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Critique du film et du DVD Zone 2
ROSE RED 2002

 
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Le professeur Joyce Reardon engage une équipe de personnes douées de pouvoirs paranormaux. Tout ce petit monde passe alors le week-end dans l'ancienne demeure de la famille Rimbauer. Rose Red, le nom du gigantesque édifice, a la réputation d'être hanté et de nombreuses personnes sont mortes ou ont totalement disparu de façon étrange…

Depuis l'adaptation cinématographique de CARRIE, Stephen King est devenu la référence "commerciale" en matière de littérature horrifique. A toute vitesse, son nom se transforme en or au point de voir des films se monter tant bien que mal d'après de courtes nouvelles, juste histoire de placer en première place sur l'affiche le nom de l'écrivain. Des adaptations vaguement fidèles aux écrits d'origine comme ce fut le cas pour LA CREATURE DU CIMETIERRE, LE COBAYE ou HORROR KID. Stephen King ne voit pas la chose d'un bon œil et désapprouve ce type de pratique. Il se met alors à accumuler les actions en justice pour essayer tant bien que mal de faire retirer son nom au générique de ce type de produits. Cela n'empêchera des producteurs pas de continuer sur leur lancée en jouant sur la renommée de Stephen King puisque l'on découvrira des suites telles que LE COBAYE 2 ou LES DEMONS DU MAIS 2 (sans compter les cinq opus suivants !). Pas content de la plupart des adaptations de ses livres, dont la version de SHINING réalisée par Stanley Kubrick, Stephen King commence à écrire lui-même des scénarios en partant d'histoires déjà parues ou inédites (CREEPSHOW 2, LA NUIT DECHIREE, CAT'S EYE, DARKSIDE…). D'ailleurs, très vite, il s'essaiera lui-même à la réalisation avec un MAXIMUM OVERDRIVE sympathique mais loin d'être une réussite. Un bide que Stephen King n'aura pas digéré puisqu'il n'a plus jamais réalisé quoi que ce soit par la suite. Cela n'empêchera pas la mise en image de ses livres ou de scénarios originaux : NIGHT FLIER, MISERY ou plus récemment LA LIGNE VERTE.

Très rapidement, la télévision s'est intéressée aux écrits de Stephen King. La plupart de ses romans ont une grande difficulté à être adaptés avec une durée standard, c'est donc souvent des mini-séries qui sont produites. La première fut LES VAMPIRES DE SALEM mais le véritable déclencheur arrivera bien plus tard avec le succès de CA qui lancera d'autres adaptations telles que LES TOMMYKNOCKERS, LE FLEAU, LES LANGOLIERS… Il se met même à adapter lui-même ses romans avec par exemple une version télévisée de SHINING bien fade comparée au film de Kubrick n'en déplaise à Stephen King. ROSE RED a tout de même la particularité d'avoir été écrit spécialement pour la télévision par l'écrivain. En soi, ce n'est pas nouveau puisque c'était déjà arrivé auparavant mais cela s'avère tout de même assez rare. De même, il assure l'un des postes de producteur exécutif, ce qu'il fait déjà depuis quelques temps pour les précédentes adaptations télévisées de ses livres.

Dans le Making Of de ROSE RED, la première intervention de Stephen King est destinée à nous expliquer qu'il voulait faire son MOBY DICK de la maison hantée ! Ce n'est donc pas la modestie qui l'étouffe et de toutes façons l'attitude est excusable puisque ce bonus n'est en fait qu'un documentaire promotionnel fait pour inciter les spectateurs à ne pas louper la diffusion de ROSE RED durant trois soirs de suite. A l'origine, il s'agit donc d'une mini-série en trois partie que la présentation en DVD a transformée en un très long film de quatre heures. Il n'y aura donc pas d'interruption entre les trois épisodes pour nous infliger un générique mais seulement l'obligation de changer de disque pour continuer à suivre l'histoire. Malheureusement pour Stephen King, ce n'est pas le premier à mettre en scène sur grand ou petit écran une maison hantée. Cela fait même partie des thèmes fantastiques récurrents et donc par extension, du cinéma fantastique. Impossible d'en faire un historique ici mais si l'on doit comparer ROSE RED à d'autres films, c'est assurément à LA MAISON DU DIABLE ainsi qu'à LA MAISON DES DAMNES que l'on pense. En gros, la trame est la même à savoir l'intrusion d'une bande d'individus, scientifiques ou alors doués de pouvoirs paranormaux, venus là pour percer le mystère des phénomènes d'une maison réputée maléfique. ROSE RED n'innove donc en rien, tout en étant largement inférieur aux deux films précités. La faute à une mise en place très longue d'environ une heure et demi où l'on nous dresse l'historique de la maison à coups de dialogues ou de flashbacks. La force des écrits de Stephen King se place presque toujours dans sa façon de décrire des personnages vivants auxquels on s'attache. ROSE RED déroge à la règle et aucun d'entre eux n'arrive vraiment à séduire. Pire, il arrive que le récit devienne brumeux par endroits, venant compliquer une narration déjà alourdie d'éléments inutiles.

Une maison hantée servie par Stephen King laisse augurer quelques bonnes frousses ou du moins une bonne dose de mystère. Néanmoins, les frissons escomptés pour un tel film ne sont pas au rendez-vous. La faute à une impression de déjà-vu, que ce soit dans le domaine des maisons hantées mais aussi parce que Stephen King recycle lui-même ses propres livres (CARRIE, SHINING…), donnant la fâcheuse impression de regarder une copie peu inspirée où il ne se passe rien d'exceptionnel. Sur quatre heures, cela devient vite très difficile de tenir sans piquer du nez et se mettre à ronfler !


