Quatre utilisateurs du réseau social All2gthr sont les heureux gagnants d'un concours. Ils se retrouvent à l'aéroport pour embarquer dans un jet privé qui doit les emmener aux Etats-Unis avec la promesse de nombreux cadeaux sur le chemin. Néanmoins pour remporter les divers prix, il va falloir participer à des jeux…
Originaire de Cardiff au Royaume Uni, John Shackleton et David Shillitoe ont l'idée de développer un film à tout petit budget qui centrerait son intrigue autour d'un réseau social. Les deux jeunes producteurs écrivent la trame de l'histoire en quelques pages avant de confier la rédaction d'un véritable scénario à Frazer Lee, lui aussi implanté à Cardiff. Et si John Shackleton a déjà réalisé des publicités, documentaires et courts-métrages, il va se cantonner au poste de coproducteur, laissant la mise en scène de ALL2GTHR à Chris Crow, ce dernier venant de se faire connaître avec un survival titré DEVIL'S BRIDGE. Entre-temps, le film va changer de titre pour adopter un plus évocateur PANIC BUTTON. Néanmoins, ce nouveau nom, moins cryptique, n'a pas de grand rapport avec l'intrigue ! Il ne s'agit pas ici d'une resucée de PANIC ROOM et il n'y est, à vrai dire, aucunement question d'un bouton comme dans THE BOX...
PANIC BUTTON regroupe quatre protagonistes n'ayant rien en commun pour les enferme dans un espace clos. Evidemment, cela ramène le souvenir de deux métrages, CUBE et SAW, qui ont ensuite été copiés plus ou moins adroitement. Et pour cause, les deux films en question ont été d'énormes succès alors que leur concept limitait les coûts de production. Malheureusement, cela nécessite aussi d'être un peu malin et PANIC BUTTON ne l'est pas vraiment. John Shackleton et David Shillitoe ont tout de même une bonne idée. Celle d'évoquer les dérives d'internet et plus particulièrement des réseaux sociaux. En ligne de mire de PANIC BUTTON, il y a surtout FaceBook. Bien sûr, le métrage ne le cite pas et adopte un réseau social fictif nommé «All2gthr». Les producteurs du film mettront d'ailleurs en place un faux réseau social portant ce nom pour la promotion du film. Dans le film, il s'agit donc d'un réseau social où l'on va partager des informations personnelles, des photos et communiquer avec les autres utilisateurs grâce à diverses passerelles. PANIC BUTTON place alors ses personnages face à une réalité un peu gênante. En effet, ils se trouvent confronté à un interlocuteur qui connaît tout de leur vie, que ce soit leurs habitudes, leurs parents et amis ainsi que leurs secrets. Il ne s'agit pas vraiment de science-fiction, ce que montre le film est largement crédible d'un point de vue technique en ce qui concerne la façon de récupérer des informations sur autrui. Pour le reste, il y a de quoi être un peu plus dubitatif !
Car malgré de bonnes intentions et une idée astucieuse, il faudra être dans de bonnes dispositions pour apprécier un métrage où l'on suit quatre personnages franchement peu sympathiques. Sachant que la majeure partie du film se situe dans un petit jet privé avec seulement ces deux femmes et deux hommes, cela handicape grandement le métrage. Sur un même sujet, il y avait certainement de quoi faire un métrage plus engageant avec des joutes verbales passionnantes, particulièrement sur un tel sujet. Mais PANIC BUTTON est plutôt terne dans les échanges entre les divers protagonistes. La première partie à l'intérieur de l'avion est d'ailleurs très répétitive donnant au film un côté mécanique peu naturel. Mais, bizarrement, c'est la partie qui sombre vers le thriller horrifique qui fonctionne le moins. PANIC BUTTON atteint alors ses limites et dévoile un aspect fauché où l'on passe de l'intérieur d'un jet privé à quelques séquences tournées à la va-vite en vidéo. Le résultat s'avère peu probant et les divers rebondissements seront dès lors bien peu crédibles ! Mais le gros souci de PANIC BUTTON, c'est surtout de ne pas vraiment aller au bout des thèmes qu'il expose. Ce qui donne l'impression que le tout n'est qu'un prétexte gratuit pour mettre en boîte un petit film d'horreur qui surfe maladroitement sur les suets sociaux du moment. PANIC BUTTON s'ouvre même sur un petit message indiquant que le film s'inspire de différentes histoires vraies partagées sur les réseaux sociaux. On suppose que les scénaristes se sont baladés sur leurs réseaux sociaux préférés pour y glaner quelques anecdotes de manière à étoffer leurs personnages. Au XXIème siècle, on peut donc suivre à la trace tout le monde, même dans la plus extrême vacuité, mais aussi se passer d'imagination pour piller la vie des autres de manière à écrire des films insipides !
Pas de sortie en salles sur le territoire français pour PANIC BUTTON qui est distribué directement en vidéo. Le Blu-ray est techniquement curieux. A l'insertion du disque, on peut découvrir un message d'avertissement en 1080p/24, soit une image en haute résolution (1920x1080) en mode progressif et avec un défilement à 24 images par seconde (comme au cinéma). Le souci, c'est que le reste du disque est en 1080i/50hz, que ce soit le menu et le film. Un peu gênant dans le sens ou la norme sur un Blu-ray, pour un film, n'est pas de proposer une image entrelacée et ne respectant pas la bonne vitesse de défilement. Cela dit, ce problème est récurrent chez les petits éditeurs qui éditent des Blu-ray. Pour le son, autre étrangeté, les pistes sonores sont en Dolby Digital 5.1 alors que l'on a plutôt l'habitude de bandes-son non compressées sur les Blu-ray. Apparemment, l'éditeur a été au plus simple. On s'en rend d'ailleurs compte en ce qui concerne les suppléments qui sont inexistants ! Heureusement, le son est certainement ce qui fait le plus riche dans PANIC BUTTON. Mais il faut prendre en compte que cela aurait sûrement été plus appréciable avec une piste en LPCM non compressé, en DTS HD Master Audio ou en Dolby TrueHD. Quoi qu'il en soit, il y a pas mal d'ambiances et effets réussies qui donnent un peu plus de coffre au métrage. L'image même si elle est entrelacée affiche bien de la haute définition. Rien d'exceptionnel mais le rendu est propre même si l'ensemble général ne fait pas vraiment cinéma malgré un format large.