Header Critique : SHUT IN

Critique du film et du Blu-ray Zone B
SHUT IN 2015

 

Anna vit avec son frère en phase terminale d'une maladie. Lorsqu'il décède, Anna reste seule dans la maison familiale isolée. Le jour de l'enterrement, elle ne se résout pas à assister à la cérémonie. Malheureusement, c'est le moment où un groupe d'hommes décident d'investir la maison pour y dénicher un magot, pensant qu'ils seront tranquilles durant quelques heures !

Avant INTRUDERS, Adam Schindler et Brian Netto ont écrit et produit de manière indépendante un premier long-métrage d'horreur. DELIVERY s'inscrivait dans le registre du film tourné à la première personne («found footage»). Associés de nouveaux et bien qu'ils n'aient pas écrit le scénario, INTRUDERS suit un concept déjà usité avec succès. Le point de départ de INTRUDERS ne laisse planer aucun doute. Le film de Adam Schindler, coproduit avec Brian Netto, se rattache aux histoires d'invasions domestiques ou plutôt «Home invasion» pour conserver son appellation la plus connue. A l'origine, il s'agit de films policiers où des truands retiennent une famille à l'instar de LA MAISON DES OTAGES de William Wyler ou bien CHANTAGE de Kinji Fukasaku. Tout en conservant cette base criminelle, quelques films vont tirer ce concept vers l'horreur psychologique comme SEULE DANS LA NUIT de Terence Young ou bien en le rattachant assez logiquement au «Rape & Revenge» comme dans LA DERNIERE MAISON SUR LA PLAGE de Franco Prosperi et même LA MAISON AU FOND DU PARC de Ruggero Deodato.
Cette mouvance du «Home invasion» a continué de perdurer et connaît même ces dernières années un regain de popularité dans des œuvres très diverses, parfois très éloignées de l'horreur. Dès lors, il devient un peu difficile de sortir du lot avec une recette plutôt basique : un ou plusieurs agresseurs font des misères à un ou plusieurs habitants d'une demeure avant qu'une violente revanche vienne clore l'intrigue. Autant dire que l'on connaît dès le départ l'issue d'un «Home invasion» ainsi que la structure de son histoire. Quelques films ont tenté de renouveler ce type de films en leur ajoutant des événements inattendus. C'est ainsi le cas du SOUS-SOL DE LA PEUR de Wes Craven, de SERIAL KILLERS de Mike Mendez ou encore THE COLLECTOR de Marcus Dunstan. Ce dernier, plutôt malin, mixait les pièges d'un SAW dans une histoire d'intrusion domestique histoire de surfer sur des recettes porteuses. Tout cela nous ramène donc à cet INTRUDERS qui tente de se démarquer à sa façon. Mais le concept a déjà été utilisé, distordu et perverti au point que le film de Adam Schindler ne fait pas preuve d'une très grande originalité et donne même une impression, par endroits, de déjà vu… Il ne lui reste donc qu'à se reposer sur une éventuelle efficacité !

Astucieux, INTRUDERS limite les frais en confinant son histoire dans un lieu unique et en alignant seulement une demi-douzaine de comédiens. Comme dans SEULE DANS LA NUIT, son personnage principal est affublé d'un handicap. On remplace ici la cécité par l'agoraphobie ce qui devrait empêcher la jeune femme de s'enfuir. L'idée est intéressante mais il s'avère qu'elle n'est pas totalement exploitée, servant surtout à confiner l'action dans la maison. En dehors de deux petites scènes, ce handicap sert finalement surtout de justification. Quoi qu'il en soit, le film réserve tout de même quelques surprises et nous emmène parfois sur de fausses pistes comme l'étrange scène d'ouverture. Mais le souci, c'est que le visuel de l'affiche et la bande-annonce du film ont tendance à en dévoiler un peu trop. Pour découvrir au mieux INTRUDERS, il est donc conseillé de ne pas trop se documenter avant de le visionner. En tout cas, compte tenu des moyens mis en œuvre, le film de Adam Schindler exploite plutôt bien son lieu unique et sa distribution minimaliste. Tout n'est pas réussi, quelques baisses de rythme ou des dialogues peu naturels parsèment ce thriller horrifique qui ménage tout de même quelques surprises. Mais la relative originalité de INTRUDERS ne pourra être appréciée qu'en fonction du bagage cinéphile des spectateurs !

Après avoir fait le tour des festivals sous le titre SHUT IN, les producteurs font le choix d'un changement de nom pour éviter d'être confondu avec un autre film mettant en scène Naomi Watts. Le nouveau titre ne fait pourtant pas très innovant et risque de poser les mêmes soucis puisqu'il existe encore plus de films portant le nom de INTRUDERS. C'est donc le titre qui est utilisé pour la sortie du film en vidéo chez les revendeurs français. Metropolitan donne le choix entre une édition DVD ou un Blu-ray. C'est sur ce dernier que nous avons découvert le film et donc profité d'une très belle image en haute définition et au format respecté (2.35 en 1080p/24). Les pistes sonores en DTS HD Master Audio 5.1 sont plutôt sobre, instaurant surtout des effets le plus naturellement possible et sans en faire des tonnes. Evidemment, si l'on opte pour la version originale, il est possible d'afficher un sous-titrage en français.

En complément, le Blu-ray (ainsi que le DVD) permet de voir un court making-of très promotionnel. A côté, on trouve aussi plusieurs interviews du réalisateur, de l'un des scénaristes ainsi que des comédiens. A l'évidence, ces interviews brutes ont servi à l'assemblage du making of. C'est néanmoins là que l'on trouve le maximum d'informations sans pour autant glaner de véritables révélations sur le tournage et la création d'INTRUDERS. Enfin, on peut aussi voir la bande-annonce du film, qui révèle pas mal son contenu, avec le choix entre la version originale sous-titrée ou le doublage français. Toutefois, le Blu-ray ainsi que le DVD contiennent un petit bonus caché. Il s'agit de trois minutes de tournage, sans commentaire ni explication ! Pour finir, comme d'habitude chez l'éditeur, on peut aussi voir une bande-annonce à l'insertion du disque. Ici, il s'agit de celle de REGRESSION.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
55 ans
10331 news
573 critiques Film & Vidéo
4 critiques Livres
On aime
La gestion assez astucieuse des moyens mis en œuvre
Quelques surprises et moments de tensions réussis
On n'aime pas
Peu original si l'on connaît déjà bien ce type de films
RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire

Notes des lecteurs
Votez pour ce film
Vous n'êtes pas connecté !
-
2 votes
Ma note : -
L'édition vidéo
SHUT IN Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Support
Blu-Ray (Simple couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h29
Image
2.35 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio 5.1
Francais DTS Master Audio 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Making-of (3mn24)
      • Interviews
      • Beth Riesgraf (3mn31)
      • Martin Starr (2mn53)
      • Rory Culkin (1mn40)
      • Adam Schindler (6mn38)
      • David K. White (5mn35)
    • Bande-annonce
    Menus
    Menu 1 : SHUT IN
    Autres éditions vidéo