Après un audacieux hold-up, des malfrats prennent un vol commercial pour se rendre discrètement à Acapulco avec leur butin. En partie à cause d'un orage, l'avion s'écrase dans les marécages mexicains.
Nu Image exploite avec ferveur, depuis quelques temps déjà, le filon animal. Requins (la série des SHARK ATTACK), araignées (la série des SPIDERS), pieuvres (la série des OCTOPUS), rongeurs (RATS) et reptiles avec CROCODILE et sa suite. Le premier film était réalisé sans génie par un Tobe Hooper qui mettait en boîte une bande de jeunes aux prises avec un méchant crocodile sans retrouver la hargne de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE et encore moins celle du CROCODILE DE LA MORT. Pas de quoi s'enthousiasmer à l'annonce d'un CROCODILE 2.
Et pourtant, cette suite est finalement assez estimable. CROCODILE 2 ne va pas révolutionner le cinéma mais il a le mérite de modifier grandement la donne. Après le crash de l'avion, les survivants doivent donc se plier aux ordres d'une bande de malfrats prêts à tout pour sortir leur magot des marais mais aussi survivre aux attaques d'un énorme crocodile. Au passage, ce dernier est bien plus menaçant que celui du premier film, comme on pourra le constater lors de diverses attaques sanguinolentes, ce qui faisait défaut au CROCODILE de Tobe Hooper.
Ce n'est plus Tobe Hooper qui réalise mais Gary Jones. Après un fauché mais amusant MOSQUITO, il signe un autre film mettant en scène des insectes géants pour Nu Image avec le premier SPIDERS. Ne voulant probablement pas continuer dans cette voie, il laisse SPIDERS 2 pour se consacrer cette fois à une autre espèce animale. Le résultat est plutôt honnête et Gary Jones réussit à nous surprendre dès les premières images du film lors d'un hold-up qui se termine en grosse fusillade. Nous n'en demandions pas tant pour la suite d'un film aussi insipide que le premier CROCODILE ! Quitte à être une suite, CROCODILE 2 va même jusqu'à copier une mémorable séquence des DENTS DE LA MER : DEUXIEME PARTIE.
Gary Jones n'a pas pour autant les moyens de ses ambitions et le manque de budget se fait parfois sentir. Par exemple, le crash de l'avion dans les marécages est filmé en grande partie de l'intérieur. Ce qui limite astucieusement le nombre de plans peu réussis de l'avion lors du crash au sol tout en frustrant un peu les spectateurs. Les mouvements du crocodile ne sont pas non plus toujours très naturels, surtout dès lors qu'il s'agit de plans larges où les images de synthèse prennent le relais des effets spéciaux mécaniques. Des défauts techniques qui nuisent un peu à la vision de CROCODILE 2 !
Optimisé pour les écrans 16/9, et compatible 4/3, l'image est présentée dans le format «cinéma» dans lequel elle a été conçue. La compression ne se fait pas trop sentir et le transfert est franchement joli ce qui pourra paraître étonnant. Car il faut rappeler qu'il s'agit là d'un DVD destiné à être mis en place dans les linéaires des vidéo clubs, bien que le même disque sera assurément commercialisé par la suite dans des réseaux de distribution parallèle (marchands de journaux, grandes surfaces…).
L'utilisateur lambda français d'un DVD préfère regarder les films avec un doublage français pour s'éviter de lire les sous-titres. Nous ne condamnons pas cette nécessité pour une large partie du public qui augmente encore plus dès lors qu'il s'agit de louer un disque. D'où l'absence d'une version originale sous-titrée sur les DVD de petits films produits pour être distribués sur le marché locatif. CROCODILE 2 n'échappe pas à cette règle et il faut donc se contenter du doublage français en simple stéréo.
Toujours pour les mêmes raisons, la bande-annonce est le seul et unique supplément. D'un autre côté, sur toutes les éditions DVD existantes à travers le monde de CROCODILE 2, aucune ne fait guère mieux. Difficile, dès lors, de fustiger l'éditeur français qui n'allait quand même pas produire des suppléments spécialement pour le marché français !
Bonne surprise, CROCODILE 2 ne donne pas des coups de mâchoires dans le vide comme ce fut le cas dans CROCODILE. Se taper CROCODILE 2 n'est donc pas un calvaire, même si celui-ci n'est rien de plus qu'un petit film honnêtement torché avec un petit budget pour une sortie directe en vidéo !