Pour des raisons de sécurité, le transfert d'un gangster d'une prison à l'autre se fait dans le plus grand secret et selon un itinéraire inattendu. Le bus n'arrivera pas à bon port et se plantera en forêt, où les prisonniers ainsi que leurs gardiens vont devenir les proies d'un agresseur avide de chair humaine !
Sorti dans les salles dans le courant de l'année 2003, DETOUR MORTEL de Rob Schmidt a connu une suite tardive, quelques années plus tard, avec DETOUR MORTEL 2. De manière très originale, le troisième opus s'intitule donc DETOUR MORTEL 3 et est produit, à l'instar du métrage précédent, à destination du marché de la vidéo. Joe Lynch qui avait mis en boîte le deuxième film ne rempile pas et se voit remplacé par Declan O'Brien. La délocalisation du tournage en Bulgarie n'est d'ailleurs peut être pas étrangère au choix de ce réalisateur. Car celui-ci a déjà emballé dans ce pays de l'Europe de l'Est quelques œuvrettes, destinées, elles aussi, à la vidéo. Pour une production américaine, s'installer en Bulgarie, c'est l'assurance de réaliser de substantielles économies. Evidemment, il est alors difficile de recruter des comédiens ne s'exprimant pas parfaitement dans la langue de Shakespeare. Cela tombe bien puisque la Grande Bretagne, patrie du dramaturge, est bien plus proche de la Bulgarie, ce qui permet d'importer à moindre coût des acteurs dont la langue maternelle est l'anglais. Et puis, du côté de la fière Albion, il y aussi des nénettes peu frileuses et prêtes à exposer leurs poitrines siliconées en débitant quelques lignes de dialogue sans accent… mais sans intelligence non plus ! Tout est donc mis en place pour nous offrir un spectacle à budget réduit mais pourtant plutôt généreux. Alors, certes, le nombre de cannibales dégénérés a été revu à la baisse de manière radicale. Toutefois, admettons que cela puisse s'insérer de manière plutôt logique dans la continuité des autres métrages. Car, après tout, à force d'éliminer une poignée de mutants dans chacun des films précédents, il faut bien admettre que la famille cannibale puisse donc se réduire quitte à devenir un duo. Mais, peu importe, DETOUR MORTEL 3 démarre sur les chapeaux de roue. L'ouverture nous permet de découvrir une poignée de jeunes adultes en virée sportive dans une vaste forêt. A peine ont ils eu le temps d'échanger quelques banalités que l'action se met à gicler sur l'écran. Peu subtil mais efficace, on se croirait revenu au bon vieux temps du slasher basique. En quelques minutes, nos tueurs difformes nous offrent un petit festival d'ingéniosité meurtrière agrémentée d'une dégustation digne de gourmets. Dans cette introduction, rien de vraiment brutal, ni même de choquant, mais de l'équarrissage gore et bon enfant qui s'avère plutôt amusant. On notera néanmoins un ou deux effets numériques un peu visible mais qui ne gêne pas complètement l'aspect sympathique de ces découpages sanglants !
DETOUR MORTEL 3 ne va évidemment pas s'arrêter à la simple recette des jeunes couillons en forêt qui se font dézinguer à la chaîne. C'était pourtant en gros le cas du premier film mais le suivant essayait de proposer une nouvelle approche. Pour ce troisième épisode, il a été décidé de tout miser sur l'action. Le terme est peut être exagéré mais il apparaît évident que le réalisateur a l'envie de faire péter le maximum de trucs à l'écran. Quoi de mieux, dans ce cas, que d'opposer des criminels «dangereux» à nos cannibales forestiers. Rien de bien original, c'est du déjà vu tout comme la cavale de taulards qui se retrouvent pourchassés par de vilaines bestioles. Du coup, DETOUR MORTEL 3 ne va pas vraiment surprendre. Cela permet, en tout cas, de dynamiser la chasse à l'homme avec un groupe antagoniste prêt à se tirer dans les pattes. Il aurait fallu de vraies gueules pour que le spectacle devienne jouissif mais les comédiens s'avèrent très inégaux. On retiendra surtout Tamer Hassan en gangster brutal, Jake Curran en petite frappe fort en gueule ou bien Tom Frederic plus convaincant ici que dans BLOOD TRAILS. Tout ce petit monde va donc devoir échapper à des prédateurs plutôt vicieux, ce qui donne lieu à des échauffourées à coups de flingues, à des véhicules qui explosent dans des gerbes de flammes ou des pugilats musclés.
