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Critique du film et du DVD Zone 1
KILLER SOFA 2020

 

Ah, la Nouvelle Zélande… ses paysages sublimes, sa première ministre actuelle qui bouscule les codes.. un peu comme le cinéma Kiwi, qui sait offrir une large palette de talents allant de Lee Tamahori avec L’AME DES GUERRIERS jusqu’à Peter Jackson et son BAD TASTE. Cette fois-ci, le pays nous envoie Bernie Rao et KILLER SOFA qui vient de sortir en DVD chez High Octane Pictures.

Dans un marché de la série B horrifique et fantastique dont on voit à peine passer 10% de la production mondiale, se perdent des sujets aussi simplissimes que labyrinthiques. Et, parfois, émerge un film dont le contenu fait tilt à des éditeurs. C’est donc le cas de KILLER SOFA (originellement MY LOVER, MY LAZY BOY), avec son fauteuil possédé qui finit par attaquer et trucider tous ceux qui veulent le séparer de la jolie Francesca (Piimio Mei) dont il semble être tombé amoureux.

Comme on le disait dans notre news annonçant la sortie du film, des objets possédés, le cinéma en a vu passer des vertes, rouges et des pas mûres. La voiture de CHRISTINE, le frigo de THE REFRIGERATOR, les divers objets domestiques pour LE TUEUR DU FUTUR, la presse à linge de la blanchisserie de THE MANGLER, le miroir pour THE MIRROR (entre autres!), et la liste est longue... mais un fauteuil inclinable, jamais. Car il faudra oublier le titre de vente du film, car on ne parle pas de sofa avec des dents mais bien d'un fauteuil!

L'influence peut-être la plus proche en termes de coeur de l'histoire s'approche de POSSEDEE et sà boite à Dybbuk. Car en effet, ce satané fauteuil est possédé par un Dybbuk qui est, dans la mythologie juive et kabbalistique, un démon qui est attaché à un être humain. Ici, tout semble commencer par un sacrifice où un homme se trouve découpé en morceau, afin d'intégrer le fameux fauteuil pour se retrouver avec sa belle dont il a été séparé plusieurs centaines d'années auparavant.... et qui serait dormante chez la jolie Francesca! Comme point de départ d'une histoire (qui n'est pas au bout de ses rebondissements), on a connu largement pire!

Filmé en Scope à peu de frais, on reste etonné de la bonne facture technique de l'ensemble. Eclairages, cadrages et même effets spéciaux mécaniques, tout ceci reste ingénieusement effectué. Si le jeu des acteurs n'atteint pas des sommets de professionalisme, loin s'en faut, on demeure dans le domaine Bis acceptable. Le fauteuil, justement... comment lui donner vie et personnalité? Car il se meut, le bougre et non seulement il se déplie, mais il se lève, il marche, et il tue - à grands coups de ressorts (!), parmi beaucoup. On reste en terrain Cormanien pour le truchement des effets spéciaux, mais force de reconnaitre non seulement la folie du sujet, du traitement, et de l'exécution.

KILLER SOFA possède aussi l'intelligence de ne pas s'étendre inutilement sur le gras qui pollue beaucoup de films de série B. A peine plus de 80mn, de quoi largement implanter non seulement une histoire originale, mais également de s'éloigner des sentiers battus. Car le final réserve pas mal de surprises aux habitués de séries B ricaines normées sur le mythe de la possession. Nous aurons donc ici un rabbin défroqué qui prend ses infos sur le web pour tenter d'aider sa petite fille, qui possèderait un semblant de pouvoir de reconnaitre et capturer les Dybbuks. Une danseuse qui serait la réincarnation d'une sorcière française, qui rend fous d'amour une foule de prétendants et un fauteuil habité par son amant diabolique, passé de corps en corps depuis deux ans ans pour la rejoindre et reprendre leurs exactions. Et qui trucide à tour de bras de fauteuil.

Un monstrueux bric à brac de nawak attend le spectateur peu préparé. Hormis le fauteuil qui marche, se lève, sort dans la rue et escalade les murs, on a en vrac : un homme qui se fait scier son avant-bras, un autre en train de se masturber sur un soutien gorge sous un drap, un oeil qui se retrouve (entre autres viscères) accidentellement dans un aspirateur, un rabbin défroqué... et le tout non pas sur des airs de parodie ou de comédie. Il y a bien deux ou trois clins d'oeil, dont le fauteuil, débout, qui jette un oeil dans la chambre où se trouve le masturbateur fou avant de le tuer à coup de fer à repasser. Mais tout ceci est joué le plus sérieux du monde, tout en ayant à l'esprit l'extrême ridicule de la situation. Ca ne marche pas à tous les coups, mais le ton est donné - et gardé jusqu'à la dernière scène. Ce qui représente le mieux les limites du film, tout comme son avantage sur le genre dans lequel il évolue. Il existe un ton, une étrangeté , une certaine ironie qu'on trouve assez rarement. Même si pas toujours réussi et abouti, et qu'il faille attendre un peu plus de 25mn avant les premières exactions du rejeton de Mobilier de Nouvelle Zélande.

