Header Critique : CELL PHONE (CELL)

Critique du film et du Blu-ray Zone B
CELL PHONE 2016

CELL 

Clayton Riddell est dans un aéroport au moment où tous les téléphones portables se mettent à émettre un signal étrange. En quelques secondes, toutes les personnes qui l'ont entendu deviennent folles et agressent ceux qui se trouvent autour d'elles. Epargné, Clayton Riddell va entreprendre un long voyage à travers les Etats-Unis pour retrouver son fils...

L'adaptation cinématographique du roman «Cellulaire» revient de loin ! En 2006, Stephen King publie une histoire de morts-vivants qui tombe pile poil après les succès au box-office de 28 JOURS PLUS TARD et L'ARMEE DES MORTS. Les zombies ont le vent en poupe et Dimension Films flaire la bonne affaire. Très vite, les droits d'adaptation cinématographique sont achetés et les patrons de la maison de production confient le projet à Eli Roth. Deux scénaristes se mettent au travail, tout devrait se dérouler sans accroc. Eli Roth entrevoit la possibilité de réaliser un film de morts-vivants ultime avec des séquences apocalyptiques et gores ! C'est là que cela va coincer puisqu'environ un an plus tard, en 2007, Eli Roth quitte le navire en expliquant qu'il a des divergences artistiques avec les producteurs. Dans le même temps, le producteur Richard Saperstein connaît des démêlés avec ses employeurs, les frères Wenstein, qui dirigent Dimension Films. Surprenant puisque Richard Saperstein a produit pas mal de films pour cette maison de production, dont deux bonnes adaptations de livres de Stephen King : CHAMBRE 1408 et THE MIST. L'adaptation de «Cellulaire» est stoppée net et les années passent. Ce n'est que lorsque Dimension Films lâchera l'affaire au profit de Richard Saperstein, qui travaille désormais pour son propre compte, que le projet se concrétisera.

Les deux scénaristes de Dimension Films, Scott Alexander and Larry Karaszewski, ont été abandonnés en cours de route et un nouveau scénario est écrit par Adam Alleca et Stephen King lui-même ! Richard Saperstein rassemble les deux comédiens de CHAMBRE 1408, John Cusack et Samuel L. Jackson, et confie la réalisation à Tod Williams. Toutefois, une fois le tournage terminé et le film complété, il va une nouvelle fois connaître de gros problèmes. Clarius Entertainment, la maison de distribution, a pris le film sous son aile pour le lancer aux Etats-Unis. Mais cette société a déjà subi pas mal de revers financiers auparavant, ce qui va bloquer le film durant encore deux ans et demi ! Il faudra attendre une nouvelle passation vers un autre distributeur pour qu'il soit enfin visible et ce dix ans après l'achat des droits du livre original... Mais si à l'origine le film aurait dû être largement distribué dans les salles, il ne connaîtra qu'une diffusion très anecdotique aux Etats-Unis et sera commercialisé en même temps en vidéo !

Un film qui reste coincé sur une étagère durant plusieurs années après son tournage, c'est rarement un gage de qualité. Il y a pourtant quelques exceptions, comme LA CABANE DANS LES BOIS. Pour CELL, qui deviendra CELL PHONE en France, il est difficile de trancher. En effet, si le film de Tod Williams est plutôt appréciable, il n'en reste pas moins une oeuvre un peu bancale... Le réalisateur de PARANORMAL ACTIVITY 2 ne fait pas spécialement d'étincelles, ici, avec une mise en image peu inventive. Si l'on retrouve le duo de CHAMBRE 1408 ainsi que les comédien Stacy Keach et Isabelle Fuhrman, CELL PHONE ne brille pas non plus par une interprétation exceptionnelle. Mais alors que reste-t-il au film ?

