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Critique du film et du Blu-ray Zone B
MASKS 2011

 

Stella, jeune actrice, décide de rejoindre une école d'arts dramatiques pour améliorer sa technique. Mais l'école en question fut marquée, durant les années 70, par les méthodes radicales de Matteusz Gdula. Un professeur qui a disparu et dont la méthode d'apprentissage, trop controversée et dangereuse, a été abandonnée. Pourtant, Stella va découvrir que l'école dans laquelle elle vient de s'inscrire cache encore de nos jours de terribles secrets…

A l'issue du générique final de MASKS, on apprend que le film est dédié à Mario Bava, Dario Argento et Sergio Martino. Trois cinéastes qui ont marqué le cinéma italien en donnant, entre autres, ses lettres de noblesse à un genre typiquement transalpin, le Giallo. Toutefois, si l'on retrouve dans MASKS les composants du Giallo traditionnel, le métrage est surtout imprégné d'une œuvre assez différente. Assez vite, il est impossible de ne pas noter les nombreux emprunts qui sont fait à SUSPIRIA de Dario Argento. Un authentique chef d'œuvre du cinéma d'horreur auquel il est difficile de se frotter sans sombrer dans le ridicule. Et pourtant, le réalisateur Andreas Marschall réussit à tirer son épingle du jeu en jouant la carte de l'hommage sincère, jusque dans le générique d'ouverture, mais aussi en donnant une personnalité propre à son métrage. Ce n'était pas gagné d'avance puisque MASKS est un film qui s'est monté par dépit, le cinéaste allemand ne réussissant pas à trouver le financement pour deux de ses projets cinématographiques. Avec un budget dérisoire, il va alors se lancer dans la réalisation de MASKS une demi-douzaine d'années après son premier long-métrage, TEARS OF KALI.

Le film à sketches, TEARS OF KALI, adoptait une forme oscillant entre l'horreur, l'expérimental et le cinéma d'auteur. Bien que MASKS revendique ouvertement l'influence du Giallo, il se rattache complètement à l'univers du cinéaste allemand. Quelque part, les deux films ont un point de départ un peu similaire. Dans TEARS OF KALI, on apprenait l'existence d'un gourou qui aurait mené ses adeptes vers la folie et la mort. Avec MASKS, c'est un professeur d'arts dramatiques qui aurait usé d'une technique extrême d'apprentissage menant les élèves dans leurs derniers retranchements. TEARS OF KALI et MASKS font ainsi résonner un effroyable passé dans notre présent. Dans les deux films, Andreas Marschall utilise aussi des images de faux documentaires à l'image dégradé ainsi que des photos d'archives comme pour mieux appuyer la véracité des événements. Comme TEARS OF KALI, MASKS adopte, par endroit, une forme le rapprochant plus du cinéma d'auteur que du film d'horreur. Et c'est justement ce qui lui donne sa singularité, son identité propre, au cœur d'un film qui recycle des plans ainsi que des séquences de SUSPIRIA. Difficile par exemple de ne pas penser au rasoir essayant d'ouvrir le loquet d'une porte dans le film de Dario Argento lorsqu'une pointe acérée passe par le trou d'une serrure dans MASKS. De même, les errances de l'héroïne dans les couloirs de l'école sont ponctuées d'une musique entêtante rappelant les partitions de Claudio Simonetti et des Goblins. Le mélange entre l'univers de Andreas Marschall et ses influences italiennes donne une œuvre surprenante malgré les petits moyens mis en oeuvre.

Equipé d'une arme relativement inédite dans le Giallo, MASKS se paie quelques séquences de meurtres assez brutales. Une nouvelle fois, le cinéaste innove et emprunte dans le même temps à ses aînés. Ainsi l'aspect abrupt des scènes sanglantes n'est pas sans rappeler ce que faisait Dario Argento dans LE SYNDROME DE STENDHAL. Plutôt que laisser traîner l'objectif de sa caméra sur la boucherie, Andreas Marschall cherche l'effet choc, le plan efficace à même de faire réagir plutôt que dégoûter. La plupart des meurtres, passages obligés d'un Giallo, se renouvèlent tout en ne changeant pas la méthode par laquelle sont assassinées les victimes. Des moments de terreur qui viennent ponctuer, il faut être honnête, un film par instant assez inégal. Mais MASKS emporte l'adhésion en plongeant le spectateur dans la même brume onirique traversée par l'héroïne. Les baisses de régime et quelques petites longueurs ne font que renforcer de véritable moment de tension comme lors de la confrontation finale. De plus, la révélation ultime est assez inattendue car MASKS dévoile une alternative surprenante à l'un des thèmes les plus usités du Fantastique. Andreas Marschall se montre donc malin en traitant son sujet et se paie même un épilogue teinté d'une poésie macabre assez réussi !

Après avoir été commercialisé en DVD avec le magazine Mad Movies au début 2013, Filmedia propose le même disque dans les circuits de distribution plus traditionnel au mois d'avril de la même année. A une exception de taille puisque l'éditeur français commercialise aussi un Blu-ray. L'opportunité de découvrir le film d'Andreas Marschall en haute définition. Et ce sera d'ailleurs le seul avantage puisque le Blu-ray français de MASKS est particulièrement dénudé ! Pas de supplément, pas même une petite bande-annonce, et des menus réduit au strict minimum. S'il y a bien un chapitrage, la segmentation du film n'est disponible qu'en utilisant la télécommande et il n'y a donc pas de menu dédié à la navigation.

Bien qu'il s'agisse d'un Blu-ray, les deux pistes audio sont en simple Dolby Digital 5.1 compressé là où nous sommes plus habitués à bénéficier de bandes sonores non compressées (LPCM, DTS HD Master Audio ou encore Dolby TrueHD). Cela manque donc un poil de finesse mais le rendu général n'a rien de déshonorant, bien au contraire. Il faudra tout de même noter que le mixage multi canal ne sert en grande partie qu'à la musique du film. Pour l'image, on nous offre un transfert 1080i/50hz ce qui est un peu dommage puisque le Blu-ray allemand de MASKS dispose d'un transfert progressif ainsi que d'une piste DTS HD Master Audio pour la version originale. Déception technique sur le papier ! A l'écran, l'image se montre très naturelle et présente une excellente définition. Rien de réellement surprenant, le film a été tourné en vidéo numérique en 1080p, c'est d'ailleurs d'autant plus dommage de ne pas nous offrir un transfert respectant complètement l'œuvre originale d'un point de vue purement technique. Les spécificités indiquées sur la jaquette du Blu-ray sont d'ailleurs erronées. En effet, le film ne fait pas 112 minutes mais 104 minutes. Et le doublage français est en 5.1 et non pas en stéréo comme cela est indiqué sur l'arrière du boîtier. Avantage du Blu-ray français ? Nous proposer des sous-titrages dans notre langue ainsi qu'un doublage français permettant aux spectateurs francophones de découvrir le film d'Andreas Marschall.

Rédacteur : Antoine Rigaud
2025 ans
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Un hommage sincère à l'horreur italienne
Une véritable personnalité
On n'aime pas
Aucun supplément
Absence du 1080p et de pistes sonores non compressées
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Autres critiques
L'édition vidéo
MASKS Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Filmedia
Support
Blu-Ray (Simple couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h48
Image
2.35 (16/9)
Audio
German Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
      Aucun
    Menus
    Menu 1 : MASKS
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