La petite ville minière de Valentine fête par tradition chaque année la Saint Valentin (Valentine's Day en version originale) jusqu'au jour où un accident bloque sept mineurs pendant que les contremaîtres font la nouba. Le temps d'organiser des secours pour retrouver les mineurs, c'est avec horreur que l'on découvre un seul survivant qui fût, on s'en doute, obligé de se nourrir au détriment de ses camarades. Bien traumatisé, Harry se venge un an plus tard, pendant la Saint Valentin, des contremaîtres et de tout ceux qui osent faite la fête à cette occasion. Malgré un internement chez les dingues, dans le doute la petite ville de Valentin s'abstient d'organiser des festivités aux alentours de la Saint Valentin pendant une vingtaine d'années.
MEURTRES A LA SAINT VALENTIN est typique des copies de VENDREDI 13 qui ont fleuri suite au succès du film de Sean S. Cunnigham. De quoi s'amuser à noter que la Saint Valentin dans le film se déroule le samedi 14 février. Pas con ! Pourtant, si l'idée est de suivre les traces de Jason Voorhees dans la veine du slasher, MEURTRES A LA SAINT VALENTIN entretient une parenté tout aussi évidente avec le HALLOWEEN de John Carpenter. Ainsi, dans les deux films, l'histoire se déroule à une fête précise dont la légende veut qu'un tueur vienne rôder dans les parages à cette occasion alors qu'il passe le reste de l'année en pension dans un asile psychiatrique. Mais de toutes les productions horrifiques engendrées par le succès de VENDREDI 13, bien peu s'élèvent au-dessus du lot. L'une des plus réussies reste le basique mais ultra sanglant CARNAGE. Un petit cran en dessous, n'hésitons pas à placer MEURTRES A LA SAINT VALENTIN malgré ses énormes défauts !
Car cette petite production canadienne n'en manque pas, de défauts, comme la mise en scène de George Mihalka pas toujours égale. Toutes les séquences horrifiques fonctionnent plutôt bien, surtout les passages se déroulant à l'intérieur de la mine, alors que le reste du métrage laisse carrément désirer. La faute certainement à une ribambelle d'acteurs aux interprétations très approximatives. Emergent à peine du lot, l'héroïne principale (Lori Hallier) et le maire de la ville (Larry Reynolds). Et ils ne sont pas aidés par l'aspect minimaliste de la ville de Valentine. A un point que lorsque l'on entend l'indicatif de la voiture du Shérif de la ville ("Voiture numero 1"), on se demande si ce n'est pas le seul et unique véhicule de police du coin ! Il en va de même pour les mineurs qui semblent se résumer à une seule et unique minuscule équipe composée de très jeunes adultes. Nous sommes un peu mauvaises langues puisque la fin du film vient nous contredire sur ces deux points mais tout du long, la ville semble ne contenir qu'une quinzaine d'habitants et quatre voitures pour une unique rue. D'un autre côté, le manque de charisme de la plupart des interprètes donne un semblant de réalisme au décor d'une petite ville minière. Ce n'est pas ici que vous croiserez des bimbos siliconées ou des héros au sourire "ultra brite" !
Mais alors quel peut bien être l'intérêt de MEURTRES A LA SAINT VALENTIN ? Harry Warden, bien sûr ! Tueur vindicatif camouflé dans une combinaison de mineur, le visage recouvert d'un masque et surtout d'un casque dont la lampe vient à éblouir ses victimes telles des lapins effrayés par les phares d'une voiture. Et il est pas content Harry que l'on puisse faire la fête le jour de son accident tragique. Il commence par envoyer quelques avertissements sous la forme de cœurs fraîchement arrachés (quoi d'autre le jour de la Saint Valentin ?) dans des boîtes de chocolats que les Américains apprécient durant cette fête. Bien sûr, cela ne suffira pas à freiner les envies festives des plus jeunes représentants de la ville pourtant mis en garde par un vieux barman. Classique !
Pour mater les plus récalcitrants, Harry va donc se mettre à l'ouvrage en redoublant d'ingéniosité pour surprendre ses victimes qu'il va éliminer de façon plus ou moins inventive. En bon mineur, son arme de prédilection est une pioche aux diverses possibilités mais cela ne l'empêchera pas d'utiliser un pistolet à clous ou des ustensiles moins anodins comme un pommeau de douche. Malheureusement, la copie du film utilisée sur le DVD semble toujours se couper de façon abrupte lors des passages violents. La scène de la douche en est un parfait exemple puisque l'on ne voit pas la fin de la séquence alors que la musique va crescendo pour laisser place au silence lors d'un plan suivant n'ayant plus rien à voir. En fait, le film a été largement censuré lors de sa sortie aux Etats-Unis. Et le DVD qui nous arrive aujourd'hui n'est pas du genre à réinstaller les passages les plus gratinés. Décapitation, énucléation et autres joyeusetés sanglantes sont donc atténuées voire carrément évacuées du film pour les moins perspicaces des spectateurs ! Même lors de la séquence finale où le tueur s'enfuit, il ne faudra pas cligner des yeux pour comprendre qu'il s'enfuit en laissant derrière lui un membre.
En plus de mettre de côté les passages les plus extrêmes, la copie n'est pas de la meilleure fraîcheur. Entre un grain souvent présent tout au long du film, quelques plans tremblotants et une compression qui essaye de s'en sortir au mieux par rapport au matériel qu'on lui donne, l'image n'est pas glorieuse. Reste une définition très acceptable pour sauver les meubles.
Aucun travail n'a été fait sur les pistes sonores anglaise et française en mono d'origine mais elles ne comportent pas pour autant de défauts notables. Pas la peine de s'éterniser sur les suppléments qui sont inexistants. Pas même une bande-annonce ou quoi que ce soit d'autres. Paramount n'a pas l'air d'apprécier les slashers puisque l'éditeur avait fait subir le même traitement à VENDREDI 13 : UN NOUVEAU DEFI, VENDREDI 13 : L'ULTIME RETOUR et WEEK-END DE TERREUR.
Cette version censurée de MEURTRES A LA SAINT VALENTIN n'empêche pas le film de fonctionner en grande partie grâce à l'ambiance installée par les scènes se déroulant dans la mine et surtout les apparitions du tueur qui est, il faut bien le dire, assez terrifiant dans son genre ! Mais pourquoi ne pas déterrer une copie intégrale du film plutôt que nous refiler une version édulcorée ?
