Header Critique : HYPNOSE (STIR OF ECHOES)

Critique du film et du DVD Zone 2
HYPNOSE 1999

STIR OF ECHOES 
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Tom Witzky (Kevin Bacon) mène, dans la banlieue de Chicago, une modeste et laborieuse existence avec sa femme Maggie et son jeune fils Jake. Par jeu, Tom se fait hypnotiser un soir par sa belle-sœur. L'expérience est une réussite totale, mais Tom est soudain envahi par des flashs extrêmement agressifs. Depuis lors, ce dernier sera constamment harcelé par des suggestions ultra violentes, voire à des apparitions fantomatiques sans qu'il puisse y comprendre quoi que ce soit. S'approchant toujours un peu plus de la folie, Tom va tout mettre en œuvre pour percer le mystère de ses flashs.

HYPNOSE, originellement titré STIR OF ECHOES, est l'adaptation du roman éponyme de Richard Matheson. Cet écrivain, bien connu des fans de fantastique, s'est taillé un rôle de maître tout au long d'une œuvre étalée sur plus de cinquante ans. La révolution de l'écrivain étant d'avoir abandonné les décors gothiques de cimetières ou de châteaux hantés afin de planter l'horreur dans un cadre de vie banal et quotidien (et donc beaucoup plus proche du lecteur). Inutile de dire que cette idée va marcher du tonnerre, et ce n'est pas quelqu'un comme Stephen King qui viendra nous contredire. Certaines de ses œuvres seront adaptées au cinéma ou à la télé (comme DUEL de Steven Spielberg), quand ce n'est pas l'écrivain lui-même qui officiera comme scénariste (sur L'HOMME QUI RETRECIT de Jack Arnold, ou encore sur la mythique série de Rod Sterling LA QUATRIEME DIMENSION pour ne citer que les exemples les plus marquants.

Au poste de réalisateur, nous trouvons un certain David Koepp dont c'est le deuxième long-métrage (après un REACTIONS EN CHAINE de modeste mémoire). Mais si Koepp reste un jeune réalisateur, il n'est sûrement pas un novice dans le monde du cinéma. Scénariste hyper populaire à Hollywood, il écrit des scripts pour de grands noms comme Spielberg (JURASSIC PARK et sa calamiteuse suite) ou encore De Palma (L'IMPASSE, MISSION IMPOSSIBLE, SNAKE EYES). Récemment le bonhomme vient de toucher le jackpot puisqu'il vient de signer le script du rouleau compresseur à entrées au box-office, je veux parler bien évidemment de SPIDERMAN de Sam Raimi.

Autant être clair tout de suite, HYPNOSE est une très bonne série B. Le métrage n'ambitionne pas de détrôner les plus grands chefs-d'oeuvre du genre, mais tout simplement de nous offrir un film inspiré, carré et hyper efficace. Cette modestie d'intention fait tout l'honneur de cette production, qui pour le coup se retrouve d'emblée au rayon des réussites du genre (le film décrocha le grand prix du festival Fantastic'Arts 2000 à Gérardmer, si cela veut seulement dire quelque chose ?).

En bon scénariste, David Koepp s'attache tout d'abord à soigner son script et ses personnages. Son histoire est plutôt simple, mais ce n'est pas plus mal tant Koepp en profite pour en exploiter la moindre parcelle. Nous avançons au radar dans le film, à l'instar du personnage de Tom, afin de collecter petit à petit les éléments qui une fois assemblés feront enfin sens. L'exercice est parfaitement mené par Koepp tant le film nous tient de bout en bout en haleine. En ces temps de gaudriole horrifique pour ado, le scénariste/cinéaste fait le choix salutaire de tout miser sur un premier degré adulte dans l'unique but de nous soutirer des frissons. Et ça marche !

Les comédiens du film sont pour beaucoup dans la réussite et la crédibilité d'HYPNOSE. Loin de cette mode américaine qui veut que les rôles fantastiques soient des tremplins cinématographiques à de jeunes acteurs de sitcoms (voir le pitoyable revival horreur instauré par les SCREAM), Koepp opte pour un casting d'acteurs confirmés et impliqués. L'interprétation est donc excellente, mention spéciale à Kevin Bacon qui compose à cette occasion un personnage d'américain plus que moyen qui verra dans sa mésaventure le moyen de se prouver à lui-même qu'il est encore capable de quelque chose. Pour soutenir l'intensité de son interprétation, Kathryn Erbe campe de manière admirable une épouse victime du mutisme pathologique de son mari. Dans les mailles de son intrigue fantastique, HYPNOSE devient ainsi l'occasion d'une réflexion pertinente sur le couple assailli par la "midlife crisis".


