Réfugié dans les souterrains de New York, Matt Cordell (Robert Z'Dar) tente de se venger de ceux qui l'ont injustement emprisonné et mutilé. Après la mort de Theresa Mallory (Laurene Landon) et Jack Forrest (Bruce Campbell), il trouve sur son chemin l'inspecteur McKinney (Robert Davi). Celui-ci découvre la vérité concernant Matt Cordell, héros déchu et coupable d'avoir voulu mettre à jour un système corrompu.
Malgré une sortie cinéma médiocre, MANIAC COP se révèle un champion des vidéoclubs et des ventes, aussi bien aux Etats-Unis qu'à travers le reste du monde. William Lustig et Larry Cohen réussissent à rassembler un budget supérieur pour MANIAC COP 2. Plus violente, plus rythmée, plus d'action... Cette suite devient subitement l'une des meilleures séries B de la fin du XXème siècle. Rien que ça !
Alors que le premier MANIAC COP se dotait d'un budget de 1,2 millions de dollars, les financiers anglais qui rachètent les droits en mettent quatre sur la table de manière à produire une suite. De ce fait, la séquelle gagne en épaisseur sur quasiment tous les points. Des cascades encore plus spectaculaires, des explosions plus impressionnantes, une violence inouïe, quelques débordements gore, une photographie plus élaborée, une tête d'affiche reconnue internationalement, Robert Davi vient d'incarner le méchant d'un James Bond (PERMIS DE TUER). Si bien que le film fait sa première mondiale au Marché du Film de Cannes en 1989, à l'Olympia 1 : il s'avère un total succès en ventes et sorties mondiales. Mieux encore, MANIAC COP 2 sortira au cinéma dans beaucoup plus de pays que son prédécesseur.
Avec cette suite, William Lustig n'a jamais caché qu'il souhaitait faire référence au FILS DE FRANKENSTEIN de Rowland V. Lee. Il a spécifiquement demandé à Leo Rossi, pour son interprétation du tueur en série Turkell, de s'imaginer en Igor (joué par Bela Lugosi dans le film de 1939). Mis à part ce clin d'œil, le scénario écrit par Larry Cohen s'avère une nouvelle version améliorée du premier opus. Certes, l'action embraye directement sur la fin du premier métrage avec Matt Cordell plongeant dans l'eau du port de New York City. Le canevas se répète en écartant rapidement les personnages principaux du film précédent au profit d'un nouveau casting dont l'excellente Claudia Christian (ARENA, HIDDEN, RETOUR A LA VIE), Michael Lerner (ANGOISSE, BARTON FINK) ainsi que Charles Napier qui devient un peu plus mainstream que de courir à poil dans CHERRY HARRY AND RAQUEL de Russ Meyer ou encore SUPERVIXENS du même auteur.
Le réalisateur s'est entouré de sa fidèle équipe : James Lemmo (VIGILANTE, MANIAC COP, HIT LIST) à la photographie, Jay Chattaway pour la partition dont le titre de fin «Maniac Cop Rap» gagnera un popularité inattendue, encore aujourd'hui. A noter que l'acteur Leo Rossi tourna d'autres films avec William Lustig, dont l'intéressant PSYCHO KILLER ou encore HIT LIST. Larry Cohen appuie un peu plus son style du solitaire confronté à la société, en prenant à rebrousse-poil les stéréotypes sociétaux. Un bébé tueur alors que supposé représenter l'innocence même (LE MONSTRE EST VIVANT) ou encore l'ambulance transportant vers la mort alors que supposée rassurer par son arrivée au moment d'un drame (L'AMBULANCE)... Ici, même schéma, le policier devant protéger son prochain ne fait que l'exécuter.
Le traitement est assez grossier et le scénario empile les situations les plus improbables. Inutile de chercher une quelconque profondeur psychologique ou de finesse d'exécution : il n'y en a pas. Mais ce que MANIAC COP 2 n'a pas en psychologie, il le rattrape en efficacité, punch et extravagance dans la mise en image. La scène de poursuite en taxi avec Laurene Landon et Claudia Christian se déroula dans les rues de West New York. William Lustig aime à préciser que cela ne fut possible que grâce aux policiers locaux qui avaient besoin d'un peu d'argent pour Noël. De ce fait, il put se permettre en pleine rue des cascades plus folles les unes que les autres. Et il s'agit bien du maître mot ici : toujours plus fou, toujours plus barré, toujours plus fort. Ainsi, les séquences d'action s'enquillent dans la joie la plus totale du spectateur. Sans que le récit, même si émaillé de trous béants, ne se perde en route. En fait, il n'existe pratiquement aucun temps mort. Le duo Larry Cohen/William Lustig fonce à plein régime vers le sommet de la série B. Et ils y arrivent, les bougres, entre dénonciation de la corruption, des meurtres sauvages, des trainées de sang, une tronçonneuse, de dangereuses cascades et des explosions dantesques, tout y est !
MANIAC COP 2 s'avère de ce fait indispensable à toute collection vidéo. Et pour celles et ceux qui ne collectionnent pas, pas de souci. Le film est indispensable tout court ! Bourré d'énergie, avec une mise en scène coup de poing, sans fioriture ni effets spéciaux numériques, MANIAC COP 2 déborde de talent avec une véritable hargne et une joie de tout mettre en l'air. On adore !
