel nous disait, en réaction à notre critique de CRIMES AU MUSEE DES HORREURS, avoir vu de façon inattendue une version plus corsée du film lors d'une projection londonienne. Le mystère demeure puisqu'il semblerait que ces séquences aient été égarées pour de bon. En tout cas, cette nouvelle édition DVD ne les présente pas en dehors d'un cliché alternatif et plus explicite dans la galerie de photos.
Le deuxième commentaire audio n'a pas été enregistré spécialement pour l'occasion mais provient du Laserdisc édité par Roan Group et qui date d'une dizaine d'années. En réalité, il s'agit d'un assemblage de différentes interviews de Herman Cohen à propos du film. Le producteur / scénariste n'aurait pas pu enregistrer un véritable commentaire audio puisque malheureusement au moment de la création de ce DVD, il n'etait plus de ce monde. Les interventions de Herman Cohen sont assez disparates et il faudra compter sur quelques blancs mais il apporte quelques anecdotes et précisions concernant le film. Toutefois, comme pour l'autre commentaire audio, il faudra avoir un bon niveau d'anglais pour y récolter les différentes informations en raison de l'absence de sous-titrage sur tous les suppléments.
Herman Cohen est à l'honneur, normal, étant donné qu'il s'agit du producteur et de l'un des scénaristes de HORRORS OF THE BLACK MUSEUM, puisqu'on le retrouve dans une interview téléphonique donnée à Richard Valley de Scarlet Street. La qualité est assez mauvaise et il faudra pas mal de volonté pour la déchiffrer surtout si vous n'êtes pas entièrement anglophone. Plus accessible est le documentaire, sous forme d'hommage à Herman Cohen. Ce segment retrace la carrière du producteur, de ses débuts jusqu'à son décès. Agrémenté de photos, extraits et autres documents, ce documentaire est plutôt émouvant, chapeauté par Didier Chatelain qui était l'ami et associé de Herman Cohen dans la société de distribution Cobra Media (THE STEEL FISTED DRAGON, CROCODILE…).
Lorsque HORRORS OF THE BLACK MUSEUM est sorti aux Etats-Unis, son distributeur, l'A.I.P. de Arkoff et Nicholson, a ajouté une introduction d'une bonne quinzaine de minutes. Dès lors le film se voyait affublé d'un argument publicitaire qui vantait les mérites de l'Hypno-Vista. Parmi les suppléments, on retrouve cette présentation de Emile Franchel qui se met en tête d'hypnotiser les spectateurs, ou tout du moins les mettre en condition, pour que le film soit encore plus effrayant ! Si elle n'était pas prévue dans la version originale du film, l'adjonction de ces minutes parmi les suppléments est non négligeable et l'on peut d'ailleurs s'étonner de ne pas l'avoir trouvée sur le disque français !
Le disque français se bornait à une demi douzaine de clichés dans sa galerie de photos. VCI va plus loin puisque l'on peut y trouver un très grand nombre de photos mais aussi diverses affiches provenant de différents pays. D'ailleurs, une fois déplié, le feuillet inclus dans le boîtier est une petite reproduction de l'affiche espagnole. Cette édition DVD se conclut de façon plus classique avec des filmographies, les deux bandes-annonces du film (l'américaine et l'européenne) et d'autres titres parus chez VCI sur DVD (TARGET EARTH, HEADLESS GHOST, BLOOD & BLACK LACE, WHIP & THE BODY, CITY OF THE DEAD, RUBY et BIRD WITH THE CRYSTAL PLUMAGE).
Le disque édité par VCI pose un dilemme. Même si son transfert du film est honnête, celui du disque français est meilleur, sans compter qu'il comprend un sous-titrage en français, la présence d'un très grand nombre de suppléments d'exception en fait une édition DVD très attirante. A moins de faire l'acquisition des deux éditions, il faudra donc réussir à peser le pour et le contre pour faire son choix !