Ceci posé, avec un tel sujet, on aurait aimé un peu plus de folie ambiante, de pousser vraiment le concept jusqu'au bout - ce que quelqu'un comme Peter Jackson, justement, n'hésita pas à faire à intervalles régulières au début de sa carrière. Un chouïa de gore qui semble absent, par exemple. Une narration parfois disjointe, des approximations, des rôles qui souffrent d'une substance insuffisante. Manque de moyens, certainement - on sent un budget assez bas, d'autant que Bernie Rao semble demeurer un homme orchestre présent à tous les étages de fabrication du film. Réalisateur, scénariste, producteur, directeur photo, monteur et même plus si l'on regarde le générique final!

KILLER SOFA  a cependant tout pour devenir un petit film culte. Une petite série B sortie de nulle part, au sujet qui sort de l'ordinaire, un traitement au diapason, un fauteuil qui oscille entre (légère) comédie et horreur. Aussi, des imperfections et un final qui contrevient à pas mal de stéréotypes qui rôdent systématiquement chez les presque voisins américains.  KILLER SOFA reste le meilleur film d'horreur romantique avec fauteuil au monde à ce jour. Fun, bizarre, bancal, parfois mal branlé, décalé... mais recommandé.

Après avoir enfourné la galette dans votre lecteur, il y a d’abord 3 films annonce des prochaines sorties de l’éditeur (que le menu permettra de revoir si vous optez pour aller directement au menu principal). celui-ci offre l’accès au film, au chapitrage toujours bienvenu avec l’effort de 8 chapitres aux vignettes animées, des options sonores et sous-titres et la partie suppléments.

En omettant le générique High Octane Pictures, la durée totale du film est de 80mn37, au format 2.35:1 avec signal 16/9e et sur un DVD 9, codé zone 1. On tient ici, d’après ce que nous avons eu entre les mains de la part de l’éditeur, leur meilleur DVD en termes qualitatifs. Un splendide visuel, riche en détails, aux couleurs de peau naturelles, aux contours des visages et des éléments de décors précis et avec des couleurs - nombreuses et changeantes ici- qui éclatent bien à l’écran. Niveaux de noir de bonne tenue et contrastes agréables. Un bon job.

Pour le son, le choix entre deux pistes audio anglaises: Dolby Digital 5.1 et 2.0, le tout avec des sous-titres anglais optionnels. L'option 5.1 ne sollicite pas grandement le caisson de basses et avantage particulièrement les effets musicaux et d'atmopshères. pas exceptionnel, mais ça fait le job pour offrir une expérience audiophile sympathique. Le tout avec des dialogues clairs, principalement sur les canaux avant et sans distorsion ni de souffle notable. Pour le mixage 2.0, rien de bien novateur mai fonctionel pour quiconque ne possède pas de matériel détectant le 5.1.

Au rayon supplément, hélas un peu maigre, surtout comparé  une autre édition de chez High Octane, à savoir CRISIS HOTLINE. Ici, un making of de 3 minutes, où chaque acteur présente son personnage, mais qui permet d’entrevoir le tournage, certains effets spéciaux de maquillage et mécaniques.

Puis trois films annonce de l’éditeur, dont PUMPKINS, et son tueur à tête de citrouille, le film de SF israélien OMG, I'M A ROBOT!, qui est retiré pour l’occasion ROBOT AWAKENING ainsi que le documentaire POWER OF GRAYSKULL: THE DEFINITIVE HISTORY OF HE-MAN AND THE MASTERS OF THE UNIVERSEsur la naissance de Musclor/He-Man et son parcours dans l’imaginaire collectif jusqu’à l’adaptation filmique MAITRES DE L'UNIVERS, LES / MUSCLOR, avec interventions de Dolph Lundgren et Frank Langella comprises.

Malgré une section suppléments limitée, on recommande ce DVD de KILLER SOFA, une série B qui vaut son pesant de fauteuil possédé et doté d'une qualité visuelle soignée. Si vous êtes amateur de langue anglaise, bien sûr, car aucune option francophone n'est offerte.

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
56 ans
1233 news
397 critiques Film & Vidéo
On aime
Le fauteuil tueur expressif!
un copie au visuel reussi
le fauteuil qui escalade un mur
On n'aime pas
Que sont devenues les dents du sofa promises sur la jaquette?
des bonus pantouflards
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L'édition vidéo
Killer Sofa DVD Zone 1 (USA)
Editeur
High Octane Pictures
Support
DVD (Double couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h21
Image
2.35 (16/9)
Audio
Anglais Dolby Digital Stéréo
Anglais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Anglais
  • Supplements
    • Making Of (3mn02 - VO)
    • Films annonce:
    • PUMPKINS (1mn31 VO 2.35:1)
    • ROBOT AWAKENING ( ex - OMG, I'M A ROBOT!- 1mn23 - VO avec st anglais)
    • POWER OF GRAYSKULL (1mn56 - VO - 1.78:1)
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