Header Critique : SCREAM 3

Critique du film
SCREAM 3 2000

 

Le tournage de "Stab 3", film inspiré par les événements de Woodsboro, est perturbé par des meurtres liés à la mère de Sidney. Les survivants des aventures précédentes se retrouvent à Hollywood...

Après les énormes succès de SCREAM et SCREAM 2, aux tournages très vite enchaînés, Wes Craven a la notoriété et l'opportunité de réaliser un film sans horreur ni meurtre : LA MUSIQUE DE MON CŒUR de 1999, dans lequel Meryl Streep enseigne le violon à des enfants de Harlem. Le film est réussi et touchant, mais le succès public n'est pas au rendez-vous. Wes Craven profite aussi de ce répit pour écrire son premier roman : l'ouvrage de science-fiction «Fountain Society».

Après ces pauses, il se lance sur SCREAM 3 et promet qu'il s'agit du dernier volet de la série. Toutefois, sa gestation n'est pas simple. Kevin Williamson, scénariste des deux premiers films, est engagé sur d'autres projets. Notamment sur MRS TINGLE, sa première réalisation, intéressant thriller confrontant des lycéens à une enseignante revêche.

En avril 1999, le massacre de Columbine, au cours duquel des élèves se rendent lourdement armés dans un lycée américain pour tuer leurs congénères, provoque un lourd traumatisme aux USA. La culture de masse est pointée du doigt pour sa banalisation de la violence. Les SCREAM, alors très populaires, montrent clairement des adolescents assassiner leurs amis de lycée ou d'université.

Le premier traitement proposé par Kevin Williamson pour SCREAM 3, antérieur aux événements de Columbine, partait de nouveau sur cette piste et il est donc écarté. Un nouveau scénariste est embauché et ne garde que quelques idées de Kevin Williamson. Il est décidé que ce troisième volet sera plus humoristique et moins violent que les précédents. En ce sens, l'équipe KNB, spécialiste des effets spéciaux Gore ayant travaillé sur les deux précédents films, n'est pas recrutée pour SCREAM 3.

Nous y retrouvons les survivants des épisodes précédents : Sidney (Neve Campbell), Dwight (David Arquette), Gale (Courteney Cox) et Cotton Weary (Liev Schreiber). Même Randy (Jamie Kennedy) (pourtant décédé dans SCREAM 2) fait une petite apparition. Notons aussi la présence de Lance Henriksen (ALIENS, la série TV «MILLENNIUM» de Chris Carter) et de quelques figurants de luxe comme Kevin Smith, Carrie Fisher ou Roger Corman.

SCREAM 3 se démarque des deux précédents épisodes. Il y est expliqué que le film étant la conclusion d'une trilogie, il n'y a plus vraiment de règles. Tout devient permis. Les références aux classiques du cinéma d'épouvante se font plus rares, tout comme les séquences mièvres et bavardes concernant Neve Campbell.

Ces éléments semblaient le fait du scénariste Kevin Williamson et étaient la signature principale des SCREAM. Leur raréfaction fait perdre de sa singularité à cette série, mais lui fait aussi gagner en nervosité.

Nous suivons une enquête traditionnelle, avec des meurtres fréquents, énergiques et bien élaborés. L'action et le récit gagnent en densité et en rythme. De plus, le personnage de Sidney, interprété par Neve Campbell, cède la vedette à Courteney Cox et David Arquette, plus charismatiques.

Cette fois-ci, l'action est portée à Hollywood, et plus précisément sur un plateau de cinéma où une rue de Woodsboro est rebâtie à l'identique. Ce qui permet une scène de poursuite réussie, entre réalité quotidienne et artifices. Wes Craven dresse un portrait sombre d'Hollywood et de l'industrie du cinéma, dans la tradition de QU'EST-IL ARRIVÉ À BABY JANE ? de Robert Aldrich ou du Néo-Slasher CUT de Kimble Rendall.

SCREAM 3 laisse pourtant sur une impression de confusion et d'éléments dramatiques embrouillés. Les personnages s'agitent et se poursuivent à travers de vastes labyrinthes de couloirs, sans que le spectateur ne parvienne à s'intéresser à leurs aventures. La faiblesse de certains acteurs (Neve Campbell, le tueur) empêchent des scènes de fonctionner. Le final est à ce titre décevant.

SCREAM 3 souffre donc d'une histoire peu passionnante et confuse. De même, nous regrettons une réalisation et une interprétation inégales. Néanmoins, nous l'avons trouvé moins ennuyeux et irritant que ces deux prédécesseurs, et son portrait sombre de l'industrie du cinéma lui donne de l'épaisseur.

A sa sortie, SCREAM 3 reste un très grand succès public, en particulier en France où, avec plus de deux millions d'entrées, il est à ce jour le plus gros succès de la série. Mais la vague du Néo-Slasher touche à sa fin, comme l'indique la même année 2000 le gros succès de la parodie SCARY MOVIE.

Wes Craven envisage dans un premier temps d'adapter son roman «Fountain Society» au cinéma. Mais finalement, son retour au sur le grand écran se fera avec CURSED, de nouveau écrit par Kevin Williamson et produit par la compagnie Miramax. Cette fois, le film est dédiée aux loups-garous. Mais il est créé dans une ambiance conflictuelle et confuse. CURSED connaît à sa sortie en 2005 un échec public et critique cinglant.

Wes Craven n'en aura pas fini avec SCREAM puisqu'il tournera un SCREAM 4 tardif, de nouveau écrit par Kevin Williamson, sorti en 2011 sans retrouver le succès de la trilogie d'origine.

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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