Pas vraiment le temps de s'ennuyer même si parfois DETOUR MORTEL 3 a du mal à cacher son ambition au ras des pâquerettes. A l'évidence, Declan O'Brien n'a pas été engagé pour révolutionner le genre mais simplement pour confectionner, en peu de temps et avec peu d'argent, un métrage où l'action côtoie le gore. DETOUR MORTEL 3 ne rentrera donc pas dans les annales, loin de là. Car si le scénario tente bien de relancer les enjeux avec un ou deux rebondissements, l'intrigue se fait au final assez minimaliste. Hormis les accidents et explosions qui donnent un côté spectaculaire au film, DETOUR MORTEL 3 ne peut se reposer ensuite que sur son aspect horrifique. Les mises à mort reviennent donc de manière ponctuelle tout au long de l'histoire en essayant, le plus souvent, de varier les plaisirs. Le film semble d'ailleurs vouloir chasser sur les terres de SAW en exposant des pièges très pervers. Dans le genre, on notera ainsi une version actualisée du gars trainé sur le sol où une camionnette remplace le canasson des cow-boys et du fil barbelé le lasso. Enfin, c'est surtout une petite visite du home sweet home des cannibales qui joue le plus la carte du film de torture. Par endroit un poil crado, DETOUR MORTEL 3 reste tout de même dans un esprit décontracté qui s'avère plutôt inoffensif.
Pour peu que l'on sache à l'avance que l'on ne va pas découvrir la septième merveille du gore, DETOUR MORTEL 3 se suit agréablement même si le tout sent le déjà vu et que le déroulement se fait inégal. Le métrage se termine sur un épilogue plutôt bien vu et utilisant un cliché des fins de film d'horreur tout en le détournant au préalable. Un dénouement assez amusant qui pourrait laisser la porte ouverte à un quatrième épisode qui ne s'impose peut être pas tant on a déjà l'impression d'avoir fait très largement le tour du sujet en trois films !
La Fox distribue DETOUR MORTEL 3 dans une édition DVD à l'image plutôt jolie. On notera tout de même une compression qui n'est pas totalement parfaite. On pourra pointer ici ou là quelques petits soucis, particulièrement dans les zones uniformes et sombres. A vrai dire, il faut tout de même bien les chercher. Point curieux, un plan présente un défaut de tramage au début du film lors de la descente en rafting sur la rivière. Il s'agit certainement d'un défaut d'origine et qui donne l'impression que l'action est tournée avec une caméra vidéo par nos jeunes sportifs. Ce qui est étrange, c'est que ce point de vue, à la première personne, n'est jamais utilisé ensuite dans le film. Le reste du métrage ne présente plus jamais ce type de défaut pas plus qu'une image au rendu vidéo appuyé. A vrai dire, DETOUR MORTEL 3 dispose d'une image qui tend plutôt vers le cinéma avec un petit grain, le plus souvent assez visible lors des passages nocturnes. La sonorisation se fait au choix en version originale anglaise sous-titrée ou bien avec un doublage français. La version originale a un côté plus naturel sur les dialogues mais sur les deux pistes, le résultat est plutôt satisfaisant. En 5.1, quelques séquences se font plutôt bourrines, à l'instar des accidents, ou plus subtils comme quelques effets directionnels. Cela reste une piste audio dans la moyenne de ce que l'on fait aujourd'hui, rien de déshonorant mais rien de très ébouriffant non plus !
Les suppléments débutent avec trois Featurettes que l'on peut voir indépendamment ou les unes après les autres. Pourquoi avoir séparé tout cela en trois parties ? Mystère ! Les trois modules ont en gros le même principe, le réalisateur ainsi que les comédiens sont interviewés, chacun raconte des anecdotes de tournage ou lâche quelques affirmations plus ou moins pertinentes. En tout cas, l'approche n'est pas vraiment promotionnelle comme on peut en voir sur d'autres DVD. Cela n'a rien de complet concernant la création du film, encore moins didactique, et il faudra surtout analyser soi-même les interventions ou les images de tournage pour en tirer des conclusions sur la manière dont ont pu être réalisés tels ou tels plans ou effets spéciaux. Le dernier supplément propose de découvrir deux scènes coupées totalement inutiles… Enfin, en ouverture du DVD, l'éditeur nous fait découvrir les «bienfaits» du Blu-ray avec un long clip promotionnel.