CELL PHONE a le gros avantage de nous proposer un film de morts-vivants qui se démarque un peu des autres oeuvres du genre. Plus qu'une simple histoire de «morts-vivants», il s'agit d'une infection qui change radicalement le comportement des êtres humains. Sans être très novatrice, l'idée de Stephen King est de créer une infection très atypique. La première demi-heure de CELL PHONE reste pourtant assez conventionnelle et nous propose des séquences qui pourraient sortir de la plupart des films de «morts-vivants» ou d'«infectés» diffusés ces dernières années. CELL PHONE dévoile réellement sa différence au fur et à mesure de son déroulement. Cela risque d'être un peu frustrant pour les plus cartésiens puisque l'intrigue met en place de nombreuses et bonnes idées qui ne seront le plus souvent que survolées ou à peine effleurées. A l'évidence, l'adaptation du livre aurait gagné à être développée sur une longueur plus importante car les zones d'ombres de l'intrigue restent plutôt nombreuses. Mais CELL PHONE réussit tout de même à se montrer intriguant et surprenant dans sa façon d'appréhender un concept déjà très largement utilisé avec des règles presqu'immuables depuis LA NUIT DES MORTS-VIVANTS de George Romero. Si le réalisateur américain critiquait la société de consommation américaine avec ses morts-vivants déambulant dans le centre commercial de ZOMBIE, Stephen King s'intéresse quant à lui à la dématérialisation des communications qui, d'une certaine manière, pourrait mener à des changements sociaux et à une déshumanisation. Le sujet avait d'ailleurs déjà été traité dans KAIRO de Kyoshi Kurosawa et son remake amércain, PULSE. Mais ces idées sont renforcées dans CELL PHONE où les êtres humains deviennent des zombies interconnectés par les ondes téléphoniques. Dommage que cela ne soit pas traité de façon plus approfondie. Au moins, le film va jusqu'au bout du concept avec une séquence finale absurde et très réussie pour évoquer tout cela. Par ailleurs, il faut le reconnaître, plusieurs plans du film ne sont pas des plus naturels, ce qui risque de diviser ceux qui hurlent dès qu'ils aperçoivent des effets spéciaux numériques hésitants. Peu importe, malgré ses nombreux défauts, CELL PHONE s'avère au final, et contre toute attente, plutôt sympathique.

Pour éviter les déconvenues, il est bon de préciser à nouveau que le film ne donne aucune réponse à plusieurs idées exposées. On peut se faire sa propre théorie ou pester sur le fait que Stephen King rate la plupart des adaptations cinématographiques de ses livres lorsqu'il travaille de trop près dessus ! Enfin, les plus observateurs ne manqueront pas de noter l'apparition de Lloyd Kaufman, le patron de Troma, dans une courte séquence au début de CELL PHONE.

En France, Marco Polo Production propose de découvrir CELL PHONE en Blu-ray ou en DVD. L'édition Blu-ray permet de suivre le film en haute définition avec un transfert de l'image très honnête mais qui n'est pas pour autant ce que nous avons vu de plus bluffant. Les pistes sonores sont quant à elles plus travaillées et proposent des mixages DTS HD Master Audio 5.1 qui assurent le spectacle. Et l'on peut opter pour la version originale sous-titrée ou un doublage français.

En plus du film, il n'y a qu'un seul et unique supplément. Il s'agit d'une petite Featurette intitulée "L'envers du décor" où l'on n'apprendra pas grand-chose sur la création du film. C'est un amalgame d'interviews du réalisateur et des comédiens qui, le plus souvent, paraphrasent ce que l'on peut voir dans le film. Quelques images de tournage sont tout de même présentées pour illustrer le propos des divers intervenants. Evidemment, on n'apprendra rien sur les démêlés de production. On ne saura pas non plus comment Xavier Gens se retrouve crédité au générique parmi les producteurs. Ce supplément a juste le mérite d'exister !

Rédacteur : Antoine Rigaud
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Une vision différente du film de zombie
La fin ironique
On n'aime pas
Pas mal d'idées laissées à l'abandon
Bien qu'estimable, c'est un film un peu bancal
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L'édition vidéo
CELL Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Marco Polo
Support
Blu-Ray (Simple couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h37
Image
2.35 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio 5.1
Francais DTS Master Audio 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • L'envers du décor (12mn)
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