Critique du film et du Blu-ray Zone B
MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : LE COMMENCEMENT 2006

Au Texas, à la fermeture d'un abattoir de viande bovine, les employés sont mis au chômage. La famille Hewitt va alors trouver une nouvelle manière de subvenir à ses besoins pour le malheur des touristes et autres personnes s'égarant dans leur patelin isolé !

La maison de production de Michael Bay, Platinum Dunes, propose en 2003 un remake du MASSACRE A LA TRONCONNEUSE de Tobe Hooper. Le classique du cinéma d'horreur a pourtant déjà connu trois rejetons cinématographiques : l'excellent MASSACRE A LA TRONCONNEUSE 2, LEATHERFACE et TEXAS CHAINSAW, ces deux derniers étant déjà des sortes de remake tenant de se rattacher au film original et surtout le reproduire. Mais, contre toute attente, le MASSACRE A LA TRONCONNEUSE de 2003, réalisé par Marcus Nispel, est une nouvelle version plutôt réussie. Le film rencontrera d'ailleurs un joli succès dans les salles menant la maison de production à mettre en chantier une suite. Car, au départ, il était bien question d'apporter un prolongement mais, en cours de route, il est décidé de raconter la genèse de la famille qui entoure le bourreau à la tronçonneuse ! Pour se faire, on appelle les scénaristes Sheldon Turner et David Schow qui avait déjà participé à l'écriture de LEATHERFACE. La réalisation du film de 2003, Marcus Nispel, passe son tour et c'est Jonathan Liebesman qui assure la réalisation de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : LE COMMENCEMENT.

Plaçant son intrigue en 1969, quelques années avant le film précédent, MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : LE COMMENCEMENT n'offre, à vrai dire, qu'un nouveau remake. L'histoire tente de s'imprégner de l'époque en évoquant par exemple la guerre du Vietnam ou bien en utilisant des morceaux musicaux vintage. Ou tout du moins qui donne l'impression d'être de l'époque puisque le titre le plus connu, All Righ Now, n'est sorti qu'en 1970, soit un an après les faits relatés dans le film. Ce n'est à vrai dire pas le seul anachronisme musical du film ! Peu importe, cela donne donc une saveur 70's à ce MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : LE COMMENCEMENT. Il en va de même de l'intrusion d'une bande de motards héritée directement des films de bikers produits durant les années 60 comme LES ANGES SAUVAGES de Roger Corman. Mais tout cela a bien du mal à réellement s'imposer sur un canevas qui ne fait que reproduire grosso modo une recette déjà connue. Quelques jeunes, respectant la parité homme femme, vont tomber de manière fortuite dans les griffes d'une famille composée de psychopathes. On retrouve même les passages obligés du film original de Tobe Hooper et de la plupart de ceux qui l'ont suivi avec, par exemple, le repas familial auquel est conviée l'héroïne principale. L'ambition initiale de faire des révélations sur la genèse de la famille s'est manifestement perdue en cours de route. Alors, oui, on nous explique d'où vient l'emblématique tronçonneur mais cette partie de l'intrigue est expédiée durant la courte première partie du film. Pour le reste, on obtiendra quelques informations supplémentaires mais très largement diluées dans un scénario sans grande surprise.

Le film de Jonathan Liebesman est, en tout cas, un pur film d'horreur. Plutôt que tenter de faire peur, MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : LE COMMENCEMENT joue la carte de l'ambiance lourde, du ton poisseux et des images peu ragoûtantes. Néanmoins, cet aspect du film se heurte à une réalisation aux cadres soignés et aux images très propres. Un contraste qui a tendance à atténuer l'aspect brutal de ce qui nous est montré à l'écran. Jonathan Liebesman ne lésine pourtant pas sur le gore. Le cinéaste découpe les corps, tranche des membres, écorche ses victimes et met bien en avant l'aspect répulsif d'une famille dégénérée. Mais le tout se déroule donc sans véritable tension et il faudra se raccrocher à une seule optique. Celle d'assister à un carnage et à des sévices perpétrés sur de jeunes gens par un vieux pervers et un colosse attardé. Autant dire que le film n'a pas grand chose à dire de neuf et se repose sur ses effets chocs. L'absence de suspense, elle s'explique aussi par le fait qu'en portant l'histoire avant celle du précédent film sans pour autant en changer la recette, on sait d'avance que tel ou tel personnage va survivre, menant à l'élimination de tous les témoins potentiels. C'est évidemment le gros problème de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : LE COMMENCEMENT qui se montre, au final, assez anecdotique et sans grande surprise puisque n'apportant que bien peu d'éléments réellement nouveaux !

Metropolitan avait déjà distribué MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : LE COMMENCEMENT en DVD il y a quelques années de cela. Il ne restait donc plus qu'à proposer une édition en haute définition. C'est chose faite avec ce Blu-ray qui propose le film dans sa version «Unrated». Le DVD disposait déjà d'une excellente image et le Blu-ray nous permet de monter encore de plusieurs crans. Le transfert 1080p/24 au format cinéma respecté est d'une redoutable précision ! De prime abord, les pistes sonores en DTS HD Master Audio 5.1, pour le doublage français ainsi que la version originale sous-titrée, se montrent un peu faible. En réalité, c'est pour mieux se déchaîner lors des passages mouvementés, particulièrement lorsque la tronçonneuse du titre se met à pétarader de manière agressive !

Si l'on n'a rien à redire, bien au contraire, en ce qui concerne la qualité audio/vidéo de ce Blu-ray, la déception est de mise lorsque l'on s'intéresse au contenu additionnel. Alors que la précédente édition DVD disposait de nombreux suppléments et même d'un commentaire audio, ce Blu-ray de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : LE COMMENCEMENT en est amputé. Du coup, après avoir vu le film, il n'y a qu'une seule possibilité, visionner les bandes-annonces de quatre films de la saga. MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : LE COMMENCEMENT, bien sûr, mais aussi LEATHERFACE, MASSACRE A LA TRONCONNEUSE version Marcus Nispel ainsi que TEXAS CHAINSAW 3D. Les quatre bandes-annonces ont, en tout cas, le bon goût de se dévoiler en haute définition ce qui est fort appréciable ! Mais hormis cela, il n'y a rien de plus à regarder… Dommage !