Grâce à son pote Lucille, Melvin Hesper réussit à se rendre à une audience du tribunal pour tenter d'obtenir un droit de visite auprès de son fils. Sa gueule de bois de la veille et son tempérament soupe au lait risquent de jouer en sa défaveur ! Pourtant, les proches de Melvin savent qu'au fond de lui, il détient des ressources insoupçonnées qui pourraient le transformer en quelqu'un de meilleur !
Dans SPIDER-MAN, le film de Sam Raimi, l'Oncle du héros lui disait "un grand pouvoir implique de grandes responsabilités". AMERICAN HERO s'approprie cette maxime sur l'une des affiches américaines et la détourne pour en arriver à "With great power comes zero responsibility"("De grands pouvoirs donnent zéro responsabilité"). Le film prend à contre-pied le statut habituel du super-héros et nous offre un décalage complet (ou presque). Car justement, ses responsabilités, le personnage principal de AMERICAN HERO ne les prend pas. Divorcé en raison de son comportement, il tente maladroitement d'obtenir un droit de visite auprès de son fils dont la garde a été confiée à son ex-femme. Mais plutôt que se racheter une conduite, son tempérament le force à vivre de manière oisive, zonant avec ses potes et participant à des fêtes à base d'alcool, de drogue et de sexe. Pas le meilleur environnement pour élever ou ne serait-ce qu'accueillir un enfant durant quelques jours. En cela, il n'est pas sans rappeler le héros impulsif de HANCOCK, lâchant des jurons ou donnant des conseils inappropriés à un gamin. Tout comme dans HANCOCK, le personnage principal de AMERICAN HERO a aussi du mal à se prendre en main. Il n'en est pas pour autant un mauvais bougre puisqu'il est un héros anonyme ayant sauvé de nombreuses personnes lors du passage de l'ouragan Katrina sur la Nouvelle-Orléans. Cet environnement sert le propos de AMERICAN HERO. En effet, la conclusion du film, ce n'est pas de nous dire que l'on devient un héros avec des super pouvoirs. En réalité, c'est surtout en devenant un «bon père» que l'on atteint le statut de "héros" dans le coeur d'un enfant et de ceux qui l'entourent.
L'issue de AMERICAN HERO a de quoi surprendre car l'orientation prise par le héros n'est pas nécessairement évidente en suivant l'histoire. Au final, le parcours rédempteur du héros apparaît comme une facilité narrative cousue de fil blanc. La faute à une mise en image qui emprunte à la mode des faux documentaires. Sans que cela ne soit clairement spécifié, on finit par comprendre que le point de vue de la caméra est celui d'une équipe réalisant un reportage sur le personnage principal du film. Cet aspect pseudo-documentaire est renforcé par l'adjonction de petites interviews face caméra. Ce choix dessert au final AMERICAN HERO puisque ces intermèdes ont tendance à mettre de la distance avec ce qui se déroule dans le film. On imagine pourtant que cette idée servait à créer plus de réalisme de façon à donner plus de corps aux images prises sur le vif. Au contraire, AMERICAN HERO, pourtant pétri de bonnes intentions, se montre de plus en plus artificiel au fur et à mesure que l'histoire se dévoile. Pas mal de séquences apparaissent plutôt gratuites, comme celles se déroulant dans une casse et mettant en avant les super pouvoirs du héros. Il en va de même de tout ce qui concerne les tests scientifiques qui n'apportent pas beaucoup d'eau au moulin d'AMERICAN HERO si ce n'est d'arriver à la durée d'un long-métrage.
A partir de là, le film s'avère très inégal. Les effets spéciaux sont le plus souvent bluffant, compte tenu du type de prise de vue. Stephen Dorff et Eddie Griffin offrent des prestations crédibles. Et, du coup, les personnages principaux en deviennent attachants. De même, la mise en avant d'un quartier défavorisé plutôt chaleureux, filmé caméra au poing, a de quoi séduire. Malheureusement, le film écrit et réalisé par Nick Love manque un peu de substance et a donc du mal à convaincre sur la durée.