Des archéologues sans scrupules déterrent trois cadavres en costumes de mandarin, un couple et son jeune fils. Bien entendu, ce sont des vampires qui vont profiter de l'occasion pour se réveiller et s'échapper dans Hong Kong. Un apothicaire adepte du taoïsme (Lam Ching-ying) va tenter de les ramener dans le royaume des morts.
Triomphe oblige, MR VAMPIRE se targue rapidement d'une suite réutilisant les préceptes de la "ghost-kung-fu-comedy". Grosse nouveauté cependant, cette séquelle ne prend pas place dans une petite province du début du siècle (soit l'univers de base du sous-genre) mais dans le Hong Kong contemporain. Lam Ching-ying ne reprend donc pas directement son rôle de maître Kau, bien qu'il en livre une copie carbone implicitant son personnage comme un descendant direct du prêtre du premier épisode.
Si les disciples gaffeurs Ricky Hui et Chin Siu-ho ne sont plus du voyage, MR VAMPIRE 2 intègre Yuen Biao, artiste martial ayant fréquenté la dure école de l'opéra de Pékin aux côtés de Jackie Chan, et vu depuis chez Tsui Hark (ZU, LES GUERRIERS DE LA MONTAGNE MAGIQUE, IL ETAIT UNE FOIS EN CHINE) et surtout chez Sammo Hung dont il est le protégé (WARRIORS TWO, PRODIGAL SON entre autres).
Le changement d'époque est symptomatique de la volonté du film à chercher de nouvelles directions au genre, sans malheureusement parvenir à un résultat concluant. Si la première partie du métrage fonctionne à merveille sur le modèle de l'original avec le réveil impromptu des "gyonchis", la suite se fourvoie dans un méli-mélo improbable et très familial. L'enfant vampire, très vite égaré dans la bataille, va être adopté en secret par des enfants chinois qui vont le cacher dans leur chambre. A ce moment du métrage nous sommes en plein remake de E.T. de Spielberg, la lévitation des jouets et le périple à l'extérieur déguisé des pieds à la tête étant repris à la lettre. Le spectateur d'aujourd'hui écrasera-t'il sa petite larme lorsque tout ce beau petit monde devra se dire au revoir ? Il est permis d'en douter.
La présence de Yuen Biao pourrait faire croire que MR VAMPIRE 2 mettrait les bouchées doubles question cascades histoire de compenser. Ce n'est malheureusement pas le cas. Une seule séquence se dégage vraiment du lot, lorsque Biao et Lam Ching-ying affrontent le couple de gyonchis dans une cave. Dans la bagarre, un flacon de "retardateur" est cassé, provocant une évolution au ralenti de tous les personnages. Bonne idée comique à l'intérieur d'un combat de kung-fu, cette notion de ralenti obligé finit par plomber la scène pour la rendre molle et interminable.
Autant être honnête, MR VAMPIRE 2 est le parent pauvre de la série. Un épisode faible et à côté de la plaque, mais qui reste néanmoins un spectacle bien divertissant, pourvu que l'on aime un tant soit peu les petites curiosités un peu branques. Entre le clip musical supra cul-cul dédié à la découverte du monde par l'enfant vampire, ou la course poursuite de ses parents sautant à pieds joints sur des capots de voiture, le cinéphile doté d'un bon sens de l'humour aura malgré tout de quoi passer un bon moment. Heureusement tout de même, la suite de la série rectifiera le tir.
Toujours dans le très beau coffret regroupant les autres opus de la saga, MR VAMPIRE 2 bénéficie de l'habituel soin de l'éditeur HK Video. Image au top et son mono aussi clair que possible, la vision du film est un vrai bonheur. Les bonus sont similaires à ceux du premier opus, si l'on excepte la filmographie de Sammo Hung qui laisse sa place à un topo sur Yuen Biao, et la présentation associée à chaque film est toujours fidèle à sa pertinence.
Quoique très amusant, MR VAMPIRE 2 est le segment faible de la saga. Pas de panique cependant puisque le meilleur reste à venir : deux épisodes bourrés d'humour et d'énergie qui constituent le plus fort de la série. Vite, la suite !