Le Blu-ray américain sorti pour Blue Underground est juste MAGNIFIQUE. C'est un must have. Mieux, il est disponible dans un boîtier offrant à la fois le DVD et le Blu-ray, les deux disques n'étant pas zonés et proposant même des sous-titres français. Franchement, comment s'en priver ? Tout fan de série B, de fantastique et d'action qui se respecte et qui se trouve en zone francophone peut donc effectuer un achat tranquille !
MANIAC COP 2 a bénéficié d'un luxueux traitement avec un transfert 4K à partir du négatif original. Et le résultat en 1080p/24, au format cinéma 1.85:1, apparaît cristallin à l'écran : probablement le plus beau travail à ce jour sorti par Blue Undergound ! Les détails apparaissent de manières invraisemblables. Les gros plans sur le visage de Robert Davi font carrément peur à force de précision sur les traits, les contours et la teinte de peau ! Pour se convaincre, il n'y a qu'à regarder la scène d'ouverture du hold-up : le travelling latéral sur les rayons de la supérette permettent de distinguer l'ensemble des marques présentes sur les rayonnages, avec même une tasse de café en plastique oubliée par un membre de l'équipe technique ! Le film ayant été tourné majoritairement de nuit, les niveaux de noirs sont juste bluffants, sur la poursuite en taxi, parmi d'autres moments. Le respect du grain d'origine est bien là aussi... Bref, un sans faute !
Pour l'audio, c'est une orgie de pistes sonores : deux pistes multi canal (DTS HD Master Audio 7.1 et Dolby Digital 5.1 EX) ainsi qu'un Dolby Surround 2.0 d'époque. Avec, en prime, une piste musicale isolée, une partition plus audacieuse que celle de MANIAC COP, toujours de Jay Chattaway, et présentée ici en DTS HD Master Audio 2.0. Enregistré à l'origine en Dolby Stereo SR, le film n'a jamais été proposé de manière aussi aussi optimale, en tous cas, certainement pas dans les salles de cinéma. A noter que le film avait connu une distribution cinéma en France et Metropolitan Filmexport avait réalisé pour l'occasion un mixage stéréo du doublage français. Les plus nostalgiques se souviendront d'ailleurs que la VHS Delta Video était également en stéréo ! Cela dit, ce doublage français n'est pas proposé sur les DVD et Blu-ray de cette édition. Ici, nous retrouvons seulement la version originale anglaise qui explose littéralement dans son mixage 7.1. L'ensemble des enceintes est mis à contribution, non seulement en puissance mais également en profondeur des effets sonores ou de précision de l'excellente musique de Jay Chattaway... Les dialogues sont infiniment clairs, se détachant parfaitement de l'action. A noter à titre de comparaison que le DVD offre un mixage DTS 6.1 ES, ainsi que des pistes Dolby Digital 5.1 et 2.0 avec, toujours, le commentaire audio et la piste musicale isolée, séparés mais en Dolby 2.0.
Les spectateurs non anglophiles auront un très large choix de sous-titres. Car ce disque de Blue Underground propose des traduction dans une quinzaine de langues différentes. De ce fait, les amateurs francophiles auront même le choix entre des sous-titres québécois et français ! Néanmoins, il est bon de préciser que si le film est bien sous-titré dans un grand nombre de langues, les suppléments ne disposent, quant à eux, d'aucune traduction !
Le premier morceau de choix : le commentaire audio de William Lustig et, curieusement, Nicolas Winding Refn. Ce dernier est non seulement un fan, mais également un modérateur assez doué. Rien que pour des échanges savamment dosés, le commentaire vaut très largement le détour. L'exercice reste surtout pétri d'anecdotes de tournage, parfois peu en rapport avec ce qu'il se trame à l'écran. Ecouter par exemple William Lustig raconter les relations tendues avec son producteur pendant le tournage, jusque vers la 40ème minute, jusqu'à ce que Nicolas Winding Refn reprenne le contrôle en mentionnant Leo Rossi dans la scène du club de striptease. William Lustig reste ce qu'on appelle un «bon client» volubile et passionnant.
Ensuite, on se dirige vers le making-of, «Back to the beat », avec interventions de l'ensemble de l'équipe du film. De l'élaboration de la séquelle à l'annonce de la participation de Robert Davi au distributeur français en passant par le contentieux entre Claudia Christian et William Lustig ou encore la méthode de travail de Leo Rossi. Pas de langue de bois, des commentaires parfois peu politiquement correct et toujours fun (mention à Michael Lerner)... Un regret : pour un film qui s'appelle MANIAC COP 2, on n'entend pas vraiment s'exprimer de manière intéressante l'acteur concerné, Robert Z'Dar. En écoutant ensuite la session de Questions/Réponses après la projection du film à Cinefamily, il y a pas mal de redites contenues déjà dans le making-of. Mais peu importe, William Lustig est un amoureux du cinéma et des spectateurs, et ça se voit. Les suppléments permettent encore de voir une scène coupée (les news du soir par Sam Raimi !) ainsi qu'une impressionnantes galeries de photos, de posters et de jaquette vidéo. Des documents glanés à peu près partout à travers le monde ce qui permet d'ailleurs de voir le dossier de presse français !
Pour les plus curieux, il y a un bonus non répertorié : en se déplaçant vers la gauche en direction de la silhouette de Matt Cordell sur le sous-menu «Extras », elle sera surlignée en jaune. Il ne reste plus qu'à valider pour accéder à une Featurette d'époque, prise sur le vif du tournage et pour l'émission Movie Time. Il s'agit d'ailleurs du seul supplément proposé en définition standard. Le reste des suppléments étant présenté en haute définition sur le Blu-ray !