Après une chute qui aurait dû être mortelle, Duane Bradley et son frère difforme sont emmenés à l'hôpital. Ils ne tardent pas à s'échapper, évitant la Police mais aussi les journalistes...
Après BASKET CASE, Frank Henenlotter va éprouver quelques difficultés à monter son second long-métrage, ELMER LE REMUE MENINGE. Ce sera un peu moins compliqué pour ses films suivants. Frank Henenlotter entre en contact avec James Glickenhaus qui, à ce moment là, dirige Shapiro-Glickenhaus Entertainment. A l'origine, Frank Henenlotter n'a pas vraiment l'idée de réaliser une suite à BASKET CASE. D'ailleurs, les deux personnages principaux meurent à la fin du premier film et il apparaît donc improbable de faire une suite. Frank Henenlotter propose le sujet de FRANKENHOOKER. James Glickenhaus se montre enclin à produire le film mais il aimerait également produire un BASKET CASE 2. Frank Henenlotter accepte de réaliser cette suite afin de pouvoir tourner, dans la foulée et rapidement, FRANKENHOOKER. A l'origine, le réalisateur n'a pas envie de réaliser une suite directe et propose de mettre en scène un film relié de façon éloignée qui s'appellerait HOUSE OF FREAKS. Sur l'insistance du producteur, le film sera bel et bien titré BASKET CASE 2 et Frank Henenlotter devra modifier son idée originale pour y intégrer les deux frères siamois. Au début du film, on nous révèle qu'ils ne sont pas morts et sont transportés à l'hôpital. BASKET CASE 2 est ainsi une suite directe ne laissant aucun temps morts entre les deux films ! Toutefois, la continuité visuelle n'est pas assurée car les moyens mis en oeuvre dans cette suite sont bien plus importants et la mise en image en ressort nettement réhaussée. Il y a donc une grosse différence entre le 16mm un peu brut de BASKET CASE et les images de BASKET CASE 2 tournées directement en 35mm avec un budget plus de cinquante fois supérieur !
Puisque Duane Bradley ne meurt pas au début de BASKET CASE 2, le comédien Kevin Van Hentenryck reprend son rôle avec néanmoins une coupe de cheveux plus contemporaine. Pour le reste, Frank Henenlotter propose une suite en total décalage avec l'original. Pas question pour le cinéaste de reproduire ce qu'il a déjà fait quelques années auparavant. Ce nouveau film ne fait pas la part belle aux rues new-yorkaises. Privé de cet élément qui faisait l'un des charmes du film original, BASKET CASE 2 est une comédie horrifique plus affirmée. Frank Henenlotter développe encore plus ici la figure du monstre. Et pour cause puisque la créature du film intègre une troupe de monstres encore plus improbables. Cette galerie de créatures est issue de l'imagination fertile de Frank Henenlotter et du maquilleur Gabe Bartalos. A l'évidence, Frank Henenlotter a une certaine tendresse pour ses monstres. Le film développe des réflexions sur les figures monstrueuses et leur difficulté à s'épanouir dans un monde conformiste. Le cinéaste critique au passage la Presse à sensation ainsi que l'exploitation des véritables monstres dans des foires. Cela permet de développer une nouvelle brochette de personnages outranciers ! BASKET CASE 2, bien qu'éloigné du premier film, propose un prolongement réussi pour peu que l'on adhère à ce changement de braquet. Ce qui est sûr, c'est que Frank Henenlotter ne s'est pas assagi. L'épilogue final, totalement inattendu, allie mauvais goût et folie pure ! BASKET CASE 2 mérite donc d'être redécouvert avec l'esprit ouvert pour goûter pleinement à cette suite !
Carlotta propose de redécouvrir BASKET CASE 2 dont les éditions Blu-ray et DVD sortent en même temps que celles de trois autres films de Frank Henenlotter : BASKET CASE, BASKET CASE 3 et FRANKENHOOKER. Comme déjà évoqué, le format plein cadre hérité du tournage 16mm laisse la place ici à une image bien plus ciselée dans un format panoramique. Le transfert 1080p permet d'admirer à loisir chaque détail des créatures aussi aberrantes qu'irréelles. Autant le dire, c'est toujours surprenant de redécouvrir des films vus il y a longtemps, pour la plupart en VHS, sur un disque en haute définition.
La partie sonore donne le choix entre le doublage français ou la version originale sous-titrée. La piste française n'est pas probante d'un point de vue artistique et elle ne propose le son qu'en mono comme à l'origine. La version originale anglaise est mieux lotie puisque le film avait été mixé en Dolby Stéréo. Dans son genre, cette piste audio est plutôt bien faite. Ne vous attendez pas à des effets impressionnants mais le rendu sonore est réussi et donne de l'ampleur essentiellement à la musique.
Le gros point noir de cette édition, et d'une manière générale des titres de la «Midnight Collection», c'est le contenu additionnel. Il faut se contenter uniquement de la bande-annonce, ce qui est pour le moins dommage en 2016 et de la part de Carlotta qui nous avait habitués à peaufiner ses diverses éditions. Ne soyons pas négatifs, au moins, le film est distribué en Blu-ray et DVD en France et au prix plutôt accessible d'environ quinze euros lors de sa sortie initiale.