Header Critique : CRIMES AU MUSEE DES HORREURS (HORRORS OF THE BLACK MUSEUM)

Critique du film et du DVD Zone 2
CRIMES AU MUSEE DES HORREURS 1959

HORRORS OF THE BLACK MUSEUM 
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Une jeune femme reçoit un paquet par la poste, dont elle ne connaît, ni l'expéditeur, ni le contenu. Avec sa colocataire, elles imaginent un admirateur secret et romantique. Le paquet contient une paire de jumelles, et n'est accompagné d'aucun message. Lorsqu'elle porte les jumelles à ses yeux, deux énormes pointes en jaillissent, lui crevant les globes oculaires et la tuant sur le coup. Ce crime machiavélique n'est pas le premier, et Scotland Yard est à pied d'oeuvre pour découvrir le coupable. Le verso de la jaquette dévoile ce premier meurtre, ce qui justifie que nous vous en parlions d'emblée. L'assassin court toujours, narguant la police, et alimentant les feuilles de choux londoniennes, dont Bancroft est un des journalistes les plus brillants et surtout les mieux informés.

Produit par Herman Cohen en 1959 en Angleterre, CRIMES AU MUSEE DES HORREURS fit scandale à sa sortie, et le comité de censure fut horrifié par la violence teintée d'un sadisme non dissimulé que distillait le film. Rien d'étonnant à cela, car dès les premières minutes, on assiste à un crime d'une rare ignominie, avec les fameuses jumelles citées plus haut. Celui-ci, pourtant, fut inspiré au scénariste par de vraies jumelles dont se servit un jeune homme pour assassiner sa petite amie, dans les années 30. Le réalisateur trouva d'ailleurs son inspiration pour CRIMES AU MUSEE DES HORREURS, après avoir visité le véritable musée des horreurs, propriété de Scotland Yard, qui abritait entre autres choses, la fameuse paire de jumelles.

CRIMES AU MUSEE DES HORREURS est un film surprenant, si l'on considère l'époque à laquelle il est sorti. En effet, il présente un certain nombre de scènes franchement sanglantes, d'autres assez déshabillées, mais plus étonnant encore, la cruauté des assassinats et la noirceur du personnage principal, Edmond Bancroft, font de ce film un OVNI dans la production de cette fin des années 50. Le film sera d'ailleurs descendu par la presse et la censure, et seul un public marginal, déjà adepte de ce qui allait devenir le Bis, le trouva à son goût et en fit un film incontournable. On ne peut s'empêcher de penser à L'ABOMINABLE DOCTEUR PHIBES, qui plus de dix ans plus tard mettait en scène avec le même acharnement morbide des meurtres savamment calculés et organisés.

Depuis, le cinéma nous a offert des centaines d'hectolitres d'hémoglobine, ce qui a pour conséquence de nous laisser un peu de marbre face à un film comme celui-ci et de nombreux autres. Considérés à leur époque comme outranciers, ils font aujourd'hui office de curiosité, pour ne pas être définitivement relégués au musée des horreurs du cinéma. C'est ainsi que CRIMES AU MUSEE DES HORREURS est l'un de ces films d'avant MASSACRE A LA TRONCONNEUSE, d'avant LA DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE, aussi. Un film qui a connu son heure de gloire grâce à sa cruauté et qui laisse la place, s'effaçant pudiquement devant des productions d'aujourd'hui puissantes, vigoureuses et surtout outrageusement sanguinolentes.


 


Michael Gough, qui avait joué auparavant dans LE CAUCHEMAR DE DRACULA, interprète ici un journaliste ambitieux et cynique, comme on le constatera notamment dans la scène où il dédicace son dernier livre. Son physique inquiétant fait de lui le candidat idéal pour ce rôle de savant mégalo. Avide de reconnaissance, dopé par le succès de ses écrits, et doté d'une curiosité morbide, il s'intéresse de très près aux crimes sanglants perpétrés par l'assassin. On s'apercevra bientôt qu'il voue un véritable culte à la mort violente, en découvrant le musée des horreurs qu'il s'est amoureusement constitué, pour concurrencer le musée de la police londonienne. La visite s'avère édifiante, et en dit long sur le personnage : des corps de cire, mis en situation dans des scènes de torture, des visages emprisonnés de masques de fer, des mécanismes effrayants et une collection d'armes blanches à faire frémir.

Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas eu de mauvaises surprises avec les films édités dans la collection Cinema De Quartier. Enfin ? Disons que cela n'est pas arrivé en dehors des films de monstres japonais (MOTHRA CONTRE GODZILLA ou RODAN). Que ce soit tant au niveau de l'image ou du son, il n'y a rien à redire et le boulot a été fait correctement. Le film a subi les outrages du temps et cela se ressent par divers défauts sur la pellicule mais on ne peut s'empêcher de trouver le résultat plus que satisfaisant.

Un détail amusant concernant la censure anglaise, dont on connaît la réputation, encore aujourd'hui, fut d'envisager spécialement pour ce film une classification toute particulière : "SO", pour "Sadist Only", détail qu'on découvre en parcourant les notes de production présentes sur le DVD. On découvre également sur cette édition une interview de Jean-Pierre Bouyxou, acteur (entre autres activités ) pour Jean Rollin et Jesus Franco, qui resitue le film dans son contexte historique, et nous livre quelques autres petites anecdotes intéressantes. Comme pour tous les disques de la collection Cinéma de Quartier, Jean-Pierre Dionnet fait sa désormais célèbre présentation, sur fond d'images du film, apportant encore quelques infos sur le tollé que CRIMES AU MUSEE DES HORREURS a déclenché à sa sortie, et situant le film par rapport à la production d'autres films de la Hammer, qui à l'époque revisitait les films de monstres de la Universal.

Une bande-annonce et une galerie de photos complètent cette édition d'un film qu'il est intéressant de découvrir en n'oubliant pas toutefois de se projeter 50 ans en arrière, bien sûr, afin de réaliser combien il était violent et underground, à cette époque. On considère aujourd'hui CRIMES AU MUSEE DES HORREURS et quelques autres films sanglants de la fin des années 50 comme une sorte de signe avant-coureur d'un genre qui allait être baptisé en 1963, par le producteur David F. Friedman dans les courriers adressés aux médias pour la sortie de BLOOD FEAST, comme étant le cinéma "Blood and Gore".
(merci à Philippe Rouyer de nous avoir reprécisé ce détail).

Rédacteur : Nadia Derradji
Cofondatrice du site DeVilDead en l’an 2000, Nadia Derradji s’est, depuis, orientée vers d’autres projets personnels et professionnels.
56 ans
84 critiques Film & Vidéo
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La psychologie de Bancroft
Le maquillage kitchissime du tueur
Les interventions de Dionnet et de Bouyxou
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Film un peu daté
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L'édition vidéo
THE HORRORS OF THE BLACK MUSEUM DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h28
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet
    • Entretien avec Jean-Pierre Bouyxou
    • Bande-annonce
    • Notes de production
    • Galerie de photos
      • Filmographies
      • Arthur Crabtree
      • Michael Gough
      • Graham Curnow
      • June Cunningham

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