2. Partie 1
 Première étape : Sweetwater, la massive maison 
  de bois de Claudia 
  Cardinale dans IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST de Sergio 
  Leone, un édifice indissociable du célèbre plan de 
  l'arrivée d'Henry 
  Fonda et de ses cache-poussières au début du film. Ce décor 
  a été conçu "en dur" par Carlo Simi en 1968 (avec 
  d'énormes poutres provenant du FALSTAFF d'Orson 
  Welles) et fut utilisé pour d'autres tournages dans les années 
  70 (ADIOS CALIFORNIA, AMIGO MON COLT A DEUX MOTS A TE DIRE, LES 
  4 DE L'APOCALYPSE) et 80 (ON M'APPELLE MALABAR). Abandonné 
  pendant vingt ans, il est aujourd'hui la raison d'être du parc "Western 
  Leone". Dès la sortie de l'autoroute, juste avant de prendre 
  la direction de Tabernas, un panneau indique le chemin. Une longue route de 
  terre, chaotique, vous emmène au milieu de nulle part et débouche… 
  sur des tipis indiens, éléments peu présents dans le western 
  italien s'il en est ! Mais ils sont situés en dehors du parc et 
  destinés certainement à convaincre le visiteur (pas forcément 
  un spécialiste du genre) qu'il est bien au Far-West.
Une fois sur place, et après avoir payé un billet d'entrée pour le moins excessif, la déception est énorme. La maison a perdu sa grange et a été transformée en saloon. Et surtout, un village sans aucune "histoire" a été construit autour. Le forgeron, l'église, le bureau du shérif… l'impression générale relève plus d'un album de Lucky Luke bien propret que d'une tragédie leonienne. Derrière, un mini-village mexicain tout aussi artificiel... L'absence de touristes (nous sommes les seuls) et de "western show" (contrairement à ce qu'annoncent les prospectus) n'est pas compensée par la musique diffusée en boucle par haut-parleurs (LES 7 MERCENAIRES et BONANZA !). Il est bien difficile de se remettre dans l'ambiance d'IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST. À l'intérieur de la maison, des photos du film et d'autres tournés ici sont accrochées aux murs mais le charme n'y est pas. La documentation du site va jusqu'à citer LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND comme ayant été tourné ici, ce qui est faux et malheureusement relayé par les guides touristiques. Une triste exploitation mercantile sans âme et sans amour…
 Fort heureusement, au nord du parc s'offre au visiteur errant 
  (qui veut amortir le montant de son ticket) une vision irréelle : 
  à 300 mètres de la clôture apparaissent les restes d'un 
  gigantesque décor, côté coulisses. Une tour dont l'absence 
  de quatrième côté à l'arrière révèle 
  des armatures de fer, des maisons-façades dont les dégradations 
  sont couvertes tant bien que mal de bâches noires. Il s'agit du fortin 
  construit en 1970 pour EL CONDOR, western américain de John 
  Guillermin avec Lee 
  Van Cleef et Jim 
  Brown. Le lieu, visiblement laissé en état après le 
  tournage, fut mis à profit pour LES COLTS AU SOLEIL, 
  BLIND MAN ou encore LA BRUTE, LE 
  COLT ET LE KARATE. Transformé en décor-fantôme 
  après le déclin du western italien, le fort retrouva son éclat 
  dans… CONAN LE BARBARE de John 
  Milius en 1982, reconverti en cité commerçante ! Il est 
  aujourd'hui en état de délabrement avancé et menace de 
  s'écrouler. Le cœur réchauffé par cette incroyable découverte, 
  il est temps de quitter ce "Western Leone" de pacotille.