Header Critique : DEATH WALKS AT MIDNIGHT

Critique du film et du DVD Zone 0
DEATH WALKS AT MIDNIGHT 1972

LA MORT CARESSE A MINUIT 

Persuadée par un journaliste d'un canard à sensation d'essayer une drogue hallucinogène, l'identité de Valentina n'est pas gardée secrète comme prévue et son visage s'affiche chez tous les marchands de journaux. Cette renommée lui pose un problème lorsque son agence de mannequin ne veut plus l'employer, mais ce sont surtout ses révélations concernant les visions d'un meurtre lorsqu'elle était sous l'influence de la drogue qui vont mettre sur ses traces un tueur !

Le réalisateur de DEATH WALKS AT MIDNIGHT commence sa carrière dans le cinéma de façon fortuite après avoir laissé tomber ses études de droit. Rapidement, Luciano Ercoli devient le producteur de films de genre en vogue comme des westerns ou des comédies (CHACUN POUR SOI, UN PISTOLET POUR RINGO, LES LONGS JOURS DE LA VENGEANCE…) avant de se rendre compte qu'il lui est possible de faire l'économie d'un réalisateur en passant lui-même derrière la caméra. C'est d'ailleurs lui qui le dit au cours de l'interview présente dans les suppléments ! C'est ainsi qu'il entame sa carrière de réalisateur en tournant trois «Gialli» qu'il qualifie plutôt de «Thriller». Il commence par FORBIDDEN PHOTOS OF A LADY ABOVE SUSPICION, poursuit avec NUITS D'AMOUR ET D'EPOUVANTE avant de réaliser LA MORT CARESSE A MINUIT. Les trois films ont la particularité de partager en plus de leur réalisateur d'autres intervenants. On retrouve ainsi le prolifique Ernesto Gastaldi à l'écriture alors que les films mettent en vedette Simon Andreu et surtout Susan Scott alias Nieves Navarro qui s'avère être l'épouse de Luciano Ercoli.

Dès que le terme «Giallo» est employé, l'inconscient collectif pense irrémédiablement à une figure imposée qui veut que l'histoire mette en scène un tueur masqué, vêtu de noir et ganté de cuir. En réalité, le «Giallo» Cinématographique fait référence aux romans de gare policiers italiens dont la couverture était de couleur jaune. D'où le nom de «Giallo» qui n'est autre que la traduction italienne de la couleur déjà nommée. Crimes machiavéliques, intrigues tordues, tueur mystérieux et enquêtes menées en marge de la police étaient ainsi le lot de ces ouvrages. Après LA FILLE QUI EN SAVAIT TROP, annonciateur du genre au cinéma, Mario Bava déclenchait toute une vague de «Giallo» suite à SIX FEMMES POUR L'ASSASSIN.

DEATH WALKS AT MIDNIGHT s'écarte donc du cliché habituel puisque le tueur n'est pas masqué et n'est pas plus vêtu de noir ! Il nous est d'ailleurs révélé dès les premières minutes du film dans une vision de l'héroïne sous l'emprise de la drogue. Mais le mystère demeure et les personnages principaux se retrouvent obligés d'enquêter sur un crime qui débouche sur une intrigue aux rebondissements inattendus et où les apparences sont souvent trompeuses. Enfin, le soupçon de fétichisme du tueur est assuré par une arme blanche peu conventionnelle puisqu'il s'agit d'un poing d'acier surmonté de pointes acérées !

Les premières minutes de DEATH WALKS AT MIDNIGHT augurent le meilleur. La suite nous laisse un peu sur notre faim avec un déroulement un peu lent dans lequel surnagent quelques passages très réussis (la visite dans l'immeuble d'en face avec le tueur…). Au fur et à mesure, l'intrigue s'épaissit et le scénario multiplie les fausses pistes jusqu'à la dernière partie du film qui tout à coup s'accélère pour notre plus grande joie. Le dénouement prend des allures délirantes ne serait-ce que par l'intrusion d'un tueur sadique et ricanant. Si le film n'est pas une réussite totale, DEATH WALKS AT MIDNIGHT baigne tout de même dans une ambiance décontractée et bon enfant fort sympathique.