Ce qui a par contre posé beaucoup de problèmes à HYPNOSE, ce sont les similitudes que cultive ce dernier avec le SIXIEME SENS de M. Night Shyamalan, sorti quelques semaines auparavant sur les écrans français. Outre le fait que ce soit deux films de fantômes (n'ayant finalement pas tant de points communs), HYPNOSE a la mauvaise idée de mettre en scène un enfant doué de pouvoirs paranormaux. Si cela s'avère payant pour le film (grâce à son don, Jack anticipe ainsi les actions à venir sans que son père ni le spectateur ne réussissent à les interpréter avant leurs déroulements), le parallèle ne rend pas justice au film tant SIXIEME SENS s'est inscrit dans la mémoire collective comme LE film de fantômes associé à l'enfance. De plus, le contexte quotidien et réaliste des deux films étant similaire, HYPNOSE associe malheureusement avec le film de Shyamalan un faux sentiment de déjà-vu (à l'image de la dernière partie des AUTRES de Alejandro Amenabar).

Revoir HYPNOSE avec un peu de recul ne fait donc pas de mal parce qu'il permet de visionner le film débarrassé du souvenir trop présent du film de Shyamalan. Grâce à ce recul, il semble beaucoup plus juste de rapprocher HYPNOSE de la vague de films horrifiques originaires d'Asie engendrée par le succès phénoménal de RING de Hideo Nakata (quelques titres en vrac : INUGAMI, ANOTHER HEAVEN, VISIBLE SECRET). Plus que de simples similitudes (par exemple, Koepp emprunte à peu de choses près la démarche altérée du fantôme de RING pour son propre spectre), HYPNOSE rejoint cette branche salutaire de films destinés avant tout à terrifier son spectateur.

Techniquement, le DVD est de très bonne facture. A travers des menus 3-D sympathiques mais un peu tocs quand même, le film s'offre une très belle image sans défauts notables à signaler. Question configuration son, il y en a pour tout le monde puisque le disque nous permet de choisir entre du Dolby Digital 5.1 ou du DTS aussi bien pour la version originale que pour la version française. Ces pistes sont d'une efficacité redoutable (mention spéciale au DTS), surtout dans les phases de flashs de Tom. Une fois n'est pas coutume, il est à noter que la version doublée en français est très convaincante (ce qui a de temps en temps le mérite d'être signalé).

Pour les bonus, nous sommes un peu plus partagés. Le commentaire audio de David Koepp est plutôt intéressant, mais comme le souligne ce dernier lors des premières minutes, son intervention sera des plus modestes (comprenez par là qu'il n'a pas grand-chose à dire sur son travail). Et pourtant, ses paroles se laissent suivre sans ennui : il revient sur ses intentions de scénariste, ses partis pris et ses difficultés de metteur en scène, tout en nous gratifiant d'un minimum syndical d'anecdotes. Un bon commentaire quoi ! Nous sommes beaucoup plus perplexes par rapport à l'intérêt de la featurette : "Les coulisses du tournage". D'une durée d'à peine cinq minutes (dont plus de la moitié dédiée à des extraits du film), Koepp et ses acteurs nous racontent l'histoire du film via des interviews croisées. Autant lire le résumé au verso de la jaquette ! Un clip vidéo du groupe MOIST est aussi de la partie (du pseudo rock énervé-tout-en-retenue servi par des images sans grande inspiration, personnellement j'ai baillé 37 fois durant le visionnage). Pour finir, des filmos sélectives, l'excellente bande-annonce (judicieuse utilisation d'une reprise des Stones) et une foule de petits spots TV (pour les USA) complètent la section.

Scénario carré et captivant, excellente interprétation, HYPNOSE ne nous promet pas la lune mais juste un bon film fantastique qui fait peur. Mission accomplie par David Koepp qui nous prouve que modestie n'est pas synonyme de limitation artistique. Le DVD est donc à l'image du film, sans emphase, et se trouve être d'une très bonne qualité technique. Un disque à ranger bien précieusement dans la DVDthèque à côté de RING et de la future édition zone 2 des AUTRES, et surtout le plus loin possible du SIXIEME SENS !

Rédacteur : Eric Dinkian
Photo Eric Dinkian
Monteur professionnel pour la télévision et le cinéma, Eric Dinkian enseigne en parallèle le montage en écoles. Il est auteur-réalisateur de trois courts-métrages remarqués dans les festivals internationaux (Kaojikara, Precut Girl et Yukiko) et prépare actuellement son premier long-métrage. Il collabore à DeVilDead depuis 2003.
48 ans
1 news
287 critiques Film & Vidéo
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Un film efficace et inspiré
Une très bonne interprétation
Une édition impeccable
On n'aime pas
Un film parasité par le souvenir du SIXIEME SENS
Une featurette des plus vides
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L'édition vidéo
STIR OF ECHOES DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h35
Image
1.85 (16/9)
Audio
English DTS 5.1
English Dolby Digital 5.1
Francais DTS 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Commentaire audio de David Koepp
    • Making Of Featurette (4mn50)
    • Bande-annonce
      • TV Spots
      • Trailer Cutdown Revised 1
      • Trailer Cutdown Revised 2
      • Threshold Revised
      • Wife Revised
      • Listen Revised
    • "Breath" Moist (Video clip)
      • Filmographies
      • Kevin Bacon
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