Zeke Banks est amené à enquêter sur la mort de l'un de ses collègues qui n'a rien d'un accident. Très vite, il comprend qu'un tueur a une dent contre les forces de police et que les morts violentes vont se succèder s'il ne découvre pas l'assassin...
Au début des années 2000, Evolution Entertainment vient de produire SAW et entrevoit déjà qu'il sera un énorme succès. C'est ainsi qu'une filiale entièrement dédiée aux fims d'horreur va naître, Twisted Pictures. Et c'est effectivement un grand succès au point que cette maison de production fondée pour l'occasion va essentiellement produire des SAW jusqu'à aujourd'hui. En tout cas pour les films dont on se souvient. En effet, les autres films produits jusqu'ici s'avèrent assez anecdotiques à l'exception de DEAD SILENCE qui n'a pas rencontré son public malgré ses qualités.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin et Twisted Pictures décident de mettre un terme à la franchise avec SAW 3D. Mais cet arrêt ne tiendra qu'une demi-douzaine d'années avec une tentative de relancer le filon. Toutefois JIGSAW rencontre un accueil assez froid et, bien qu'il soit rentable, ne répond pas aux attentes financières de ses producteurs. Qu'importe, un neuvième film est annoncé avec l'idée de continuer à explorer le personnage interprété par Tobin Bell.
Ce qui nous mène donc à SPIRALE : L'HÉRITAGE DE SAW. D'après ses géniteurs, il ne s'agit pas du neuvième SAW mais d'une histoire se déroulant en parallèle. L'ambition, ce serait donc de proposer un spin-off plus grand public et moins violent. Et cette idée provient d'une rencontre fortuite. Celle de Chris Rock et des producteurs lors de laquelle le comédien leur fait part que les SAW manquent d'une pointe d'humour. C'est ainsi que ce nouveau film va naître de l'alliance improbable des scénaristes de JIGSAW, Josh Stolberg et Pete Goldfinger, et de Chris Rock. Leurs inspirations avouées, ce sont 48 HEURES et SEVEN. Mais le résultat n'est pas vraiment à la hauteur et ne fait que recycler les clichés du buddy-movie policier accompagnés de quelques pièges mortels dont la franchise SAW a le secret. Et pour réaliser SPIRALE : L'HÉRITAGE DE SAW, on rappelle Darren Lynn Bousman qui avait confectionné les trois premières suites : SAW II, SAW III et SAW IV.
Pas de grande surprise dans SPIRALE : L'HÉRITAGE DE SAW, pire le film ne réussit pas à camoufler son retournement final. Car les scénaristes ont certainement perdu de vue que les spectateurs sont de plus en plus attentifs aux détails. Et au cinéma, les détails ne sont jamais anodins. De fait, si un élément survient sans raison, on ne peut que devenir suspicieux. Cet énorme problème, ce sont surtout les gros consommateurs de films qui y seront sensibles. Les autres passeront peut-être au travers et ne verront pas arriver l'inévitable retournement qui est souvent l'une des marques de fabrique des SAW.
On nous annonce un film plus grand public et moins violent. Les producteurs baignent sûrement un peu trop dans les tortures depuis toutes ces années parce que SPIRALE : L'HÉRITAGE DE SAW a de quoi faire fuir le grand public dès son premier quart d'heure. Et les autres exactions seront de même assez gratinées. Tous ces pièges/tortures manquent un peu d'imagination mais nous sommes clairement dans un SAW et ce n'est pas un nouveau pantin à tête de cochon qui nous le fera oublier.
D'un point de vue purement pragmatique, si on fait abstraction de l'interprétation de Chris Rock et du fait que le tueur s'identifie très rapidement, SPIRALE : L'HÉRITAGE DE SAW n'a rien de spécialement déshonorant. Ce n'est pas pour autant un grand film, pas plus qu'un renouveau satisfaisant de la franchise. SAW s'est taillé une réputation sur ses intrigues alambiquées, souvent tirées par les cheveux, et des pièges très gores. Il suit finalement les traces laissées par toutes les franchises horrifiques qui alignent des films avec plus ou moins de bonheur, de VENDREDI 13 aux GRIFFES DE LA NUIT en passant par HALLOWEEN. Ils ont tous essayé de se renouveler, de tenter de nouvelles approches, SPIRALE : L'HÉRITAGE DE SAW fait de même avec son approche Mr. Bricolage bien à lui
Après avoir été retenu pendant pas mal de temps hors des salles de cinéma en raison de la crise sanitaire du COVID19, SPIRALE : L'HÉRITAGE DE SAW arrive dans les salles obscures un après la date prévue. Et ce n'est pas spécialement un succès. Il y a fort à parier que si un nouveau SAW arrive, ce sera pour se rebrancher sur l'intrigue initiée dans JIGSAW.
Metropolitan propose le film dans une édition Blu-ray assez jolie. L'image flatte l'oeil avec un véritable rendu cinéma. De même les pistes audio se montrent très spectaculaires avec des effets percutants et des ambiances immersives en Dolby Atmos pour la version originale sous-titrée et en DTS HD Master Audio 5.1 pour le doublage français. De quoi découvrir le film dans d'excellente condition.
En complèment, on pourra visionner une courte vidéo d'environ 8 minutes où le réalisateur décrypte les effets spéciaux de deux scènes de tortures. Il pointe ainsi du doigt les secrets visuels ou encore sa déception que le MPAA l'ait obligé à couper des secondes de passages sanglants. A ce propos, il y a de quoi être surpris que justement on ne nous propose pas une version «Uncut» comme cela avait été le cas à plusieurs reprises sur les SAW précédents. Mais est-ce qu'une poignée de secondes changerait réellement la qualité de SPIRALE : L'HÉRITAGE DE SAW ? Probablement que non !
On peut aussi découvrir un Making-of en plusieurs parties et d'une durée de près d'une heure. Cela ressemble beaucoup à un assemblage de Featurettes promotionnelles où tout le monde vient partager son opinion sur le film ainsi que les SAW. D'ailleurs, une vidéo additionnelle de six minutes parle du marketing et elle dispose du même habillage. Elle aurait pu être placée dans le Making-of ou bien ce dernier aurait pu être présenté de manière éclatée que cela n'aurait pas changé grand chose. Et pour les plus courageux, le disque contient aussi deux commentaires audio qui ne sont pas sous-titrés. Voilà qui devrait donc rendre inaccessible ces deux suppléments à la majeure partie du public français. Au moins, l'éditeur pense aux malvoyants et aux malentendants puisque ce Blu-ray dispose d'une piste en audiodescription ainsi que des sous-titrages adaptés.