Impossible de vous planter de château, le nom de Frankenstein
est écrit en toutes lettres sur un panneau gigantesque sur le
chemin. Et c'est justement ce chemin qu'emprunte Anna pour rejoindre
son oncle après le décès de ses parents. Une jeune
fille accueillie froidement tandis que Frankenstein ne se laisse pas
distraire de ses expériences
Premier film à avoir été produit dans la collection "Filmonsters" de la Full Moon, FRANKENSTEIN REBORN se met en tête de nous raconter une nouvelle fois l'histoire écrite par Mary Shelley. Cette fois, pas de romance pour le Baron alors que le personnage principal est une jeune fille qui va se lier d'amitié avec la créature, fruit des expériences contre nature de Frankenstein. La facture de l'histoire est relativement classique et suit la plupart des rebondissements communs à la majorité des adaptations, à savoir la création de la créature qui s'échappe, effraie quelques villageois et finit par périr à l'issue du métrage. Ne vous attendez tout de même pas à une réflexion sur l'aspect moral de certaines expériences scientifiques, c'est un sujet qui est à peine effleuré ici !
Ce qui surprend pour une production Full Moon, c'est l'envie de produire un film qui colle au sérieux de l'histoire originale (film ou livre, peu importe !). Pas question de rigoler en produisant une créature miniature comme dans THE CREEPS ou en agrémentant le récit d'une ou deux donzelles sexy. Le format court de l'histoire, quarante-cinq minutes au compteur, laisse à penser que Charles Band aurait peut-être essayé de mettre en boîte une série non pas à destination de la vidéo, circuit classique des productions Full Moon, mais plutôt de la télévision. Néanmoins, rien ne permet de l'affirmer ! Le résultat est de toutes façons bien peu probant.
L'attraction de ce FRANKENSTEIN REBORN, tourné en Roumanie avec des bouts de ficelle, n'est autre que sa créature. En dehors de celle-ci, c'est un peu l'ennui. La production s'est inspirée du célèbre maquillage de Boris Karloff avec le front haut mais a sciemment exagéré les cicatrices, lui donnant un look assez décalé. Ethan Wilde, l'acteur choisi pour le rôle, n'a en tout cas pas le même talent que Boris Karloff. Et encore moins la carrure, ce qui donne à la créature un look général assez étrange.
Le DVD chinois n'est pas
un disque exceptionnel. Il retranscrit l'image du film avec une qualité
que l'on jugera plus ou moins durement selon son humeur. Il en va de
même en ce qui concerne le remix en Dolby Digital 5.1 de la version
originale anglaise qui se borne à décupler la spatialisation
de la bande-sonore. Pas vraiment d'effets directionnels à l'horizon
! Dans le cas où votre niveau d'anglais ne serait pas exceptionnel,
le disque contient un sous-titrage dans cette même langue. Autant
dire que si vous ne parlez pas du tout anglais, ce disque n'est pas
fait pour vous
Enfin ?
En réalité, l'intérêt de cette édition n'est pas le film mais ce que l'on trouve autour. C'est assez succinct d'ailleurs mais pour le fan, il y a là un petit segment vidéo indispensable. Avant FRANKENSTEIN REBORN, on peut assister à une présentation de la fameuse collection "Filmonsters" qui s'est arrêtée aussi vite qu'elle a commencé. La caméra se ballade dans un cimetière dont les pierres tombales portent des inscriptions aussi évocatrices que "Le Fantôme de l'Opéra", "L'Homme Invisible", "Dracula", "Dr Jekyll & Mr Hyde" et j'en passe. Là, on peut aussi découvrir les poupées de PUPPET MASTER qui s'échinent à creuser pour déterrer l'un de ces mythes. Bon, à vrai dire, certaines de ces images sont des stock-shots en provenance de PUPPET MASTER II mais le résultat est plutôt amusant. En tout cas, bien plus que le film !
Comme un rien nous amuse, la section des bandes-annonces donne un autre regain d'intérêt à ce DVD. Pas de trace de FRANKENSTEIN REBORN à cet endroit mais une flopée de bandes-annonces de production PM Entertainment où l'on peut assister à des valdingages réjouissants de bagnoles pendant que les intervenants passent le plus clair de leur temps à se taper dessus ou à défourailler avec des armes plus ou moins automatiques. Autant de bandes-annonces où l'on croise les têtes de Jeff Speakman, Gary Daniels, Michael Madsen, Traci Lords, Dennis Hopper, C. Thomas Howell ou Roddy Pipper... des gens bien, quoi. Rien à voir avec le film présent sur le disque mais ça fait plaisir tout de même !
Dans le genre assez dispensable,
FRANKENSTEIN REBORN ne s'adressera qu'aux collectionneurs ou
à ceux qui voudraient se taper l'intégralité de
la filmographie de David
DeCoteau, puisque c'est lui qui se cache sous le pseudonyme de Julian
Breen. Pour les autres, il y a tellement d'adaptations sérieuses
ou loufoques des personnages inventés par Mary
Shelley que l'on vous conseille de jeter un il ailleurs !