Octobre 1976, une bande de travailleurs saisonniers prend la route pour se rendre à une fête d'Halloween. Pas de chance, ils n'atteindront jamais leur but et ils seront contraints de participer à un jeu mortel qui se terminera à la fin de la nuit du 31 octobre !
Rob Zombie a-t-il vraiment quelque chose de neuf à nous dire ? C'est la question légitime que l'on peut se poser en découvrant son dernier film, 31. Ce qui est sûr, c'est que ceux qui ont vu ses précédents essais cinématographiques seront en terrain familier. Le cinéaste américain nous présente une nouvelle brochette de personnages hauts en couleur, dialogues vulgaires à l'appui ! Si le préambule pourrait nous faire penser à THE DEVIL'S REJECTS, très rapidement la virée en van vintage des «héros» s'orientera vers un jeu morbide où ils ne seront que des poursuivis par des croquemitaines décadents. D'un point de vue purement intrinsèque, le film n'a rien d'autre à nous apporter et 31 devient une mécanique simpliste bourrée d'idées purement artificielles. Par exemple, le cinéaste place son récit durant les années 70. Après visionnage complet du film, il apparait que cela n'a pas de réel intérêt ! Il en va de même des références que Rob Zombie distille dans son film et qui s'avèrent des clins d'oeil n'apportant aucune véritable substance à l'intrigue. Citer la répartie finale de AUTANT EN EMPORTE LE VENT ne permettra sûrement pas à 31 d'entrer au panthéon du 7ème Art, même dans le domaine de l'horreur ! Car le véritable écueil de ce 31, c'est finalement de faire comme tous les autres cinéastes régurgitant leur cinéphilie et oubliant de construire quelque chose de neuf ! Quand Tobe Hooper livrait MASSACRE A LA TRONCONNEUSE, ce n'était pas pour nous dispenser quelques hommages sur un canevas déjà vu ! Quand Wes Craven balançait LA COLLINE A DES YEUX, ce n'était pas pour nous passer le juke-box de son adolescence ! Il apparaît dès lors intéressant d'évoquer la carrière musicale de Rob Zombie. Tout d'abord avec le groupe White Zombie, puis en solo sous son pseudonyme, il a déjà sorti plusieurs albums dont les paroles et l'imagerie font directement référence à l'horreur, multipliant les allusions directes à ce type de cinéma, du muet jusqu'au cinéma Bis italien des années 70/80. La recette musicale fonctionne d'ailleurs assez bien dans son genre avec le plus souvent un refrain ou une mélodie lourdement accrocheuse ! A l'évidence, Rob Zombie tente de faire de même au cinéma et cela ne fonctionne pas. Cela explique d'ailleurs l'aspect un peu bancal de la plupart de ses films...
31 n'est même pas spécialement transgressif ! En tout cas, pas pour qui a une culture, même sommaire, du cinéma d'horreur. Prendre un nain habillé en nazi et affublé de la moustache d'Adolf Hitler, c'est amusant... Mais ça ne choquera que nos grands-mères ! De même que la vulgarité misogyne poussée à l'extrême, images crues à l'appui, paraît plutôt bête dans le registre où elle est utilisée ici et ne donne pas de Rob Zombie l'image d'un cinéaste intelligent. Ce dernier annonçait un spectacle brutal et méchant alors qu'il nous livre un film qui n'a pas une réelle étoffe cinématographique ! Rien de surprenant car 31 n'a réussi à se monter que par l'entremise de deux campagnes de financement participatif. Ce nouveau biais de levée de fond permet aujourd'hui de monter des projets indépendants. Cela n'assure pas pour autant que la grande majorité des projets seront à la hauteur des espérances. La preuve avec 31 !
Le film de Rob Zombie n'est pas stricto sensu un ratage. Il s'agit surtout d'une oeuvre marquée par l'imagerie de son auteur mais sur une structure narrative déjà vue bien trop de fois. Exceptés son sujet et ses croquemitaines, 31 déçoit en oubliant de nous surprendre et en se complaisant dans la facilité. On attendait sûrement mieux de Rob Zombie. Mais à force de concepts bâclés, on risque de ne plus rien attendre du tout de ce cinéaste !
Comme LORDS OF SALEM, du même réalisateur, Seven7 sort 31 directement en vidéo. Si les éditions américaines proposent de nombreux suppléments, dont un documentaire sur le tournage à la durée déraisonnable de plus de deux heures (quatre en version dématérialisée), les éditions françaises préfèrent se montrer ultra basiques. Des suppléments, il n'y en a pas ! Toutefois, l'éditeur propose LORDS OF SALEM sur un disque additionnel glissé dans le boîtier. De quoi découvrir, si ce n'est déjà fait, le précédent film de Rob Zombie mais en DVD seulement.
En ce qui concerne le film en lui-même, l'éditeur nous propose une belle image en haute définition agrémentée de pistes audio en DTS HD Master Audio 5.1 ! Cela permet de découvrir le film dans d'excellentes conditions, à un bémol près. Le transfert vidéo n'est pas progressif mais entrelacé. Toutefois, cela ne se ressent pas vraiment lors du visionnage.