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Critique du film
CONJURING : LES DOSSIERS WARREN 2013

THE CONJURING 

Carolyn et Roger Perron s'installent dans une ancienne ferme isolée avec leurs cinq filles. Ils ne vont pas tarder à s'apercevoir que l'endroit est le théâtre d'événements surnaturels. Après avoir assisté à une conférence, Carolyn fait appel à Ed et Lorraine Warren, des spécialistes dans le domaine des spectres et autres démons !

Ed Warren épouse Lorraine Rita Moran durant la Seconde Guerre Mondiale. Le couple va alors s'amuser à visiter des maisons hantées avant de prendre les choses plus au sérieux en fondant la New England Society For Psychic Research en 1952. Une véritable vocation qu'ils entreprennent avec malice alors qu'ils sont âgés d'environ 25 ans. Au sein de cette structure, ils vont se faire un nom en enquêtant sur diverses histoires surnaturelles. La plus connue est celle de la maison d'Amityville que le couple va visiter en 1976 en affirmant que l'endroit est inquiétant. Bien que le cinéma ait fait beaucoup pour la légende, la réalité des faits a été largement démontée depuis. Mais le couple Warren ne se démonte pas et cumule un grand nombre d'investigations sur différents cas de hantises et de possessions démoniaques. Au point qu'ils ont même accumulé un bric à brac maléfique dans une seule pièce, de manière à contrôler leur influence néfaste et les esprits qui s'en servent pour se manifester. A les écouter, l'endroit est dangereux et il ne faut pas rigoler avec tout cela mais pour une centaine de dollars, vous pouvez tout de même visiter le musée personnel des Warren. Et c'est bien tout le problème, le mercantilisme prend le pas sur la menace des esprits et autres démons !

Que les vrais Ed et Lorraine Warren soient des charlatans ou pas, il apparaît assez tentant de faire un métrage sur ce couple alors que les films de fantômes et de possessions démoniaques reviennent en force sur les grands écrans des cinémas. Avec CONJURING : LES DOSSIERS WARREN, il est ainsi possible de brouiller les pistes entre réalité et fiction pour mieux attirer les spectateurs dans les salles. Néanmoins, il ne faut pas être dupe car les événements relatés dans le film semble provenir directement d'œuvres déjà vus à plusieurs reprises, le scénario prenant de très grosses libertés avec les «faits réels». Les vrais spectres de CONJURING : LES DOSSIERS WARREN, ce sont avant tout L'EXORCISTE, POLTERGEIST ou encore AMITYVILLE qui se manifestent sournoisement tout au long du métrage. On retrouve même Lili Taylor qui avait déjà maille à partir avec des événements surnaturels dans HANTISE, le remake de LA MAISON DU DIABLE qui est assez clairement invoqué bruyamment dans CONJURING : LES DOSSIERS WARREN. Mais le plus surnaturel, c'est l'impression de revoir la structure d'un film récent qui, lui aussi, recyclait déjà pas mal les titres cités. Impression largement renforcée par le réalisateur d'INSIDIOUS, James Wan, qui dirige CONJURING : LES DOSSIERS WARREN tout en donnant le rôle principal, une nouvelle fois, à Patrick Wilson. Le film s'articule donc de la même manière. Une famille est confrontée à des événements surnaturels avant de s'adresser à une équipe de spécialistes du paranormal. Ces derniers vont alors amener du matériel dans la maison de manière à prouver avec photos et enregistrements la présence de spectres ou d'entités démoniaques. De plus, si le scénario n'est pas de James Wan, il est pourtant difficile de ne pas voir une figure récurrente dans la filmographie du cinéaste. Comme dans SAW, DEAD SILENCE ou INSIDIOUS, les pantins et poupées deviennent des réceptacles maléfiques. Nous sommes donc sur un terrain pour le moins très balisé !

Heureusement, CONJURING : LES DOSSIERS WARREN a tout de même ses propres qualités. Car si James Wan refait grosso modo son film précédent, le cinéaste livre un métrage soigné dans sa mise en images. Le film gagne d'ailleurs un certain charme avec une touche 70's, période à laquelle se déroule l'histoire «vraie». Et James Wan l'a déjà prouvé auparavant dans DEAD SILENCE ou INSIDIOUS, il connaît très bien les ficelles de l'épouvante et les utilise de manière efficace. C'est particulièrement probant dans la première partie de CONJURING : LES DOSSIERS WARREN lorsque les petites filles endormies sont confrontées à des spectres. Le dernier tiers du film plonge malheureusement dans un dénouement un peu grotesque et exagéré. Malgré toute la haine des entités maléfiques, il n'y a rien à faire contre les liens d'amour d'une famille modèle parfaitement soudée. Un message asséné de manière peu subtile mais qui n'est rien face au texte alarmiste qui vient clore le film, lui donnant un ton prêchi-prêcha pro-religieux assez malvenu. Quoi qu'il en soit, CONJURING : LES DOSSIERS WARREN ne risque de séduire que ceux qui ont échappé aux classiques du genre. Car l'impression de déjà vu, même si cela s'avère très bien fait, se fait largement sentir de bout en bout !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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