Header Critique : MASSACRO (MASSACRE)

Critique du film et du DVD Zone 0
MASSACRO 1989

MASSACRE 

Une prostituée se voit rapidement découpée à coups de hachette par un bonhomme étrange sur le bord d'une route. Pendant ce temps, dans un cimetière, commence le tournage d'un film d'horreur... "Dirty Blood".

MASSACRE, comme les autres films de cette série, a été réalisé avec un tout petits budgets. D'ailleurs, toujours dans un souci d'économie, ils ont été tournés en 16mm avec un temps de tournage assez limité. Et pour en revenir à MASSACRE, son réalisateur n'est pas un inconnu puisqu'il s'agit d'Andrea Bianchi. Seul titre de gloire de ce cinéaste, nous ne voyons que LE MANOIR DE LA TERREUR dont nous vous avions déjà parlé il y a quelques mois. Un réalisateur dont la carrière serait plutôt ancrée dans le tournage de productions érotiques plutôt que fantastiques. Cela se ressent quelque peu dans le déroulement de MASSACRE dont Andrea Bianchi signe aussi le scénario. Ainsi, une bonne part de l'histoire nous dépeint succinctement l'attirance d'une lesbienne vers une actrice ou les rapports adultères avec un mâle androgyne (il faut bien vingt minutes avant de comprendre que ce personnage n'est pas une femme !). De bons prétextes pour assister à une douche lascive suivie d'un habillage ou de séances de voyeurisme par fenêtres interposées. A peu près aussi excitant que l'érotique du dimanche soir, donc !

Ce que l'on retient de MASSACRE, c'est plutôt le passage nous dépeignant une façon surréaliste d'aborder la création d'un film. En tant que spectateur, on peut se demander assez rapidement s'il s'agit d'un gag ou d'un aspect autobiographique de Andrea Bianchi. Ainsi, le réalisateur du film (dans le film, ne nous perdons pas !) décide de but en blanc que le film qu'ils sont en train de tourner a une approche ringarde et qu'il faut prendre une voie plus porteuse. Son entourage proteste mollement, surtout le producteur, alors que la majorité du reste de l'équipe n'en a pas grand chose à faire. De là, tout le monde est convié à une séance de spiritisme qui tourne au loufoque avec une médium faisant le maximum pour nous faire croire qu'elle est possédée par un certain Jack. Grand moment !

En gros les bases de MASSACRE sont posées et plutôt mal posées. Qu'importe, c'est aussi le moyen de prendre une leçon de cinéma. Par exemple, comment réaliser un demi-tour au frein à main avec une voiture mais sans cascadeur ! La solution d'Andrea Bianchi est assez simpliste puisqu'il nous démontre que le pouvoir de la suggestion peut aussi se faire dans ces cas là. Grâce à un gros plan du visage du conducteur, un bon crissement de pneus en fond sonore, et le plan d'après la voiture roule dans le sens inverse revenant de derrière le coin de la rue, et voilà. Pas bête, osé même, et carrément stupide donc indispensable ! (enfin ?)

L'ombre d'un tueur vient tout de même nous rappeler que nous sommes face à un film d'horreur. A ce niveau-là, la séquence pré-générique est plutôt gore. Il faudra pourtant attendre un bon moment ensuite pour que les membres de l'équipe de tournage commencent à tomber comme des mouches avec plus ou moins d'imagination. Sans compter que Andrea Bianchi réussit l'espace d'un instant à produire quelques plans magnifiques à la fin du film. L'un d'entre eux ne dépareillerait pas dans un giallo de la belle époque où les jeux de lumières étaient tout aussi importants que les giclées de sang. Ca ne dure pas longtemps !

Soyons francs, la fin des années 80, c'est un peu la fin d'une époque et Lucio Fulci est dans le même bateau que les autres cinéastes italiens. Il n'en reste pas moins que le pape du gore a toujours un "nom". C'est pourquoi une maison de production, avec laquelle le cinéaste a un contrat pour tourner des films à petits budgets à destination de la télévision, compte bien s'en servir pour vendre de l'horreur. Probablement pour se débarrasser de ce contrat, Lucio Fulci accepte de parrainer une série de films d'horreur. C'est ainsi que la petite phrase "Lucio Fulci Presents" se retrouve au générique du film ainsi que sur la jaquette de ce DVD. A part ça ? Le fameux réalisateur n'a finalement rien à voir de près ou de loin avec le film puisqu'il n'a jamais dû montrer le bout de son nez sur le tournage.

Compte tenu du fait que ce film a été tourné en 16mm, il ne faut pas s'attendre à un résultat extraordinaire. Ajoutons à cela que EC Entertainment s'est retrouvé face à un gros problème. En effet, la maison de production de MASSACRE ayant fait faillite depuis belle lurette, il était difficile de mettre la main sur le matériel d'origine pour produire un master de grande qualité. En fait, à l'heure actuelle, d'après l'éditeur, personne ne sait réellement si une copie originale du film existe encore... Pour EC Entertainment, le choix était donc de sortir le DVD ou de choisir l'option de l'oublier totalement. Finalement, le DVD a donc été réalisé avec les moyens du bord et ce de la meilleure façon possible en fonction des éléments que l'éditeur avait entre les mains. Cela n'explique pas la compression imparfaite mais à vrai dire, nous avons vu bien pire pour des films bien moins rares que MASSACRE. De notre point de vue, l'image est donc relativement satisfaisante même si elle pêche par un manque de définition flagrant.

Pour les langues, vous n'aurez la solution de voir MASSACRE seulement dans sa version italienne en mono d'origine. Généralement, ce type de disque ne propose qu'un sous-titrage anglais. Mais EC Entertainement a décidé, il y a quelques temps, d'inclure des sous-titrages français lorsque cela serait possible. C'est ainsi le cas de MASSACRE. Les sous-titrages n'ont par contre pas les mêmes problèmes rencontrés sur L'AVION DE L'APOCALYPSE. C'est à dire un défilement trop rapide. Nous avons d'ailleurs eu entre-temps l'explication de la qualité des traductions. En fait, elles ont été réalisées par un fan français, ce qui explique que d'une manière générale, il n'y ait pas de non-sens ou de phrases incompréhensibles. On suppose que la traduction a du se faire avec une simple transcription des dialogues puisque l'on peut y dénoter seulement quelques problèmes masculin/féminin en fonction des personnages.

MASSACRE n'a rien d'un film extraordinaire. Andrea Bianchi étant bien loin d'être un ténor du genre. Il s'agit donc tout au plus une curiosité dans le sens où il n'est pas si facile de mettre la main dessus. Dans le même ordre d'idée, on peut noter la présence dans le rôle assez court du chef de la police d'un certain Paul Muller, acteur ayant tourné de façon mémorable pour un peu tout le monde dans le cinéma d'aventure au Bis des années 50/70. Sur ce DVD, la présence de sous-titrage français étant un plus puisqu'ils se font rares sur les disques en import et plus particulièrement dans ce type de films d'horreur gores.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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L'édition vidéo
MASSACRE DVD Zone 0 (Hollande)
Editeur
EC Ent.
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Hollande (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h28
Image
1.33 (4/3)
Audio
Italian Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Filmographie de Andrea Bianchi
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