Header Critique : MAISON DES OMBRES, LA (THE AWAKENING)

Critique du film et du Blu-ray Zone B
LA MAISON DES OMBRES 2011

THE AWAKENING 

Après la mort de l'homme qu'elle aimait durant la Première Guerre Mondiale, Florence Cathcart est devenue l'auteur de livres à propos du spiritisme et des phénomènes surnaturels. Elle est alors contactée pour enquêter sur un internat où un jeune garçon vient de mourir. D'après les résidents, les lieux seraient hantés depuis de nombreuses années par le spectre d'un enfant…

Pour une fois, un réalisateur avoue ne pas vraiment connaître le cinéma d'épouvante et, forcément, le film de Nick Murphy ne va donc pas ressembler à un hommage et à une compilation de clins d'œil. D'ailleurs le cinéaste britannique, ayant œuvré à la télévision jusqu'ici, a tenté, d'après ses dires, d'éviter les clichés du genre et préfère qu'on ne classe pas son film dans le registre de l'horreur. A partir de là, on pourrait être amené à penser que LA MAISON DES OMBRES va se démarquer totalement du cinéma d'épouvante. Et, pourtant, il n'en est rien puisque cette production anglaise se montre, au final, extrêmement classique dans son traitement. Si Nick Murphy se défend d'avoir fait un film «gothique», il s'avère que LA MAISON DES OMBRES s'en rapproche tout de même pas mal et s'insère ainsi dans le sillage de classiques comme LES INNOCENTS de Jack Clayton. A l'origine, LA MAISON DES OMBRES était un scénario de Stephen Volk, scénariste bien plus porté sur ce type d'histoires. En effet, il est l'auteur du GOTHIC de Ken Russell, de GHOSTWATCH ou encore de la série AFTERLIFE. Au contact de Nick Murphy, le scénario va se transformer, le réalisateur préférant développer plus en profondeur les personnages tout en apportant un aspect plus subtil. A l'arrivée, les deux hommes vont aboutir à une bien belle réussite du genre qui va, d'ailleurs, être sacré, en 2012, meilleur film au Festival de Bruxelles ou encore raflé trois prix à Gérardmer !

Le point de départ de LA MAISON DES OMBRES est assez commun. La jeune femme, personnage principal du film, est une redoutable sceptique qui démonte les supercheries montées par des arnaqueurs plus escrocs que médiums. Il faut dire que la période est propice, le film se déroulant en 1921, de nombreuses familles faisaient encore le deuil des soldats tombés au champ d'honneur. Le spectre de la Première Guerre Mondiale va aussi servir à l'enrichissement d'autres protagonistes du film. Car dans LA MAISON DES OMBRES, la notion de fantôme fait directement écho aux souvenirs que l'on porte et qui sont le plus souvent douloureux. Hanté par les camarades tombés au combat, tourmenté par la perte d'un être cher… Le film se montre très malin dans sa façon de jouer avec cette idée et l'éventualité d'une intervention surnaturelle. D'autant plus astucieux que l'héroïne ne croie pas dans les manifestations de l'au-delà, celle-ci appliquant une approche pragmatique dans son enquête pour percer le mystère d'une mort suspecte et de la présence d'un fantôme. Evidemment, comme souvent dans ce type de film, l'analyse rationnelle des faits se heurte à des événements qui paraissent difficile à expliquer. Ce qui est un bon moyen de renforcer le mécanisme de la peur auprès du spectateur. Partant du principe que les spectres n'existent pas, une apparition fantomatique inattendue provoque son petit effet. Au même titre qu'une recherche d'indices, en pleine nuit, dans des couloirs plongés dans l'obscurité au milieu d'une grande bâtisse a de quoi susciter l'inquiétude, surtout que la jeune femme ne croyant en rien se montre peu rassurée ! LA MAISON DES OMBRES joue parfaitement avec ces aspects du cinéma d'épouvante et amène une ambiguïté à même de créer des événements inattendus. Lorsque le métrage avance, levant le voile sur le mystère de la demeure, LA MAISON DES OMBRES ménage encore plusieurs rebondissements très difficiles à prévoir et ce même si certains ont déjà été vus dans d'autres métrages d'épouvante.

Particulièrement bien réalisé et bénéficiant d'une mise en image soignée, LA MAISON DES OMBRES tire aussi sa crédibilité d'une excellente interprétation. Avec en tête Rebecca Hall, mais aussi Dominic West et Imelda Staunton, les comédiens finissent d'apporter un véritable cachet de qualité à une œuvre qui s'écarte des recettes actuelles. LA MAISON DES OMBRES n'est pas le seul film à tenter un retour à un cinéma d'épouvante plus classique ces derniers temps... Espérons que cette tendance perdure puisque ces métrages se montrent le plus souvent bien plus à même de provoquer la peur que des films plus démonstratifs et frénétiques ! Malheureusement, malgré les Prix qu'il a pu obtenir dans divers festivals, LA MAISON DES OMBRES sort directement en vidéo ce qui paraît assez surprenant au vu des qualités du film de Nick Murphy !

StudioCanal sort LA MAISON DES OMBRES en DVD et Blu-ray. Les deux éditions ne sont pas vraiment identiques. Evidemment, le Blu-ray proposent la haute définition. L'image, tout d'abord, qui est proposé en 1080p/24 au format large (2.35) sur le Blu-ray. Le transfert est franchement propre et donne une véritable « classe » aux images du film, respectant parfaitement une photographie assez particulière. Au même titre que l'image, le son est en haute définition sur le Blu-ray, le DVD proposant des pistes audio 5.1 compressés. Le Blu-ray donne ainsi le choix entre la version originale sous-titrée ou un doublage français, les deux en DTS HD Master Audio 5.1. Le rendu se montre la plupart du temps très subtil, préférant conserver un aspect réaliste plutôt que rentre dedans. Cela ne rend pas les pistes audio moins spectaculaires, particulièrement lors des passages inquiétants du film. On vous conseillera tout de même la version originale, pour converser l'intégrité du jeu des comédiens, mais il faut reconnaître que le doublage n'est, pour une fois, pas si mal !

Pas de supplément sur l'édition DVD qui se contentera seulement du film. Par contre, le Blu-ray propose une demi-heure de scènes coupées ou en versions longues. Mais précisons que les 27 minutes ne sont pas exclusivement dédiées aux images des scènes coupées. Le réalisateur introduit chacune d'elle sous la forme d'une présentation vidéo. On notera d'ailleurs que la première intervention du cinéaste, assez longue, explique assez clairement et simplement pourquoi on trouve des scènes coupées pour la plupart des films et les raisons qui mènent à les supprimer. Par la suite, il viendra donner son point de vue sur la suppression de chacune de celles qui n'ont finalement pas été retenue dans le montage final. Ces explications montrent à quel point LA MAISON DES OMBRES est un film qui a finement été construit. Le disque ne contient rien d'autres, pas même une bande-annonce. Dommage, le film aurait peut être mérité qu'on s'y attarde un peu plus, que ce soit dans sa genèse ou sa confection.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
54 ans
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L'édition vidéo
THE AWAKENING Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h46
Image
2.35 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio 5.1
Francais DTS Master Audio 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Scènes coupées présentées par le réalisateur (27mn)
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