Tommy se rend au cimetière où le tueur Jason a été enterré afin de brûler ses restes. Il pense ainsi l'empêcher de revenir parmi les vivants. Ce cadavre est frappé par la foudre et reprend vie. Jason est désormais un zombie que seule la magie peut vaincre...
JASON LE MORT-VIVANT est la suite de VENDREDI 13 CHAPITRE 5 : UNE NOUVELLE TERREUR de 1985. Sixième volet de la série VENDREDI 13, il est réalisé par Tom McLoughlin, metteur en scène peu avant de NUIT NOIRE, petit film d'horreur avec Meg Tilly. Après JASON LE MORT-VIVANT, il dirige entre autres une comédie fantastique (DATE WITH AN ANGEL) et l'adaptation d'une nouvelle de Stephen King pour la télévision (VENGEANCE DIABOLIQUE). Dans le rôle récurent de Tommy Jarvis, adversaire de Jason depuis VENDREDI 13 : CHAPITRE FINAL, John Shepherd cède la place à Thom Matthews, vu dans LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS.
Au milieu des années quatre-vingts, la popularité des VENDREDI 13 reste forte. Malgré leur médiocrité, Jason devient un mythe populaire chez les jeunes Américains. Paramount engrange de confortables recettes à chaque nouvel épisode.
Néanmoins, le public est déçu par VENDREDI 13 CHAPITRE 5 : UNE NOUVELLE TERREUR dans lequel Jason Voorhees n'intervient pas. Son masque y est porté par un imposteur. Plus grave, les recettes de ce cinquième métrage marquent un fléchissement par rapport à ses prédécesseurs. La Paramount ramène alors le croquemitaine Jason dans ce nouvel épisode, qui contredit la conclusion de l'épisode précédent (Tommy Jarvis prenait le masque de Jason et devenait un tueur).
Le scénariste-réalisateur Tom McLoughlin déclare à l'époque que VENDREDI 13 CHAPITRE 5 : UNE NOUVELLE TERREUR correspond aux cauchemars qui hantent Tommy, ce qui explique pourquoi il tient tant à brûler les restes de Jason. Cela nous semble tiré par les cheveux.
Au milieu de la décennie, des associations réactionnaires proches du gouvernement Républicain alors en place militent contre la « corruption » qui menace la jeunesse américaine à travers le divertissement : films d'horreur, Hard Rock ou jeux de rôles sont alors mis au pilori. La commission de classification des films (le MPAA) redouble alors de sévérité. Après le relatif libéralisme du début de la décennie, il exige de nombreuse coupes dans les films violents avant de concéder le classement « R » qui permet une exploitation commerciale correcte sur le marché américain.
Très populaire auprès du jeune public, les VENDREDI 13 se trouvent en première ligne. JASON LE MORT-VIVANT, tout comme VENDREDI 13 CHAPITRE 7 : UN NOUVEAU DEFI deux ans après, subit de nombreuses coupures, encore plus radicales que dans les métrages précédents de la saga. Ce qui entraîne un ramollissement conséquent de la brutalité des meurtres.
JASON LE MORT-VIVANT s'ouvre sur une séquence d'inspiration gothique dans laquelle Tommy déterre le cadavre de Jason au cours d'une nuit d'orage, au cœur d'un cimetière lugubre. Il plante une pique de métal dans le cœur du macchabée. Mais la foudre s'abat sur ce paratonnerre imprévu et ramène Jason à la vie, tel le monstre de Frankenstein. Après un séjour prolongé dans sa tombe, notre croquemitaine a l'aspect d'un mort-vivant décomposé, ce qui suit la mode des zombies, vivace à l'époque avec les sorties du RETOUR DES MORTS-VIVANTS et du JOUR DES MORTS-VIVANTS.
Après cette ouverture réussie, les péripéties s'avèrent sans surprise. De jeunes moniteurs s'installent au camp de Crystal Lake (désormais baptisé Forest Green pour faire oublier les massacres qui s'y sont déroulés). Jason les tue un par un tandis que Tommy met laborieusement au point un plan pour le neutraliser. Ce manque d'originalité participe à la fadeur de cette œuvre, encore aggravée par une absence presque totale d'érotisme et la mollesse des mises à mort.
Nous relevons l'introduction de nombreux éléments humoristiques, dont un plan introductif évoquant celui des James Bond (le célèbre espion britannique étant remplacé par Jason lançant sa machette vers la caméra). Les références et clins d’œil sont multiples, ce qui annonce avec une dizaine d'années d'avance SCREAM de Wes Craven.
Cela ne suffit pas à sauver ce segment médiocre et ennuyeux de la série VENDREDI 13. Dénué d'innovation et de séquence gore, il n'a rien de consistant à offrir. Si on ajoute à cela les défauts habituels de la série (personnages sans intérêt, interprétation consternante), nous obtenons un film pénible.
A sa sortie, les recettes de JASON LE MORT-VIVANT (moins de 20 millions de dollars) restent confortables, mais poursuivant la baisse amorcée par VENDREDI 13 CHAPITRE 5 : UNE NOUVELLE TERREUR. Ce qui trahit une lassitude du public américain, qui laisse peu à peu tomber Jason pour s'intéresser à Freddy Krueger et à ses mises à mort plus imaginatives. En effet, le vilain des GRIFFES DE LA NUIT domine le paysage de l'épouvante américaine au cours de la seconde moitié des années quatre-vingts.