A bord du vaisseau spatial Red Dwarf, Dave Lister est mis en stase pour un temps. Mais, à son réveil, il apprend qu'il est seul à bord et que trois millions d'années se sont écoulées. Seul ? Enfin, presque ! En effet, l'ordinateur de bord, Holly, est toujours actif et une version holographique de son supérieur hiérarchique va continuer à l'agacer. Sans oublier son animal de compagnie qui a donné naissance à une longue lignée de chat qui ont évolué jusqu'à devenir humanoïde mais un seul de ces spécimens est encore passager du Red Dwarf…
Camarade de classe depuis leur plus jeune âge, Doug Naylor et Rob Grant poursuivent le même cursus et se font virer de l'Université après que la télévision leur a poliment renvoyé un premier scénario. La carrière des deux scénaristes prenait dès lors le chemin de la voie de garage. Ils prennent pourtant leur courage à deux mains et décident de continuer vaille que vaille à écrire pour la radio et la télévision. Ils participent ainsi, pendant un temps, à l'écriture de SPITTING IMAGE, série parodique composée de sketches interprétés par des marionnettes qui sera d'ailleurs l'inspiration des GUIGNOLS DE L'INFO. Les deux scénaristes ont alors l'idée d'une sitcom pour la télévision qui serait tourné vers la science-fiction. Un projet qui va traîner quelques années, devant les réticences des exécutifs, avant de finalement d'être diffusé au début de l'année 1988 sur la chaîne BBC2 où il va très vite gagner en notoriété !
Un an auparavant, on notera que Canal+ diffusait déjà OBJECTIF NUL qui s'inscrivait dans le même registre en suivant les mésaventures d'un équipage loufoque à bord d'un vaisseau spatial. RED DWARF impose donc, dans les six épisodes de la première saison, seulement quatre personnages qui vont former le centre de cette comédie de situation. Les auteurs y placent au passage, science-fiction oblige, des références à 2001, L'ODYSSEE DE L'ESPACE (les répartis de l'ordinateur de bord ajoutant un « Dave » à la fin de ses phrases dans le premier épisode sont sans équivoques…), SILENT RUNNING (les déplacements de Lister dans les couloirs sur un engin à roulette…) ou encore ALIEN et, bien sûr, la franchise STAR TREK. Dans le domaine des références, le dernier épisode va même jusqu'à utiliser principalement l'idée directrice de CITIZEN KANE pour composer une grande partie de son récit.
La série s'est forgée au fil du temps une certaine réputation et a acquis de nombreux fans parmi lesquels on pourrait compter l'Anglais Patrick Stewart qui incarne le Capitaine Picard dans STAR TREK : THE NEXT GENERATION. Mais la première saison de RED DWARF, en tout cas vue aujourd'hui, ne fait pas spécialement des étincelles et n'est pas non plus pourvue d'un humour imparable. Dans les six épisodes, quelques réparties et certaines idées font particulièrement mouche mais sur la durée, il faut bien reconnaître que cela paraît bien peu. Les meilleurs passages de ces épisodes ont en tout cas le mérite de jouer avec de véritables concepts liés à la science-fiction. On citera, par exemple, une excellente séquence où Lister est confronté à un paradoxe temporel ou encore l'épisode où l'on découvre l'histoire de l'évolution des chats. Sans oublier un hilarant canular monté par l'ordinateur de bord particulièrement bien écrit en utilisant comme base les conséquences du passage des trois millions d'années.
Les six premiers épisodes qui composent la première saison sont stockés sur le premier disque. Cela compose donc environ trois heures de programmes si on regarde le tout d'affilée. La qualité de l'image n'est pas exceptionnelle avec une définition très moyenne, des effets de moirage quasiment constants et des couleurs qui bavent. Un rendu pas franchement extraordinaire qui peut s'expliquer, peut être, en raison d'une source vidéo d'origine assez ancienne mais il est tout de même permis de penser qu'il aurait été possible de faire beaucoup mieux. La seule piste sonore proposée est la version originale pourvue d'un sous-titrage en français qui n'a pas, non plus, de quoi enthousiasmer les foules. Mais, encore une fois, cela provient certainement de sa production télévisuelle d'époque. Sur le premier disque, on se rendra compte aussi que les titres de trois des épisodes sont erronés sur le menu de sélection.
