Après un éprouvant exorcisme et après avoir échappée à une secte vouée au démon Abalam, la jeune Nell est retrouvée par un couple. Traumatisée, elle est confiée à un hôpital. Puis, son état s'améliorant, elle est placée dans un foyer d'accueil hébergeant des jeunes femmes à problèmes. Nell peut donc reprendre une vie normale et travaille même en tant que femme de chambre dans un hôtel. Mais si elle commence à oublier le démon, celui-ci ne l'a pas oublié !
En rapportant plus de trente fois son budget initial, LE DERNIER EXORCISME a été une belle réussite financière lors de sa sortie en 2010. Malgré son titre, il apparaissait donc évident de proposer une suite quitte à en chambouler la recette originale. Car si le premier film était un faux documentaire, LE DERNIER EXORCISME : PART II adopte une narration plus traditionnelle. Un revirement qui n'a rien d'exceptionnel puisque déjà, en l'an 2000, la suite du PROJET BLAIR WITCH abandonnait la caméra subjective et proposait une facture cinématographique classique. Au passage, les scénaristes ainsi que le réalisateur du premier film quittent le navire. Si Ashley Bell reprend son rôle et si Eli Roth est toujours à la production, LE DERNIER EXORCISME : PART II opère donc un virage radical ! Mais se faisant, le métrage gomme une grande partie de l'originalité du DERNIER EXORCISME qui suivait un pasteur désabusé n'ayant aucune foi dans la possession démoniaque. Une partie du DERNIER EXORCISME : PART II va tout de même jouer sur le doute du bien fondé des démons qui taraudent la jeune protagoniste. Traumatisée par son passé et donc les événements s'étant déroulés dans LE DERNIER EXORCISME, elle est recueillie dans un foyer d'accueil. Mais assez vite, la sexualité refoulée de la jeune femme devient le centre de l'intrigue. Alors qu'elle se sent attirée par un garçon, le maléfique Abalam, le démon, retrouve sa trace. A partir de là, les événements surnaturels vont ainsi recommencer. Mais à l'instar du premier film, le métrage se plante royalement en cours de route. Car en virant clairement au surnaturel, LE DERNIER EXORCISME : PART II semble nous envoyer un vilain message moralisateur. Si, vous aussi, pauvre mortel, vous succombez au péché de la chair, vous risquez d'aller pourrir en enfer ! Probablement involontaire, ce discours est bizarrement ce qui est le mieux traité dans LE DERNIER EXORCISME : PART II. Autant dire que cela s'avère un poil gênant et ce même si cela donne tout de même quelques séquences réussies et, en particulier, une scène où la jeune femme, attirée par des gémissements derrière un mur, réagit de manière très particulière. Ce n'est pas génial pour autant mais cela donne un peu l'occasion de réveiller un métrage qui donne souvent l'impression de faire du sur place. LE DERNIER EXORCISME : PART II n'ayant pas grand chose à défendre, le scénario donne l'impression de meubler. Mais l'énorme problème du métrage, c'est que pour un film d'horreur, il ne se montre jamais inquiétant ou flippant voire même stressant… Le calme plat !
