Mick Garris travaille
essentiellement pour la télévision. On lui doit notamment
la récente version de SHINING
écrite pour le petit écran par Stephen
King d'après son propre livre. Les deux hommes doivent d'ailleurs
bien se connaître. En effet, c'est Mick
Garris qui a mis en image pour le cinéma LA
NUIT DECHIREE d'après un scénario original de
Stephen King.
Et pour la télé, ce fut, aussi, la mini-série LE
FLEAU. Pour ce VIRTUAL OBSESSION, il n'y a pas de rapport
avec Stephen King.
Le film se base en fait sur le travail d'un autre écrivain bien
moins connu : Peter
James.
Je n'ai pas lu le livre mais le film m'a fait penser par certains côtés à GHOST IN THE MACHINE ou LE COBAYE. Il n'est pas vraiment question de réalité virtuelle ici toutefois on retrouve un personnage transformé en entité informatique capable de contrôler divers aspects de notre vie quotidienne. C'est aussi GENERATION PROTHEUS qui vient à l'esprit lors des scènes où l'entité poursuit à sa manière les protagonistes dans la maison. Un autre film où l'on parle déjà d'intelligence artificielle qui pourrait contrôler notre environnement.
Encore une fois, il est difficile, sans avoir lu le livre, de savoir si le film lui est fidèle ou non. Ainsi, plusieurs séquences auraient pu présenter de terribles catastrophes et les pouvoirs de l'entité auraient pu être bien plus destructeurs. En lieu et place, il faudra se contenter de notre imagination. Car si pouvoir il y a, celle qui le détient ne pense pas forcément à l'utiliser. A un tel point que l'on peut se demander pourquoi il est aussi important de faire évacuer la ville lors du dénouement de l'histoire.
VIRTUAL OBSESSION
fait partie de ces téléfilms de prestige produits pour
la télévision américaine. Cela sous-entend de gros
moyens, une plus grande ambition dans les thèmes abordés
ainsi qu'un casting composés de têtes connues. Ici, les
deux acteurs les plus connus sont Mimi
Rogers et surtout Robert
Vaughn. On notera aussi la présence de Jake
Lloyd avant que celui-ci ne devienne le jeune Annakin dans STAR
WARS : EPISODE I.
Si la plupart des rebondissements de VIRTUAL OBSESSION sont prévisibles, ce qui défile sur l'écran est tout de même fort appréciable. L'action se déroule dans un univers entièrement tourné vers l'informatique. Chose rare, on évite la plupart des figures imposées de ce genre de film. Vous ne trouverez donc pas d'images de synthèse délirantes. Plutôt logique puisque le récit suit les expériences d'un scientifique qui s'intéresse plus à l'aspect philosophique de l'intelligence artificielle qu'à son aspect commercial. Une jeune scientifique vient alors lui soumettre la possibilité, non pas de créer une intelligence, mais de stocker une conscience déjà existante sous forme numérique. Des idées astucieuses développées sur un fond de jalousie amoureuse.
C'est un peu trop souvent le cas, mais la télévision amène des films qui présentent hélas bien trop peu de surprises. A croire que les films pour la télévision se doivent d'évacuer stress et tension. Cette histoire de jalousie aurait donc mérité un traitement un peu plus tendu. Seule disgression, quelques éléments pour le moins morbides qui détonnent fortement par rapport au reste du traitement de l'histoire.
Malgré les indications de la jaquette, vous ne trouverez ici aucun sous-titrage et le format écran n'est pas en 1.85 (16/9). La durée est, elle aussi, fausse. Le film ne dure pas 1 heure 35 mais un peu plus de 130 minutes. On s'aperçoit aussi que si la jaquette utilise le titre original, VIRTUAL OBSESSION, le générique du film annonce une version francisée et logique : OBSESSION VIRTUELLE. Bizarre !