Comme c'était déjà le cas pour l'édition DVD de THE DIABOLICAL DOCTOR Z, la copie du film est de provenance francophone comme l'atteste le générique qui arbore le titre LA MORT CARESSE A MINUIT alors que les autres titrages sont en français. Une provenance qui aura le mérite de voir figurer deux pistes sonores sur ce disque. L'une pour le doublage anglais et l'autre pour celui en français, ce qui devrait ravir ceux qui ont d'habitude du mal à goûter aux joies de ce genre de films sur le marché de l'import. Le disque n'est d'ailleurs pas protégé par un codage régional, ce qui de toutes façons n'aurait posé aucun problème puisque l'Angleterre, pays d'origine de ce DVD, est en Zone 2. Pour en revenir au doublage français, celui-ci est plutôt réussi artistiquement parlant. Aucune trace de sous-titrage, malgré ce qui est indiqué sur la jaquette, n'est disponible !

Mondo Macabro surprend par contre en ne proposant pas le film dans son format cinéma respecté. En effet, comme le verso de la jaquette l'indique tout comme le générique du film, DEATH WALKS AT MIDNIGHT fut tourné en Techniscope. Le format large original se voit réduit dans un format 1.85 en coupant des morceaux d'image sur la gauche et la droite. Pas mal de plans sont ainsi cadrés de façon bien trop serrée et pas mal des titrages du génériques se voient légèrement rabotés. En dehors de ce problème, le transfert vidéo est satisfaisant. Tout du moins pour ce type de film car l'image est affublée de quelques défauts de pellicule et la définition aurait pu être améliorée.

L'éditeur ne déçoit pas du côté des suppléments mais il faudra tout de même comprendre l'anglais pour en tirer partie puisqu'une grande part de ceux-ci sont présentés sous la forme de texte. On peut lire une intéressante interview de Luciano Ercoli accompagné de Susan Scott à propos de leurs carrières respectives. D'autres éditeurs devraient prendre de la graine en jetant un œil sur la façon dont sont présentées les biographies chez Mondo Macabro. En plus de proposer des textes de qualité mais en anglais, elles sont illustrées avec goût de photos et affiches, ce qui donne tout de suite un côté bien plus attirant pour ce type de supplément !

Le dernier supplément est une sorte de Featurette qui dresse un portrait des «Gialli» avec une interview d'Adrian Luther Smith, auteur d'un livre sur le giallo, entrecoupée d'un voix-off informative sur un montage d'affiches et d'extraits de DEATH WALKS AT MIDNIGHT. Adrian Luther Smith possède un accent qui risque de poser un peu souci à ceux qui sont plus habitués au phrasé américain. Toutefois, ce petit segment vidéo, même si l'on n'y apprend pas grand chose, est une sympathique introduction à ce genre cinématographique où sont nommés aussi bien les incontournables tels que Mario Bava ou Dario Argento mais aussi Lucio Fulci ou Sergio Martino.

Loin d'être un giallo de référence, DEATH WALKS AT MIDNIGHT reste tout de même intéressant surtout grâce à quelques grands moments (la drogue hallucinogène, le premier face à face avec le tueur et la fin échevelée). Reste à savoir si vous cherchez à découvrir des métrages peu connus ou si vous préférez rester dans une cinéphilie plus consensuelle !

Rédacteur : Antoine Rigaud
2025 ans
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Ambiance décontractée
Quelques séquences réussies
Des biographies présentées avec goût
La version française
On n'aime pas
Format cinéma non respecté
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L'édition vidéo
LA MORTE ACCAREZZA A MEZZANOTTE DVD Zone 0 (Angleterre)
Editeur
Mondo Macabro
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Angleterre (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h37
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
    • Death Walks... and the Giallo Genre (16mn50)
    • Interview de Luciano Ercoli et Susan Scott (texte en anglais)
      • Biographies
      • Susan Scott
      • Simon Andreu
      • Luciano Rossi
      • Claudie Lange
      • Luciano Ercoli
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