Header Critique : TINGLER, THE (LE DESOSSEUR DE CADAVRES)

Critique du film et du DVD Zone 2
THE TINGLER 1959

LE DESOSSEUR DE CADAVRES 

Suite à l'exécution d'un condamné à mort par électrocution, le Docteur Warren procède à l'autopsie. C'est là qu'il fait la connaissance de Ollie qui assistait à l'exécution et qui tient un cinéma en compagnie de sa femme sourde et muette. C'est grâce à ce couple et de manière étrangement fortuite que les expériences scientifiques du Docteur Warren vont aboutir…

Alors qu'il est producteur sur la série télévisée MEN OF ANNAPOLIS, William Castle rencontre le romancier Rob White. Celui-ci collabore à l'écriture de plusieurs épisodes de cette série se déroulant dans le milieu de la marine américaine, un corps de l'armée qu'il connaît bien pour y avoir fait carrière durant quelques années et combattu durant la Seconde Guerre Mondiale. Néanmoins, ce ne sont pas des histoires militaires que William Castle va demander à Rob White lorsqu'ils vont travailler ensemble pour le cinéma. MACABRE, LA NUIT DE TOUS LES MYSTERES, 13 GHOSTS et HOMICIDE seront des films d'horreur au même titre que THE TINGLER. Lorsque le film obtiendra un titre francophone, il deviendra LE DESOSSEUR DE CADAVRES. Un choix étrange de la part du distributeur et qu'on ne peut relier qu'aux activités de médecin légiste du personnage principal. Juste après le succès de LA NUIT DE TOUS LES MYSTERES, la Columbia s'intéresse aux films produits par William Castle . C'est ainsi que le studio va financer son nouveau long-métrage, THE TINGLER. Un partenariat qui va perdurer quelques années puisque la Columbia continuera de distribuer les productions de William Castle durant quelques années.

Avec THE TINGLER, William Castle continue à proposer des astuces pour attirer les spectateurs dans les salles. Il introduit d'ailleurs lui-même le film en apparaissant à l'écran et nous expliquant qu'il ne faut pas avoir peur de hurler pour se débarrasser de sa peur. Mais THE TINGLER va surtout bénéficier du procédé «Percepto !». Un système totalement inventé pour l'occasion et qui consiste à placer de petits mécanismes électriques sur certains des sièges du cinéma de façon à ce qu'ils se mettent à vibrer aux moments clefs de la projection. Ils étaient ainsi activés par le projectionniste lors de deux passages qui se repèrent assez facilement aujourd'hui puisque l'écran devient noir et seule la voix de Vincent Price explique la situation et engage même les spectateurs à hurler pour se libérer de leur peur et donc de la créature du film ! L'idée est plutôt astucieuse puisque l'action se déroule justement, à ce moment là, dans un cinéma et les spectateurs sont, dans le film, les potentielles proies de la bestiole !

D'ailleurs, avec THE TINGLER, William Castle et Rob White rendent hommage au film muet. Cela paraît d'ailleurs assez étonnant à la fin des années 50 alors que le cinéma est en couleur et en CinémaScope. Ainsi, l'un des personnages explique que certains films muets sont bien meilleurs que ce qui se fait maintenant et même Vincent Price nous explique qu'il aimerait bien revoir les films de Chaplin. On peut même voir des bouts de TOL'ABLE DAVID de Henry King, un film muet et oublié de nos jours puisqu'une partie de l'action de THE TINGLER se déroule dans une salle de cinéma au moment d'une projection de ce film.

Dans THE TINGLER, on apprend donc l'existence d'une créature qui vivrait en chacun de nous et qui se manifesterait dès que la peur nous envahit. D'un point de vue scientifique, cela paraît peu crédible surtout en raison de la taille de la bestiole. Mais, peu importe… Car l'intrigue s'avère plutôt amusante dans son concept surtout que THE TINGLER propose quelques rebondissements plus ou moins inattendus. THE TINGLER est un film d'horreur à base de monstre mais il est aussi très influencé par le français LES DIABOLIQUES, réalisé quelques années auparavant. Le film fait aussi mention du LSD, une drogue expérimentée dans le film à des fins scientifiques et offrant un trip cauchemardesque à Vincent Price. Toutefois, rien ne sera réellement montré à ce moment là, le comédien assurant seul le spectacle. Par contre, dans le genre cauchemar, William Castle a l'idée de proposer un sang rouge vif lors d'une scène horrifique. Le film étant en noir et blanc, il va alors filmer spécialement cette séquence en couleur et, de manière à être raccord, le décor ainsi que l'actrice seront maquillés en teintes de gris. Cela explique d'ailleurs la légère différence de qualité d'image sur cette scène dont le rendu est plutôt saisissant. Ce mélange de thriller policier et d'horreur mâtiné de science-fiction fonctionne ainsi extrêmement bien durant ses deux premiers tiers. L'issue du métrage sera, malheureusement, un poil moins convaincante mais dans l'ensemble THE TINGLER est une série B fort agréable et qui mérite d'être vue.

Sony avait sorti THE TINGLER aux Etats-Unis dans une édition DVD célébrant le quarantième anniversaire du film. Ce n'était pas pour autant un monument, le disque ne proposait, en plus du film, qu'une Featurette composée d'une interview du comédien Darryl Hickman ainsi qu'une scène alternative qui avait été faite pour les Drive-In (la seconde séquence lorsque l'écran devient noir). Le film et ses suppléments avaient été repris ensuite dans un coffret contenant huit films de William Castle accompagné, en plus, d'un long documentaire sur le cinéaste. Malheureusement, à moins d'être anglophone, le DVD de THE TINGLER ne contenait aucune option française. La solution pour découvrir le film, à moins de comprendre parfaitement l'anglais, se trouve du côté de l'Espagne. En effet, l'Atelier 13 propose donc le film en version originale anglaise et avec des sous-titres en français. La qualité de l'image est d'ailleurs très bonne et on se doute que l'éditeur utilise le même master que celui des Américains. Le son est, lui aussi, sans défaut et reste, bien sûr, en mono d'origine.

En complément, l'éditeur présente la bande-annonce du film ainsi que des filmographies. Mais, comme à son habitude, l'Atelier 13 nous offre un gros complément. Ici, il s'agit d'un épisode de la série télévisée THRILLER, une anthologie d'histoires allant du thriller policier jusqu'à l'épouvante. Originalité de la série, les épisodes sont présentés par Boris Karloff lui-même, le comédien ne faisant qu'une petite apparition au début de chacune des histoires. Dans l'épisode «The Fingers of Fear», on suit la traque d'un tueur en série. Un épisode assez étonnant pour la télévision puisque datant de 1961 et où l'on évoque un psychopathe bien timbré qui s'attaque à de petites filles. Une curiosité qui a l'avantage d'être sous-titré en français comme THE TINGLER et où l'on trouve dans les rôles principaux des comédiens habituellement cantonnés aux seconds rôles comme Nehemiah Persoff ou Kevin Hagen.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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L'édition vidéo
THE TINGLER DVD Zone 2 (Espagne)
Editeur
Atelier 13
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Espagne (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h21
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Spanish Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Espagnol
  • Supplements
    • Thriller : The Fingers of Fear (50mn)
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    • Filmographies
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