Stephen King a souvent l'habitude de jouer les acteurs et de faire des apparitions dans des films (en bouseux qui déjeune sur l'herbe en regardant les combats de KNIGHTRIDERS, l'excellent Jordy Verrill de CREEPSHOW…). Il vient donc faire un petit tour à ROSE RED dans une séquence aussi gratuite que dénuée de logique par rapport à l'histoire. Il n'est pas question de vous dévoiler son rôle mais son personnage ne se serait probablement jamais déplacé jusque-là et de toutes façons n'aurait pas pu atteindre la porte puisque la grille était fermée ! Mais après tout, le scénariste a autant de pouvoirs surnaturels que la maison ! Ainsi, dans la première partie du film, on comprend que la maison est endormie et qu'il faut l'arrivée de personnes ayant des pouvoirs paranormaux pour lui ramener une étincelle. Pourtant, dès qu'un personnage n'ayant absolument aucune faculté parapsychique met les pieds dans la maison, il se passe déjà des phénomènes bien étranges. De plus, la fameuse équipe est donc composée de spécialistes divers usant de pouvoirs de télékinésie, télépathie… Des facultés qui ne seront pas vraiment exploitées, alors qu'une présentation de l'équipe dans un bar nous donne un aperçu de leurs capacités respectives. Une façon d'amener deux ou trois des ressorts scénaristiques de ROSE RED à la manière des gadgets d'un James Bond. Seuls deux personnages sortent réellement du lot. Emery (Matt Ross) qui n'a pas attendu de mettre les pieds dans la maison pour avoir des visions de spectres puisqu'il les perçoit déjà quelques jours auparavant dans sa cuisine. Un personnage typique de ceux des romans de Stephen King qui devient insupportable par moments. Et surtout Nick Hardaway (Julian Sands) dont les réparties, déclamées avec un accent british, et l'attitude tranchent avec les autres personnages.

Déjà plus passionnant que le film lui-même, "Le journal d'Ellen Rimbauer" est un faux documentaire présenté en bonus sur le second DVD. Il retrace l'historique de la maison selon le journal qu'aurait écrit la véritable Ellen Rimbauer. En interview, on retrouve ainsi les "véritables" protagonistes : Joyce Reardon et Steve Rimbauer. Tout cela est bien entendu monté de toutes pièces mais cela se regarde comme un reportage sérieux et l'on se plaît à imaginer que des spectateurs aient pu gober le truc lors de son passage à la télévision américaine pour en faire la promotion de la diffusion de ROSE RED. Autre documentaire, le Making Of s'intéresse à la création de la mini-série, de la construction des décors aux effets spéciaux, en passant un peu plus rapidement sur les personnages. C'est aussi là que l'on apprend le décès de l'un des acteurs, ce qui posa des problèmes techniques puisque toutes ses scènes n'étaient pas tournées. Appréciable, l'aspect "malédiction" de cette triste perte, n'ayant aucun lien avec le tournage lui-même, n'est pas utilisé pour alimenter une rumeur nauséabonde comme ce fut le cas pour d'autres films (la série des POLTERGEIST ?). Dernier supplément, la galerie de photos est particulièrement pauvre avec à peine une poignée de clichés de tournage et surtout des dessins (story-board ou décors). A noter que l'édition américaine proposait un commentaire audio du réalisateur. Pour une fois, ce n'est pas nous qui allons pleurer son absence sur l'édition française de ROSE RED

Les DVD nous ont habitués aux transferts 16/9 à un point que cela en devient parfois un atout commercial. Dans le cas de ROSE RED, il n'y a pas eu de recadrage et l'image est donc en 4/3, telle que la série a été filmée pour la télévision. Le rendu général est franchement satisfaisant et, à moins d'être de mauvaise foi, il n'y a pas grand chose à redire. De provenance télévisée, la bande-sonore mixée à l'origine en stéréo surround bénéficie d'un remix en Dolby Digital 5.1 pour sa sortie en DVD. Pas de quoi s'extasier non plus car si la bande-son recèle quelques endroits réussis, dans son ensemble on a un peu plus l'impression d'écouter du Dolby surround avec une belle ampleur et une dynamique légèrement améliorée. Cela reste donc efficace mais aucun effet sonore ne viendra vous mettre froid dans le dos aux détours de l'un des couloirs de ROSE RED.

Au niveau des excursions à l'intérieur de maisons hantées, ROSE RED n'est pas prêt de détrôner les plus farouches demeures habitées par des spectres, démons et autres esprits. A vrai dire, ROSE RED est même plutôt anecdotique et n'aurait peut-être jamais vu le jour en France sur DVD si le nom de Stephen King n'y était pas attaché ! Warner soigne tout de même son bébé avec un emballage luxueux. Joli fourreau cartonné contenant un digipack tout aussi réussi. Dommage que le contenu des disques ne soit pas du même niveau !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
55 ans
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Magnifique packaging
Le faux documentaire sur Rose Red
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Un concept déjà vu maintes fois
Rien de bien captivant sur quatre heures
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L'édition vidéo
ROSE RED DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
2 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
4h05
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Les coulisses de Rose Red (28mn04)
    • Le journal d'Ellen Rimbauer (21mn26)
    • Galerie de photos
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