Pour mettre en image LE DERNIER EXORCISME : PART II, Eli Roth choisit Ed Gass-Donnelly. Le cinéaste a pas mal de courts à son actif et a déjà mis en boîte deux métrages très indépendants qui n'ont absolument rien à voir avec l'horreur ou l'épouvante. Dans le genre, Ed Gass-Donnelly avoue avoir une véritable affection pour SHINING et LES AUTRES. Mais LE DERNIER EXORCISME : PART II tient, en réalité, plutôt de CARRIE en se focalisant sur une jeune femme élevée dans un environnement religieux des plus stricts. Cet aspect était déjà présent dans le premier film mais l'intrigue était essentiellement centrée sur le pasteur exorciste. En braquant la caméra complètement sur le personnage joué par Ashley Bell, il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec le livre de Stephen King. D'ailleurs, le paternel religieux de la jeune femme partage quelques traits avec la mère de Carrie alors que le métrage se clôt de manière relativement similaire. D'ailleurs, cet épilogue est certainement la meilleure idée du film. Mais c'est aussi un plan séquence malin qui a le défaut de s'arrêter au début du générique final alors que c'est à partir de ce moment que l'on aurait aimé voir le film décoller. Frustrant ! Par contre, en tant que suite, le métrage laisse un peu à l'abandon l'épilogue du DERNIER EXORCISME. L'ambiance ROSEMARY'S BABY ou LES VIERGES DE SATAN, avec son culte satanique, n'est que brièvement évoquée au point que le lien avec le film original ne paraît pas des plus cohérents. Tout cela n'aurait finalement pas d'importance si le métrage se montrait efficace. Malheureusement, Ed Gass-Donnelly joue assez mal avec les mécaniques de la peur au cinéma. En admettant qu'il essaie de jouer avec puisque LE DERNIER EXORCISME : PART II donne l'impression de voir un film indé durant une bonne partie du métrage !
Décevant à plus d'un titre, LE DERNIER EXORCISME : PART II est un film pour le moins bancal. Au point que si certains morceaux pourraient faire illusion pris de manière indépendante, ils ne s'imbriquent pas correctement. Par exemple, une errance durant le Mardi Gras de la Nouvelle Orléans tente d'instaurer une ambiance étrange avec des personnages masqués inquiétants. Un passage coloré et flirtant avec le bizarre qui s'accorde assez mal avec le reste du métrage. On peut en dire autant d'une sorte d'exorcisme où l'on tente d'emprisonner le démon dans un pauvre poulet. Seul point fort du film, la comédienne Ashley Bell, le plus souvent juste et démontrant une nouvelle fois, de manière plus sobre ses facultés de contorsionnistes. Dommage !
StudioCanal sort LE DERNIER EXORCISME : PART II en Blu-ray avec un transfert 1080p/24 de haute volée. Sur pas mal de plans, on a carrément l'impression de regarder à travers une fenêtre que ce soit lors d'un survol des quartiers de la Nouvelle Orléans ou encore dans le passage se déroulant pendant les festivités dans la rue. Une image parfaite qui tranche un peu avec la qualité générale du film. D'ailleurs, les pistes sonores se montrent efficace, au contraire du métrage, sans pour autant être aussi spectaculaire que les images. Bon point pour StudioCanal, en plus de la piste originale anglaise sous-titrée et du doublage français, les deux en DTS HD Master Audio, le film est proposé avec un sous-titrage spécifique pour les malentendants ainsi qu'une piste en audio description pour les non voyants.
Côté supplément, on peut voir la bande-annonce du film. Ou plutôt la bande-annonce en version originale et en version française, les deux étant collés l'une après l'autre. De plus, le Blu-ray permet de voir deux Featurettes ainsi que deux interviews séparées, l'une de Eli Roth et l'autre de la comédienne Ashley Bell. Soyons honnête, le propos n'est pas exceptionnel et ne se montre pas des plus objectifs, particulièrement dans les tirades de la comédienne. En effet, celle-ci annonce qu'elle s'est grandement amusée à faire une séquence de lévitation. A l'arrivée, elle porte donc un corset puisqu'elle s'est manifestement blessée. Mais, même le corset, cela semble super chouette pour elle ! Les deux Featurettes sont collées bout à bout et dépassent à peine les quatre minutes au total. Autant dire que l'on n'apprendra pas grand chose. On notera que les Featurettes ont été produites à destination de tous les pays avec des emplacements définis pour y placer des titrages comme le nom des intervenants. Sauf qu'ici, ces encadrés sont vides tout comme les deux pages où sont sensées apparaître le nom des Featurettes. Cela s'avère quelque peu étrange mais il faut préciser que nous avons visionné un Blu-ray de test qui n'est peut être pas finalisé à 100% ! En tout cas, si les interventions du producteur et de la comédienne proviennent des mêmes sessions d'interviews que les entretiens proposés à côté des Featurettes, il n'y a pas de redondance dans les propos et cela s'avère louable.