Le deuxième disque aligne une partie des suppléments que l'on peut retrouver sur les autres éditions sorties à travers le monde. On y retrouve le petit documentaire concernant la création de la série qui s'avère assez déconcertant. En effet, sur un peu moins de trente minutes, l'histoire de RED DWARF semble se résumer à la mise en chantier d'un produit. La plupart des intervenants ne donnent pas l'impression d'avoir travailler sur un projet dont le moteur aurait pu être la passion mais bel et bien de savoir si le show allait être un succès ou pas ! Le tout étant dénué d'humour, on en vient à se demander si l'on parle bien d'une série humoristique ou du lancement marketing d'un savon «révolutionnaire». On sera étonné par le fait que les titres de films cités ne soient pas traduit en français ou bien que l'interprétation des extraits de la série ne semble pas issu du même traducteur que pour les épisodes du premier disque.
On peut aussi découvrir les rushs des effets spéciaux du vaisseau spatial réalisés à l'origine avec une maquette. Ce qui est, encore une fois, déconcertant puisque les plans d'effets spéciaux dans les six épisodes sont réalisés en image de synthèse. Ces plans faits par ordinateur sont moins réussis techniquement que les maquettes, bien plus réalistes, et ont été inclus quelques années plus tard pour une version «remastérisée» de la série. Cela est d'autant plus surprenant que les DVD anglais semblent proposer les épisodes d'origine et non pas les versions revues et corrigées ! On reste aussi perplexe sur l'intitulé de ce supplément puisque «La conception des effets spéciaux» paraît un peu ronflant pour quelques plans d'effets livrés brut de décoffrage sans aucun commentaire d'aucune sorte sur leur création. Il en va de même pour "A propos du livre" qui ne donne aucune information comme on aurait pu s'y attendre mais seulement deux extraits lus par ? (et sans sous-titrage !).
Pas de chance pour les anglophobes, quasiment tous les suppléments en dehors du documentaire et de l'épisode japonais ne comportent pas de sous-titrage du tout ! Il faudra donc avoir une bonne connaissance de l'anglais pour apprécier les scènes coupées qui ne sont pas vraiment drôles. De même, le bêtisier risque d'être un petit peu abscons, la plupart des dérapages sont dans les dialogues, ou même le clip vidéo qui mixe des images des huit saisons de la série sur le thème de la boisson avec pas mal de réparties verbales. Et ce sera l'incompréhension totale pour ceux qui s'aventureront sur l'animé «L'écho du futur» sans le bagage linguistique nécessaire.
Il y a fort à parier que même les fans purs et durs ne feront que survoler le premier épisode de RED DWARF doublé en japonais puisque seul quelques intertitres nippons ont été ajoutés et que les acteurs s'expriment dans la langue du soleil levant. Pour les mélomanes, il est possible d'écouter huit morceaux musicaux issus de la musique de la série mais il n'est hélas pas possible de les écouter tous d'affilée ce qui oblige de les déclencher un par un. Enfin, on peut visionner la bande-annonce confectionnée à l'époque pour attirer les spectateurs de la BBC. Mystère de l'édition vidéo, la galerie de photos des DVDs anglais et américain a été aspirée par le vide intersidéral tout comme les commentaires audio de l'équipe sur tous les épisodes !
La première saison de RED DWARF n'est finalement pas extraordinaire malgré tout ce que l'on peut en dire. Néanmoins, comme la plupart des séries télévisées, les saisons suivantes ont certainement évoluées pour épicer un postulat de départ intéressant mais aux possibilités finalement restreintes donnant l'impression de se focaliser exclusivement sur un nombre de personnages très limités. A suivre…