Inspiré par un comics, TIMECOP de Peter Hyams, film de science-fiction interprété par Jean-Claude Van Damme, donne lieu, quelques années après sa sortie, à une série TV du même nom. Celle-ci ne dure qu'une courte saison, avant que la franchise ne quitte les grands et les petits écrans. Pourtant, en 2003, une suite fait son apparition tardive : TIMECOP 2, sous-titré "La décision de Berlin". Il ne s'agit toutefois pas d'un prolongement direct du premier film. Ainsi, l'agent Walker - Van Damme est remplacé par Ryan Chan - Jason Scott Lee (LA MALÉDICTION DE LA MOMIE directement en vidéo...). Derrière la caméra aussi, cela change : Hyams cède la place à Steve Boyum, un cascadeur reconverti, depuis la fin des années 1990, dans la réalisation de téléfilms et de petites productions. Quant aux producteurs Moshe Diamond, Sam Raimi et Robert L. Tappert, ils cèdent la place à Mike Elliott, lequel s'est forgé le caractère, au cours des années 1990, en occupant la même place sur une multitude de productions Roger Corman. Face à Jason Scott Lee, le sinistre Brandon Miller est interprété par Thomas Ian Griffith, le Valek du VAMPIRES de Carpenter.
Aux alentours de 2020, à Washington... Les voyages dans le passé sont possibles depuis plus de vingt-cinq années. L'agence TEC est chargée de veiller à ce que personne ne profite de cette invention pour modifier l'Histoire de l'humanité. Un de ses plus brillants agents est Ryan Chan, orphelin de père depuis son enfance. Alors qu'il se rend en mission dans l'Allemagne des années 1930, il rencontre Miller, une recrue d'un organisme concurrent. Le Timecop comprend vite que Miller est en fait venu modifier le passé, en tentant d'assassiner Adolf Hitler. Il réussit à l'en empêcher, mais tue accidentellement Sasha, la femme de Miller, présente sur les lieux pour aider son mari...
Si le "Timecop" a changé d'identité, il n'en reste pas moins que Ryan Chan a bien des points communs avec Walker. Comme lui, il a été témoin de la mort d'un de ses proches. Et comme lui, il refuse de retourner dans le passé pour changer cet évènement tragique. Toutefois, si Walker luttait contre l'antipathique Aaron McComb (un politicard prêt à toutes les ignominies pour devenir président des USA), Chan affronte un personnage aux motivations plus ambivalentes. Miller croit qu'en changeant le passé, on peut aboutir à un présent meilleur. Ainsi, il est convaincu que la mort d'Hitler avant le début de la guerre apportera une histoire de l'humanité moins sanglante. Cela n'a pourtant rien d'évident, les réactions en chaîne découlant d'un tel bouleversement étant impossibles à évaluer. Miller est donc un "méchant" plein de bonnes intentions, assez intéressant, dont les motivations initiales posent les prémices d'un sujet de science-fiction stimulant.
Toutefois, avec la mort de son épouse, il va se transformer en un vengeur impitoyable, c'est-à-dire en un personnage plus schématique, ce qui n'est pas sans casser une part de l'originalité de TIMECOP 2. Pour faire payer à la TEC la mort de Sasha, il va voyager dans le passé et assassiner les ancêtres des "Timecop", provoquant ainsi leur disparition. Cet aspect des voyages dans le temps, déjà effleuré dans le premier film, va alors donner lieu à une poursuite effrénée à travers les époques. Cela aboutit hélas à un récit assez "troué", dans lequel le spectateur est prié d'amener par lui-même beaucoup d'explications. Comment Miller sait-il où trouver tel ancêtre à tel endroit ou tel moment ? Si les personnages ne sont jamais supposés être nés suite à un changement dans le passé, ces proches sont-ils censés se souvenir de lui après sa "disparition" ? De plus, les bonds incessants dans le temps semblent exiger une variété de décors et un budget dont TIMECOP 2 ne dispose pas (la reconstitution du far-west...).
Malgré un récit bien elliptique, TIMECOP 2 s'avère pourtant un divertissement d'assez bonne tenue. La mise en scène est solide. Les séquences d'action tiennent la route, dans les limites financières d'un tel projet en tout cas. Surtout, le tempo de l'ensemble est très convaincant. Durant à peine une heure et quart, TIMECOP 2 passe très vite et s'avère un divertissement de science-fiction des plus sympathiques.
Malgré une facture doucement télévisuelle et un propos un peu brouillon, TIMECOP 2 est donc une agréable petite production. Certains aspects semblent indiquer que ses producteurs ont, derrière la tête, l'idée d'un troisième volet ou d'une nouvelle série TV. Aux USA, TIMECOP 2 sort directement en vidéo et DVD (zone 1, NTSC). Il fait de même en France, en 2004, avec un disque publié par Universal (zone 2, PAL).
Le film est proposé dans son format panoramique 1.85 d'origine (avec 16/9). La copie est d'une excellente propreté et offre des lumières et des couleurs bien gérées (ces dernières ont tendance à varier selon les périodes dans lesquelles voyage le "Flic du temps"). La définition est convenable, et on regrette juste des petites traces de compression (légers fourmillements) et de grain, qui restent toutefois assez marginales.
La bande-son est proposée dans des mixages Dolby Digital 5.1, en anglais (version originale), en français et en allemand. Ces pistes sont comparables, même si l'on constate que le doublage français est un peu passable. Il s'agit de véritables mixage 5.1, parvenant à donner une impression de puissance assez spectaculaire (notamment lors des départs des voyages dans le temps). Sans être les plus subtils jamais réalisés, ils réussissent à donner une petite dimension spectaculaire au film. Des sous-titrages optionnels zone 2 sont disponibles, parmi lesquels un en français.
Au rayon des bonus, c'est par contre le désert absolu. On ne retrouve même pas la bande-annonce et la featurette disponibles sur le zone 1 (qui contient bien des sous-titres français, mais pas de doublage dans notre langue). Quoi qu'il en soit, le DVD français reste, tout comme le DVD américain, une manière honnête de découvrir TIMECOP 2.